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Crédit photo : Dofen News

FEFHA 2018 – Discours de l’Ambassadeur des Etats-Unis en Haiti

Mme la Secretaire d’Etat de la Jeunesse, des Sports, et de l’action Civique; Mme la Directrice Generale de la Banque de la République d’Haïti, Mme la Ministre déléguée en charge de la pauvreté extrême; M.l’Ambassadeur du Canada; Mme la Représentante de l’ONU Femmes en Haïti; Mme la Présidente de la CCFEH: C’est un plaisir d’être ici avec vous aujourd’hui.

Je félicite la Chambre de Commerce des Femmes Entrepreneures d’Haïti à l’occasion de son deuxième Forum Economique.

Ces dialogues sont importants en tant qu’instruments qui permettront aux femmes d’accroître leurs entreprises respectives, de générer la prospérité dans leurs collectivités, et aussi d’acquérir des pratiques d’excellence qui contribueront à la prospérité d’Haïti.

À tous les membres de la Chambre de Commerce des Femmes Enttrepreneurs d’Haïti (la CCFEH), j’aimerais vous dire que j’admire beaucoup votre engagement et votre dévouement à réunir les sources d’informations et les outils provenant de la Banque Centrale ainsi que d’autres secteurs économiques et commerciaux.

Ces échanges et ces réseautages serviront tout aussi bien à vos membres mais également à tous les entrepreneurs haïtiens désireux d’apporter leur contribution au moteur de la croissance économique.

J’admire aussi l’excellent travail que fait la CCFEH pour favoriser les alliances et les partenariats au sein des communautés partout en Haïti dans le but d’encourager l’établissement de climats économiques et commerciaux sains, d’augmenter la facilité à conduire les affaires et d’encourager la collaboration entre les secteurs public et privé.

J’applaudis également le thème de votre conférence aujourd’hui, «Femmes, moteur de la relance économique d’Haïti».

Comme indiqué récemment par la secrétaire d’État adjointe aux affaires commerciales et économiques des Etats-Unis, Madame Manisha Singh, les femmes constituent plus de la moitié de la population mondiale mais forment seulement 40 pourcent de la main d’œuvre mondiale.

Faciliter l’accès des femmes aux marchés du travail au niveau global pourrait faire croitre le PIB mondial de $28 billion de dollars americaines d’ici à l’année 2025.

$28 billion de dollars – pensez-y un instant. Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de ne pas avoir des femmes qui participent pleinement à l’économie mondiale.

Aux Etats-Unis, en Haïti et ailleurs dans le monde, les femmes entrepreneurs créent de nouvelles entreprises, bouleversent les industries établies, et développent des produits novateurs à un rythme record.   Il y a trente ans de cela, il y avait approximativement 4 millions d’entreprises aux Etats-Unis appartenant aux femmes.   Chez nous aux Etats-Unis, il y a plus de 11 millions d’entreprises appartenant aux femmes, ce qui représente 39 pourcent de toutes les compagnies américaines.

Toutefois, même si la tendance montre des progrès dans la bonne direction, aux Etats-Unis les entreprises qui appartiennent à des femmes continuent de croitre à un rythme moins rapide et ont des revenues moins élevées que les compagnies appartenant à des hommes.

Récemment, le Comité sénatorial américain sur la petite entreprise et l’entreprenariat a produit une étude pour essayer d’établir les raisons sous-jacentes de cet écart entre les sexes.  Nous savons qu’il n’y a rien que les femmes ne puissent accomplir si elles ont la possibilité d’affronter leurs concurrents sur un pied d’égalité. Je souhaite que cette conférence contribue à des réseaux efficaces qui pourront aider les femmes entrepreneures à réussir.

A l’ambassade des États-Unis nous reconnaissons l’importance d’inclure les femmes dans tous les aspects de la stratégie pour la croissance économique d’Haïti.  En fait, avec le programme de la USAID appelé « LEAD », nous avons fourni une assistance technique et financière à 21 femmes entrepreneures haïtiennes qui jusqu’à présent fonctionnent toutes avec succès.    Il a été démontré que l’inégalité d’accès au financement de démarrage et aux apports de fond laisse les femmes avec très peu d’options et peu de capital- risque.  Nous devons travailler ensemble pour changer cela.

