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Caramelle de Stéphania Dugazon, l’histoire des enfants haïtiens contée en braille

Stéphania Dugazon a publié en 2019 son premier livre de littérature jeunesse, Caramelle. Celui-ci vient d’être traduit en braille dans l’idée de porter la voix des sans voix à travers ces dizaines de pages.

C’est le livre qui a fait couler beaucoup d’encres; une œuvre littéraire qui a défrayé la chronique. Le film du quotidien rocambolesque des enfants haïtiens. Le style est maîtrisé et le sujet est d’une audace et d’une originalité dont seule l’auteure connaît le secret. Caramelle, ce livre de Stephania Charlotte Dugazon, se veut ce tableau mettant à nu la situation d’une catégorie ignorée voire méprisée en Haïti.

« C’est l’histoire des enfants sans histoire, ceux-là qui restent prisonniers de nos regards indifférents. C’est l’histoire de plus 300.000 enfants en Haïti qui subissent chaque jour des violations de leurs droits fondamentaux dont l’accès à l’éducation », nous expose Stéphania Dugazon, auteure de cet ouvrage de littérature jeunesse.

Caramelle, selon l’auteure, est un conte à caractère engagé qui dénonce l’inacceptable pour un réveil de la conscience collective. « …mais encore une histoire qui se veut une inspiration pour les enfants en promouvant l’identité culturelle tout en leur permettant de développer leur intelligence émotionnelle. »

Caramelle expose la situation indicible et la maltraitance dont sont victimes les enfants et les multiples violations de droits fondamentaux. « Cela inclus évidemment l’accès à l’éducation, l’inclusion dans la société », explique la jeune jointe au téléphone par notre rédaction.

« La voix des sans voix »

Au vu des valeurs véhiculées et des faits dénoncés dnas les lignes de Caramelle, il devenait nécessaire de conter cette histoire et exposer cette réalité à la population sourde et muette. « L’idée était de faire de la petite Caramelle la voix des enfants sans voix », soutient l’auteure. Et là, la galère a débuté.

« Caramelle est un conte illustré. Il a été difficile de trouver un organisme capable à la fois de traduire l’histoire en braille tout en permettant aux enfants mal-voyants d’avoir la possibilité d’entrer en contact avec la protagoniste de l’histoire, également illustrée en braille.

Dugazon a pris connaissance de l’existence d’une écriture pour les non-voyants (braille) après avoir travaillé plusieurs fois avec l’institution Saint Vincent.

« Et lorsque l’idée m’est venue de traduire mon livre, j’ai contacté les responsables qui m’ont dit que c’est faisable mais coûteux à cause du papier spécial qu’il fallait utiliser », confie l’écrivaine qui dit s’être tournée vers la France. « Il a fallu travailler de concert avec un organisme spécialiste en écriture braille en France pour avoir la transcription braille illustrée », détaille Dugazon comme pour décrire le chemin rocailleux du projet.

« Pour moi, traduire le livre permet non seulement de ne laisser aucun enfant de côté mais encore d’amplifier la voix porte-étendard d’un avenir où chaque enfant se sent valorisé, compris, écouté, protégé », ajoute celle qui n’a pas appris l’écriture braille à proprement parler.

Caramelle est aussi cet hommage aux personnes vivant avec une déficience en Haïti; cette petite action tend à forcer les autorités étatiques à prendre les dispositions nécessaires en vue de favoriser l’intégration effective de cette catégorie en Haïti.

« L’intégration des personnes en situation de Handicap en Haïti passe par les petites actions comme la traduction de livres en braille pour les non-voyants », soutient-elle tout en soulignant que l’intégration des personnes en situation de Handicap « n’est pas qu’un concept fictif sur lequel on doit reléguer une categorie de personnes. C’est un engagement qui doit se baser sur une volonté farouche de ne laisser personne de côté quelque soit sa différence. »

Stéphania Dugazon, passionnée des enfants

Stéphania Dugazon est une jeune médecin pédiatre fraîchement sortie de sa résidence hospitalière à l’hôpital de l’Université d’État d’Haïti et auteure de littérature Jeunesse engagée dans la cause des droits de l’enfance. Ancienne jeune ministre de la santé publique et de la population au gouvernement jeunesse d’Haïti, elle cherche constamment de nouvelles façons de poser sa pierre dans la construction de l’édifice social notamment en créant des activités pour promouvoir l’engagement citoyen, l’inclusion sociale et la diversité culturelle, l’équité de genre et bien sûr l’accessibilité aux soins de santé.

Par conséquent, elle a fondé le Symposium annuel de la santé, une activité où les jeunes professionnels de santé se réunissent pour discuter des problèmes relatifs à notre système de santé défaillant en proposant des solutions pour l’équité en santé et Vwakids, une association pour promouvoir l’inclusion des enfants en situation de handicap.

En 2019, elle a publié son premier livre pour enfants Caramelle qui se veut une plaidoirie pour l’égalité des droits de l’enfance en dénonçant à travers un conte sur le problème social qui sévit en Haïti depuis des décennies, « La domesticité ».

Dugazon fait un plaidoyer pour la traduction de tous les livres du système éducatif haïtien en braille.

« Tous les livres du petit écolier haïtien devraient être transcrits en braille afin de permettre aux enfants en situation de handicap d’avoir accès au même niveau d’éducation que les autres », argumente-t-elle.

En ce moment même, Stéphania Dugazon a beaucoup de projets dans le même registre notamment Caramelle 2, 3, 4 qui sont sur le point d’être finalisé et d’autres livres jeunesse à caractère engagé qu’elle compte publier. Ce précieux livre se vend à 1900 gourdes dans plusieurs librairies de la place.

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