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Retour sur un brillant exposé d’Emmanuela Douyon sur les droits de la femme  

Ce jeudi 25 Mars 2021, à l’Institut Français en Haïti, Emmanuela Douyon a été invitée à discuter sur les droits de la femme en Haïti. Devant une trentaine de personnes, la causerie qui a débuté à cinq heures et cinq minutes, s’est prolongée jusque vers six heures et demie. Entre questions, récits personnels et témoignages, l’échange était animé entre le public et la féministe et économiste.

« Je suis féministe », a tout d’abord déclaré Emmanuela Douyon avant de nous faire voyager dans l’histoire des droits de la femme dans le contexte Haïtien.   La femme haïtienne, elle a évolué. Autrefois, elle n’avait pas le droit de voter ni de se présenter aux élections. C’est avec la constitution de 1950 qu’elle s’est octroyé ce droit après avoir essuyé deux échecs  dont un en 1944 et  l’autre en 1946. Cependant, elle était toujours exempte des élections présidentielles. Ce dernier droit leur sera enfin octroyé par la loi du 25 Janvier 1987. Emmanuela souligne que même pour voyager la femme haïtienne avait besoin de l’autorisation de son mari, ce qui a évidemment changé depuis 1980. Néanmoins, en dépit de ces avancées, il est encore difficile pour la femme haïtienne de se tailler une place dans certains domaines notamment la politique et l’administration. Le quota des femmes dans les secteurs de la vie nationale est juste de 30%. «  Nous n’avons eu que deux femmes au poste de premier ministre. Depuis des années, il n’y a pas de femmes nommée ministre de l’intérieur. On dit que c’est trop fragile, trop délicat. Le ministère à la condition féminine n’a été créée qu’en 1994 et depuis peu on ne fait que réduire son budget annuel », raconte Emmanuela Douyon.
 
S’il y a peu de femmes à se porter candidat ou à s’intégrer dans la politique, le problème est profond. Dans une enquête menée dans le département du centre, Emmanuela rapporte que les femmes à être candidates, se retrouvent confrontées à un souci d’accompagnement. Il est difficile de trouver des financements parce que face à l’homme, on pense que la femme a moins de chances de gagner. Les investisseurs ne voudraient pas perdre leur argent. D’autant plus, lors des campagnes, ces femmes racontent qu’elles font face à la violence verbale. C’est peu probable qu’une femme canditate puisse s’allier à un groupe armé. « Qu’elle soit difficile à corrompre, c’est pour eux un problème », sous-entend Emmanuela.
 
En Haïti, on féminise la pauvreté. Le pourcentage de femmes à se tourner vers les micro-crédits est plus élevé que celui des hommes, explique l’économiste. Déjà que nous avons plein de familles monoparentales, la femme est souvent celle qui s’occupe de tout. Et comme les femmes sont minimes à avoir accès au marché du travail, elles créent de petites entreprises. C’est donc un moyen de survivre et de s’affranchir de la dépendance économique vis-à-vis de l’homme. 
 
Au final, militer pour les droits de la femme en Haïti est un long combat que les organisations féministes et toutes personnes féministes sont obligées de livrer. La femme haïtienne doit évoluer. Vaincre ses peurs, ses détracteurs, ses expériences personnelles difficiles et dénoncer aussi ses agresseurs. « Nous avons le mouvement #PafèSilans », a indiqué Emmanuela Douyon qui s’est révélée brillantissime au cours de cet échange à l’Institut Français.
 

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