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Photo soumise par Esther Grégoire

Le mépris de la journée Internationale de la jeunesse et le désintéressement des jeunes

Depuis 1999, chaque année le 12 août ramène la célébration de la journée Internationale de la jeunesse, Célébré cette année autour du Thème ?transformer l’éducation?, cette journée devrait être l’occasion pour l’état et pour les jeunes de réflechir sur le devenir de la jeunesse haitienne notamment sur la qualité de l’éducation en Haiti.

Si le 8 mars et le 3 avril sont célébrés en grande pompe par les organisations de défense des droits humains, le 12 août ne semble guère retenir leur attention. Le ministère de la jeunesse et des sports parait-il n’a pas inclu cette date dans son calendrier.

Le plus incomprehensible est le silence complice des jeunes en cette occasion. Face à ce constat, beaucoup de questions me hantent l’esprit. Les jeunes ont-ils donnés gain de cause? Se sont-ils seulement repliés? Qu’avons-nous fait pour marquer cette date? Certains se contentent d’une émission de radio question de se faire entendre et d’avoir plus de visibilité. Mais qu’avons nous fait de concret pour changer la situation de cette jeunesse livrée à elle-même? Jusqu’à  quand allons nous attendre qu’on prenne les décisions à notre place? Quand cesseront nous d’être les téléspectateurs d’un film dont on devrait être les acteurs ? 

Je comprends que les députés soient occupés par la mise en accusation du président, les sénateurs par leurs intérêts politiques. Je peux tout à fait comprendre que le gouvernement est démissionnaire et que les organisations féministes s’occupent des femmes. Ce que je ne comprends pas, c’est notre désinvolture par rapport à notre futur collectif et notre bien-être.

La culture du chacun pour soi détruit notre imaginaire collectif. Chacun se rejouit de ses petites conquêtes se croyant supérieur aux autres.  Nous nous laissons malheureusement manipuler par notre égoisme et notre avidité alors que nous devrions être l’avenir et l’espoir de ce peuple. Au contraire, nous nous contentons de vivre au présent et dans le désespoir. 

L’hégémonie du moi ruine au quotidien l’idéal commun.  Des centaines de miliers de bacheliers ne rentreront pas à l’université cette année. Tant pis, je ne suis pas choqué parce que moi j’y vais. La grande majorité des jeunes sont au chômage, c’est regrettable mais Dieu merci, moi, je travaille.  Oui, ce moi haïssable nous empêche de faire passer les intérêts collectifs avant les intérêts  individuels. Nous sommes à un carrefour où un collègue se refuse de partager un avis de recrutement avec un autre. Que peut-on attendre de cette génération?

Ayiti nou vle a, nou pap domi, nou pap konplis, observatoire de la jeunesse… De très beaux slogans qui n’évoquent pas grand chose sinon que  quelques manifestations.

Cette journée devrait être l’occasion de prendre conscience de l’apport important  des jeunes dans la société. Ce serait le moment de réclamer un quota de jeunes  dans l’administration publique, de demander des écoles et des universités de standards internationaux. Nous devrions être en train de valoriser les réalisations de la jeunesse. Cette journée devrait être à l’image de la jeunesse, une journée vivante, dynamique et tournée vers l’avenir mais malheureusement elle est terne et vide de sens. Nous sommes trop occupés à vivre notre présent.  Nous ne sommes pas très enclin à transformer l’éducation puisque notre éducation au rabais nous ménage de beaucoup d’efforts. Aujourd’hui, les projets à l’initiative des jeunes ne sont ni encouragés ni valorisés. Et les réalisations de jeunes ne sont ni mises en avant ni encadrées.

L’attitude des autorités n’a jamais diminuée mon optimiste et ma foi dans ma génération. Ce qui m’inquiète c’est la passivité des jeunes, ce sentiment de résignation qui gagne chaque jour un peu plus de terrain, ce comportement de sauve qui peut qui atteint son paroxysme.

Aujourd’hui, chaque jeune devrait se sentir spécial et important. Les jeunes devraient, toutes affaires cessantes, faire objet de tous les débats. La fierté d’Haiti Hymne de la jeunesse devrait résonner partout. Mais hélas, nous sommes aux oubliettes.

Quand pensera-t-on aux jeunes si on ne le fait pas aujourd’hui (journée Internationale de la jeunesse),  à la veille de la rentrée scolaire et universitaire prévue pour septembre prochain ?

Les jeunes, nous sommes notre seul allié.  Personne ne pense pour nous
Unissons-nous pour combattre pour un idéal commun.

Esther Gregoire 
Laureate de la  2ème édition du concours de texte de l’OPC et de la quatrième édition du concours de plaidoirie sur les droits humains

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