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Crédit photo : http://sagen-groupe.com

Invisibilité des femmes en Haïti

De la résistance et de la subversion, face à la domination des hommes, l’expérience des privilèges dont jouissent ces derniers démontrent à quel point le masculin est plus écouté, plus intelligent. Il est même jugé professionnellement plus fort que le féminin, a remarqué par défaut c’est un fait courant dans la société.

Dans nos échanges et nos débats sur le féminisme, l’égalité du genre et de sexe dans les espaces publiques, on ne discute pas de l’invisibilisation des femmes. Cependant, la définition de Lauren Bastide, journaliste française et créatrice du podcast féministe La Poudre « L’invisibilisation des femmes, c’est le fait que les vécus des femmes, les paroles des femmes, les pensées des femmes, le travail des femmes soient globalement occultés, ‘silenciés’ dans l’espace public », nous permet de regarder la réalité de notre société aujourd’hui.

Dans le milieu où il y a vraiment le pouvoir il y n’a pas de femmes. Cela nous amène à poser une question: Combien y a-t-il de femmes avec des positions influentes dans notre société? Nos représentations culturelles, nos préférences et notre système législatif fonctionnent de façon à mettre les hommes constamment au sommet. Au sénat de la république, on compte une (1) femme sénatrice sur trente (30) sénateurs. Depuis une dizaine d’année, on constate que la formation des gouvernements compte de moins en moins de femmes, malgré l’accroissement des associations de femmes dans tous le pays. A en croire qu’il n’existe pas de femmes de valeurs, compétentes dans la société.

Pour aller plus loin, le premier lieu où l’insivisibilisation des femmes est plus remarquable c’est dans les medias. Selon le Global Media Monitoring Project, pour tous les médias confondus à travers le monde la représentation du temps médiatique pendant une journée pour les femmes est de 24%. Et, les femmes expertes sont à 13%. Souvent c’est toujours la même femme, une femme qui n’est porteuse d’aucune déficience. 

C’est le même cas de figure en Haïti. Parmi les figures emblématiques de la presse haïtienne, elles ne sont pas nombreuses. Cette invisibilisation on la retrouve dans tous les champs de production, de pensée et de connaissance. On va la retrouver dans l’art, dans la littérature, dans la musique et dans les grandes décisions politiques. Plus on va dans la discrimination, plus on cumule des critères discriminants. Notre invisibilisation est tellement présente, on ne la voit pas. De ce fait, on a moins de chance de se voir représenter. Pour citer l’agence Alter Presse, article 3352, numéro apparu le lundi 3 octobre 2005, une quarantaine de rues à travers le pays devaient être féminisée suite à une décision de la ministre Adeline Magloire Chancy du Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF), soutenue par le Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales (MICT).

Pourquoi ça n’a pas été fait ? Au niveau des différences de traitement entre les hommes et les femmes le constat est frappant, on pourrait croire qu’il n’y a jamais eu de femmes qui ont marqué l’histoire de la pensée, ou l’histoire politique de la société haïtienne.

Finalement, le monde social dans lequel on évolue nous fait comprendre, une situation répétitive pourrait devenir normale. Le fait de vouloir toujours exclure la femme haïtienne dans les sphères influentes publiques et privées, dans les prises de décisions importantes. Les femmes sont invisibles en Haïti, car il ne peut pas y avoir de société juste si toutes les représentations collectives qu’on a sont faites en oubliant la moitié de la population humaine haïtienne.

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