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Crédit photo : Christian Beutler - Keystone

L’avortement : entre contraintes légales et discriminations

Pratique ancienne et universelle, le droit à l’avortement est toujours un sujet d’actualité. Certains pays le reconnaissent tandis que dans plusieurs autres, il demeure illégal. Entre danger et risque, les femmes haïtiennes n’échappent pas à cette situation.

Au niveau mondial, les législations varient sur la question, de l’autorisation jusqu’à l’interdiction. Suscitant un débat apparemment interminable, certaines personnes revendiquent le droit à l’avortement et d’autres le condamnent. Absence d’éducation sexuelle, grossesse précoce, viol entre autres sont les raisons pour lesquelles une femme souhaiterait avorter. Pendant que les parlementaires tardent à susciter un grand débat sur la question, certains gens n’hésitent pas à faire passer leur opinion.

Être pour l’avortement est-il un crime? Il faut savoir que l’avortement n’est pas une conséquence due à une maladie mais à un accident. Evenah, une jeune femme de 25 ans explique ce qu’elle pense de l’avortement. « Mon Corps, mon choix, ma liberté. »

Normalement, il y aura toujours des hypocrites qui vont nous faire croire qu’avorter n’est pas une bonne méthode mais il revient à la personne d’en décider. Je ne vais pas uniquement considérer le fait qu’Haïti est un pays quasiment pauvre et que les conditions sont difficiles, je suis pour l’avortement tout simplement. Et je ne pense pas que c’est un crime. Dans un article que j’ai sur le net, il a été dit que « les femmes vont avorter comme elles vont acheter des chaussures ». Donc c’est un choix qui ne devrait pas être jugé voir même condamné, dit-elle.

Voilà une question polémique, qui déchaine toujours autant les passions. Entre le dogme du droit absolu des femmes à disposer de leur corps et celui des fanatiques de l’interdiction de l’avortement, peut-on aborder cette question posément ?

Line-Rose Georges est totalement contre l’avortement et elle précise ses raisons. « Étant mère d’un petit garçon de 2 ans, je dis catégoriquement non à l’avortement. Faire un tel acte c’est mettre fin à la vie d’un ange qui certainement aimerait comme tout le monde connaître ce que c’est la vie. Même si pour certains c’est un choix qu’on ne peut contester, car c’est son corps elle fait ce qu’elle veut avec.

Les médecins qui pratiquent ce genre de profession ont toujours tendance à faire croire aux femmes que leur enfant n’est rien qu’un amas de cellules. Pourtant des recherches scientifiques démontrent qu’avant le 25ème jour, le cœur de l’enfant commence déjà à battre. Avoir un petit ange qui grandit en toi est selon moi la chose la plus merveilleuse au monde. Raison pour laquelle je dis toujours à mes amies qu’une femme qui n’a pas d’enfant ne connaîtra jamais le vrai bonheur.

Si vous êtes jeune et vous ne vous sentez pas prête à avoir un enfant, il serait recommandable de ne pas vous engager dans une relation sexuelle ou il est préférable d’utiliser les pilules contraceptives ou le préservatif.»

Toute femme dont la grossesse n’est pas désirée et qui ne peut pas accéder à l’avortement sécurisé est exposée au risque. Les femmes vivant dans des pays à revenu faible et les femmes pauvres ont une plus grande probabilité de subir un avortement à risque. Plus ce type d’avortement est pratiqué à un stade tardif de la grossesse, plus la proportion de décès et de traumatismes augmente. Le taux d’avortement à risque est plus élevé lorsque l’accès à une contraception efficace ou à l’avortement sécurisé est limité ou inexistant.

Après avoir interrogé plusieurs gynécologues sous couvert de l’anonymat autour du sujet, le taux d’avortement a nettement augmenté, disent-ils. Des jeunes filles de moins de 19 ans viennent surtout après avoir essayé d’autres méthodes, des pilules par exemple. Des femmes mariées après quelques mois d’accouchement tombent de nouveau enceinte et décident d’avorter, des femmes qui sont victimes de viol, etc.

Dans un article qui a été publié dans Le nouvelliste l’an dernier: «Empêcher une femme de décider à quel moment de sa vie elle peut mettre au monde un enfant est une violation de ses droits », a défendu Mona Jean, avocate au barreau de Port-au-Prince, spécialiste en genre et professeure à l’Université d’État d’Haïti, qui intervenait à cette situation. L’avortement est vu comme l’interruption volontaire du processus de gestation. Étant donné qu’il est interdit par la Constitution haïtienne et à l’article 262 du code pénal haïtien qui stipule : « Quiconque, par aliments, breuvages, médicaments, violence, ou par tout autre moyen, aura provoqué l’avortement d’une femme enceinte… sera puni de la réclusion ». L’avocate Mona Jean croit que le code pénal haïtien est strict sur l’application de cette pratique dans le pays.

L’avortement est un risque mais avoir un enfant sans y être préparé est tout aussi compliqué. Entre contraintes légales et discrimination, le droit à l’avortement devrait être au centre des débats de la société pour éviter des dérives tout en réunissant les mécanismes nécessaires afin que les gens puissent être éduqués sexuellement.

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