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Ketna Jean-Charles: une infirmière sage-femme engagée

Ketna Jean-Charles est passionnée de son métier qu’elle pratique depuis plusieurs années. Elle se dit fière d’accompagner des femmes avant, pendant et après la grossesse tout en leur offrant un accompagnement psychologique. Cette sage-femme estime que c’est sa façon de contribuer à la réduction de la mortalité maternelle en Haïti, un pays dont le taux demeure très élevé en comparaison aux autres pays de la Caraïbe et de l’Amérique latine.

Ketna est diplômée de l’Ecole Nationale des Infirmières de Port-au-Prince (ENIP) depuis 2005. Pendant son service social à Ouanaminthe, elle a été témoin d’une femme sur le point d’accoucher, mais son bébé était en position de siège. La jeune infirmière était impressionnée de voir comment une sage-femme a pu gérer ce cas. C’est cet évènement qui va motiver Ketna à se spécialiser en tant sage-femme. Après 18 mois d’études à l’Institut national supérieur de formation de sages-femmes (INSFSF), ci-devant École nationale des infirmières et de sages-femmes, elle fait partie des 425 sages-femmes formées jusqu’ici par cette institution.

Ketna vit sa profession avec passion. Femme d’une trentaine d’années, elle a déjà travaillé dans six départements du pays et a accouché plus de 200 femmes. Mais cette Grand’Anselaise préfère éduquer les femmes et les familles pendant la période prénatale. Selon elle, c’est à cette phase que l’on peut mieux sécuriser l’accouchement.

Actuellement, elle est responsable de la formation prénatale dans un hôpital public où elle est employée. Elle parle de l’allaitement, la contraction, le planning familial…  Elle forme aussi des jeunes en leur enseignant comment se protéger contre certaines maladies, comment éviter une grossesse précoce, l’avortement, etc.

 
Parallèlement à son travail à l’hôpital, Ketna offre parfois des soins à domicile pour des femmes enceintes.

La sage-femme déplore, toutefois, les conditions de travail très précaires de ses pairs.
« A l’hôpital, nous faisons face à des situations difficiles. Souvent, nous sommes contraintes de référer une patiente à une autre institution, soit par manque de matériels ou de ressources humaines. La patiente est souvent frustrée dans ce cas », regrette Ketna Jean-Charles.

Une militante de l’AISFH

Madame Jean-Charles est aussi engagée dans l’Association des Infirmières Sages-femmes d’Haïti (AISFH).  Elle fait partie du comité du programme de l’AISFH. Le vendredi 4 mai 2018, elle a été maitresse de cérémonie lors d’une activité organisée par l’association à la veille de la célébration de la Journée mondiale des sages-femmes. Le samedi 5 mai, elle a également participé à la messe d’action de grâce chantée en l’Église Immaculée Conception de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH). Le thème de cette année est: « Les sages-femmes donnent l’exemple en donnant des soins de qualité ».

Compositrice et chanteuse, Ketna Jean-Charles met également son talent d’artiste au service de l’association. Elle a composé en 2017  une chanson pour l’AISFH.

Ketna chante la chanson qu’elle a composée pour AISFH lors de la célébration de la Journée mondiale des sages-femmes 2017.

« Pa gen yon sosyete ki ka bouje san fanm. Se sèl potomitan ki la pou bay lavi. Pandan y ap bay lavi, kèk konn rive mouri. Saj-fam yo pa dako, yo di fòk sa fini…. », sont les premiers mots de cette chanson qui sensibilise les femmes et les familles à l’importance des sages-femmes dans la société.

Artiste dans l’âme, à cause de ses engagements professionnels, elle n’a pas pu se consacrer à sa carrière d’artiste. Toutefois, Ketna a déjà composé 20 textes de chansons.

«J’enregistre actuellement un album intitulé: « ESEYE JEZI ». Cet album doit être prêt en novembre prochain et comportera 8 morceaux », a-t-elle informé.

Mariée, cette sage-femme entend concilier sa profession avec la musique. Elle veut utiliser sa voix et sa plume pour sensibiliser les familles haïtiennes à des termes liés à son métier notamment : la mortalité maternelle, la grossesse précoce, la violence faite aux femmes…Pour parfaire ses connaissances, elle étudie actuellement l’animation à Maurice Communication.

Même si la moitié des sages-femmes formées en Haïti a quitté le pays pour le Canada ou les Etats-Unis en quête de meilleures conditions de travail, Ketna, quant à elle, veut rester en Haïti pour servir son pays.

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