Suivant le Larousse, la »démission » c’est l’action de se démettre (quitter) d’une charge, d’une fonction. Cette définition laisse comprendre explicitement et/ou implicitement que la « démission » est un acte, un geste posé délibérément ou sous contrainte par un homme ou une femme investi (e) d’une quelconque mission.
Ne démissionne que celui ou celle qui dirigeait ou qui avait l’illusion de diriger quelqu’un ou quelque chose.
Ne démissionne que l’homme ou la femme conscient (e), doté (e) de raison ; celui ou celle qui croyait « pouvoir » et qui au final se rend compte qu’il ne « peut pas ».
Pourquoi diable demande-t-on au Premier ministre Jack Guy Lafontant de démissionner alors qu’il n’était en charge de rien, alors ne qu’il dirigeait rien ? Plus encore, c’est un absent, un homme qui fait le mort, ou un mort tout court, englué dans l’inconscience la plus totale.
Pour démissionner, il faut être un Chef. Ce ne sont pas les titres, encore moins les privilèges qui confèrent à un homme son vrai statut de Chef. Si tel était le cas, n’importe quel enfant armé et en treillis militaire oserait s’autoproclamer Général.
On se le rappelle, au lendemain du référendum sur le projet de loi relatif à la création de régions et à la rénovation du Sénat, le 27 avril 1969, le Président français, Charles de Gaulle avait démissionné de son poste parce qu’il était un Chef d’État digne de ce nom, un Général en majuscule. De Gaulle avait démissionné parce qu’il dirigeait quelqu’un (les Français) et quelque chose (la France).
Aux yeux de la majorité des soi-disant dirigeants rien n’existe. Pas de pays ! Pas de peuple ! Pas de misères ! Eux seuls existent sur la surface du globe. Ce sont eux l’Omphalos !
Comment donc demander à des « dirigeants » en perpétuel état de cécité de démissionner ? Pour eux, il n’y a pas eu d’émeutes les 6 et 7 juillet. Les actes de pillage, l’incendie des entreprises, ce ne sont là qu’un autre coup de Toto, ce petit emmerdeur dont les mauvaises blagues circulent à longueur de journée sur les réseaux sociaux.
Jack Guy Lafontant ! N’est-ce pas ce président du CSPN qui attend qu’il y ait au moins une vingtaine de morts à Grand Ravine pour passer des instructions claires à la PNH?
Détrompez-vous chers amis ! Sous le règne du »Président a parlé, point barre ! », le chef de Gouvernement ne démissionne pas. Et même si le peuple parle et que le président entend, le Premier ministre ne doit rien entendre. Car, son rôle, sa seule mission est de se la couler douce en perpétuel état d’absence.
Regardez autour de vous et vous verrez inéluctablement que l’heure des accusations n’est plus de mise. Coupables, nous le sommes tous! Certains priorisent le « moi surdimensionné », d’autres s’engouffrent dans le silence, dans le confort de la médiocrité.
Des jeunes de ma tranche d’âge se laissent avoir encore et encore par des menteurs, rien que pour pouvoir bénéficier de mesquines opportunités.
Ce pays en a assez des accusations tournées vers l’étranger, vers la classe dite bourgeoise, vers les ‘’dirigeants’’ passés et présents.
Chacun à son rôle à jouer dans cette Ayiti tourmentée, ruinée. Nous sommes définitivement à la croisée des chemins.
Ayons le courage de nous regarder en face pour réaliser qui nous sommes et où nous sommes !
Assumons ce que nous sommes !
Encre en colère
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