Lors de son plus récent voyage dans la région la semaine dernière le Secrétaire d’Etat des Etats-Unis Pompeo a mis l’accent comme suis et je cite: « nous sommes une région unie.   Il y a tellement de choses que nous pouvons réaliser ensembles.  Nous pouvons bâtir des économies, créer des emplois ainsi que la richesse dans toute la région.   Je tiens à souligner à votre attention l’importance d’une coopération économique continue de façon à ce que nos pays en profitent».

Nous travaillons quotidiennement à l’Ambassade des Etats-Unis en Haïti avec des entrepreneurs dynamiques ainsi qu’avec les dirigeants économiques et les leaders économiques tel que vous même pour mettre cette politique en action sur le terrain.

Je voudrais prendre quelques minutes pour partager certaines de nos observations à l’ambassade américaine à Port-au-Prince, ainsi que pour exposer nos priorités en ce qui concerne notre partenariat avec le peuple haïtien.

Nous reconnaissons bien entendu qu’Haïti a besoin d’un secteur privé en croissance et dynamique œuvrant dans les chaînes de valeur agricoles et non agricoles pour parvenir à un développement économique durable à long terme – y compris une augmentation de l’emploi en milieu rural et urbain, une sécurité économique et alimentaire et la prospérité.

Il est également essentiel qu’Haïti accroisse la mobilisation des ressources locales et investisse dans les services de base au bénéfice du peuple haïtien, tels que les soins de santé et l’éducation, comme Madame Sandra Beauvil de l’ONU-Femmes et Madame Stéphanie Auguste, ministre délégué vient de faire mention.

Les États-Unis collaborent avec le gouvernement haïtien pour renforcer les institutions haïtiennes afin d’accroître ses sources de revenus et permettre à Haïti d’améliorer sa capacité à concevoir, financer et diriger son propre développement, tout en réduisant la dépendance du pays vis-à-vis de l’assistance des donateurs internationaux.

Par exemple, nous aidons les municipalités à travers Haïti à mobiliser des ressources locales grâce au projet Civitax – Lokal + de l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID).

Dans le cadre de ce programme, dix municipalités sont passées des méthodes de collecte des taxes locales sur papier à un système informatisé appelé CIVITAX, ce qui a facilité une augmentation moyenne de 56% des revenus de taxes sur les propriétés et sur les licences commerciales entre 2013 et 2017.

En outre, à travers le Projet d’Appui aux Services des Douanes de l’USAID, les États-Unis supportent la modernisation des processus des services des douanes haïtiennes pour la collecte des recettes et l’interdiction de la contrebande, ainsi que la tenue de formations conjointes pour les agents douaniers haïtiens et dominicains.

A notre avis, ces efforts pour la mobilisation de ressources nationales constituent la pierre angulaire essentielle pour la croissance économique future d’Haïti.

Au mois d’août, je me suis rendue à la frontière du côté de Ouanaminthe pour voir comment elle fonctionnait et pour observer les investissements dans le Nord et le Nord-est d’Haïti.

Les usines de fabrication de Caracol et de Codevi sont impressionnantes dans le Nord et le Nord-est, et les femmes sont bien représentées dans la main-d’œuvre là-bas.  J’ai pu constater personnellement comment les communautés locales du Nord et du Nord-est bénéficient de la législation américaine conçue pour stimuler la croissance économique d’Haïti.

Le Congrès américain a adopté la loi «Opportunités Hémisphériques Haïtiennes à travers l’Encouragement de Partenariat/ Haitian Hemispheric Opportunity Through Partnership Encouragement (HOPE II) et le «Programme de Relance Economique d’Haïti/ Haiti Economic Lift Program» (HELP) pour accorder des privilèges à certains produits fabriqués en Haïti.

Cette législation a joué un rôle déterminant dans la relance du développement de l’industrie d’assemblage du vêtement en Haïti, qui représente plus de 90% des recettes d’exportation nationales et fournit plus de 50.000 emplois, tout en veillant au respect des normes fondamentales du travail.

Hier, dans la Presse Haitian Times, il y avait un article « First of Its Kind, Women owned-Factory creates sustainable jobs in Haiti. Il s’agit de “Deux Mains” une usine lancée et gérée par les femmes (USAID LEVE).

Et nous comprenons que les membres du CCEFH ont un intérêt particulier sur les critères de qualification pour bénéficier de cette législation. Aujourd’hui, nous avons apporté avec nous d’autres fiches de renseignements plus détaillés pour expliquer comment devenir un producteur qualifié et comment solliciter des certificats pour les revenus sur importation/exportation.

Nous travaillons également à changer le modèle que nous utilisons dans nos projets de développement pour nous concentrer sur la croissance du secteur privé. La prochaine phase du support que nous apportons à travers l’USAID à cet égard est l’initiative Haïti-INVEST.

Ce nouveau projet – Haiti-Invest –  facilitera l’accès aux capitaux étrangers et locaux pour les petites et moyennes entreprises en croissance dans des secteurs prioritaires tels que l’agriculture.

Le projet va créer et coordonner des réseaux de services de conseils aux entreprises, de conseillers en transactions et d’institutions financières afin d’identifier, de structurer et d’exécuter les demandes de financement émanant de petites et moyennes entreprises haïtiennes.

Je suis également heureuse d’annoncer que le Laboratoire de Développement Mondial de l’USAID (Global Development Lab), reçoit les candidatures pour les subventions dans le secteur du développement d’innovation. Cette opportunité offre un modèle de financement à plusieurs niveaux pour les innovations qui démontrent l’évidence d’impact, de rentabilité et d’un avenir viable pour la croissance à grande échelle.

Mais aussi précieux que soient le partenariat et l’appui des Américains, le plus grand atout d’Haïti est sa population.

Comme je l’ai mentionné plus tôt, un système éducatif solide et un meilleur accès aux soins de santé sont essentiels au développement d’Haïti. Ce sont également des domaines prioritaires pour un partenariat entre les États-Unis et Haïti.

Au cours des prochaines années, le gouvernement des États-Unis travaillera en étroite collaboration avec le gouvernement haïtien pour travailler ensemble en tant que partenaires pour un avenir plus stable, prospère et démocratique pour les peuples américain et haïtien.

Nous nous appuyons sur des partenariats tels que nos relations avec la CCFEH, des centaines de programmes d’échanges et la AmCham Haiti pour approfondir le partenariat entre les États-Unis et Haïti.

Depuis mon arrivée en Haïti en tant qu’Ambassadeur des États-Unis en février dernier, j’ai assisté à de nombreuses conférences intéressantes.

Par exemple, au cours de l’été dernier, le gouvernement d’Haïti a lancé Alpha Haïti et a participé au Sommet sur la Technologie en Haïti (Haïti Tech Summit).

À l’Ambassade des États-Unis, nous avons travaillé sans relâche pour partager les meilleures pratiques commerciales et transmettre des informations technologiques aux entrepreneurs locaux en Haïti, souvent avec l’aide des participants de nos programmes d’échanges qui ont généreusement donné de leur temps et de leurs compétences. Un bon nombre d’entre eux sont en fait des femmes qui ont eu du succès dans leurs entreprises.

Par exemple, nous avons organisé notre premier camp technique (Tech Camp) aux Cayes en avril dernier et nous sommes en train de planifier un deuxième Tech Camp. Ces efforts nous permettent de faire comprendre au public haïtien que les petites et moyennes entreprises constituent l’épine dorsale de la croissance économique dans le monde.

Et ce sont précisément les entreprises qui ont besoin de mentorat et d’une infusion de partage de connaissances de la part de femmes et d’hommes d’affaires prospères et d’entrepreneurs tels que vous-mêmes pour passer à un niveau supérieur.

Au mois de juin, nous avons également aidé 25 entrepreneurs locaux de tous les coins du pays à participer au Sommet de la Technologie en Haïti, ce qui leur a permis de se familiariser avec les entreprises internationales et les médias.

Enfin, le mois prochain, le gouvernement américain célébrera le mois de novembre comme le « Mois national de l’entreprenariat». C’est le moment de célébrer les entrepreneurs qui servent leurs communautés et renforcent l’économie. Nous sommes impatients de promouvoir les nombreux entrepreneurs comme vous qui servent la communauté haïtienne et nous voulons vous féliciter. Au cas où vous auriez des initiatives ou de projets à partager avec vous, nous vous prions de nous en informer.

Mais, il y a tellement à faire. Ensemble, vous constituez une force puissante qui peut stimuler l’économie haïtienne pour les années à venir. Je sais que vous êtes d’accord sur le fait que rien ne peut remplacer la création d’un vaste réseau professionnel et l’encadrement de la prochaine génération de femmes entrepreneures pour atteindre des sommets encore plus élevés.

Nous attendons avec impatience le retour de notre troisième cohorte de jeunes entrepreneurs haïtiens dans le cadre de l’Initiative «Jeunes dirigeants des Amériques/ Young Leaders of the Americas Initiative», un programme qui offre aux jeunes dirigeants haïtiens la possibilité d’interagir avec leurs homologues de la région et sont ensuite connectés à d’autres entrepreneurs évoluant dans des champs d’activités similaires aux États-Unis. Alors que nous nous réunissons ici ce matin, ces entrepreneurs haïtiens rencontrent aujourd’hui même le Secrétaire d’Etat Pompeo et d’autres membres du Département d’Etat américain.

Il ne fait aucun doute que vous contribuez au succès futur d’Haïti en partageant votre expérience des affaires et en combinant des modèles économiques fondés sur des données avec la riche expertise que vous apportez au fil des années au cours desquelles vous avez développé des produits et des services adaptés aux besoins du peuple haïtien.

Ensemble, nous détenons les clés de la prospérité de nos deux pays. Les femmes – et les idées qu’elles défendent – constituent la prochaine frontière de l’entreprenariat dans le monde. C’est pourquoi les dirigeants des deux pays doivent comprendre les défis et promouvoir une société propice à la réussite des femmes.

Nous devons reconnaître les obstacles uniques auxquels sont confrontées les femmes chefs d’entreprises et nous attaquer à ces défis: la nécessité d’avoir plus de modèles de référence, l’écart de salaire entre hommes et femmes et l’inégalité d’accès au capital financier.

Ces facteurs peuvent empêcher ces entreprises dirigées par des femmes d’atteindre leur plein potentiel. Mais aujourd’hui, je sais que vous partagerez non seulement votre analyse des défis, mais également les grands succès et les réussites économiques des femmes.

Aux États-Unis, la récente étude du Sénat américain sur les petites entreprises a révélé que les personnes qui sont soutenues par un mentor sont 5 fois plus susceptibles de déclarer qu’elles envisagent de créer une entreprise, et que 62% des lycéennes qui ont reçu un mentorat en technologie sont susceptibles de choisir cette formation en vue de poursuivre une spécialisation à l’université. Nous constatons que les propriétaires des petites entreprises qui ont bénéficié d’un mentorat font également état de revenus et de taux de croissance plus élevés aux États-Unis. Il existe d’autres conclusions intéressantes sur l’entreprenariat féminin. Par exemple, le « National Women’s Business Council » des États-Unis a démontré que les femmes réussissaient mieux à mobiliser des fonds que les hommes par le biais du financement participatif, et que les programmes d’incubateurs et d’accélérateurs pourraient donner les mêmes chances aux femmes pour construire des réseaux. C’est intéressant n’est-ce pas ?

Le forum économique d’aujourd’hui est une expérience très positive: alors que de plus en plus de femmes chefs d’entreprises parlent de leurs défis et de leurs succès.  Je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de prendre la parole au cours de ce deuxième Forum économique annuel et je vous souhaite du succès continu dans le Forum.

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