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Éducation et Autonomie financières, un débat au « Forum des femmes rurales »

Lancé publiquement en 2014, le « Forum des Femmes » s’est tenu cette année les 20 et 21 mai dans le département du Nord. Selon un document que la BRH a rendu public, cette initiative intervient dans le cadre de la promotion du Plan National d‘Éducation Financière (PNEF) qui place les femmes comme un groupe cible transversal de tous les axes stratégiques. Un événement qui émane de la collaboration entre la Banque de la République d’Haïti de concert avec le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) et le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP).

La Banque centrale a organisé le « Forum des femmes  » en ligne et en présentiel au Cap-haïtien les 20 et 21 mai dernier. Au cours de la première journée qui s’est déroulée sur le thème « Entreprenariat rural: formaliser l’informel pour une plus grande inclusion financière », on nous a présenté deux panels dont le deuxième a été composé de deux « Madan sara » Christina Geffrard et Beaudine Séjour, Malherbe Dorvil de la Chambre de Commerce du Nord d’Haïti (CCNH), Nahomie Milien du Centre Kaizen, Corine Sanon de la chocolatterie Askanya et Carine Louis de l’Association des femmes Universitaire au Cap-Haïtien.

Ces gens viennent des secteurs différents de l’économie haïtienne et ont intervenu respectivement sur les sujets « L’entreprenariat au féminin : Mesurer les contraintes du secteur » et « Intreprenariat féminin : un outil de résilience économique en milieu rural ».

Le premier panel de la journée dont la modération a été assurée par l’ancien ministre de l’éducation nationale, Nesmy Manigat était composé de Witelande Borga, experte dans la question du genre, Yolène Jacquet représentante de l’Alliance haïtienne pour la finance incluse, Dr Joseph Corvin du ministère de l’agriculture, Médina André du ministère du commerce et de l’industrie et Jean Armand Mondélus de la BRH. Le débat peut être résumé en un questionnement sur le problème de l’inégalité économique qui existe entre les femmes et les hommes en Haïti.

La totalité des personnes qui ont réagit ont placé les sources de cette exclusion financière dans notre vision du rapport homme-femme dans la société.

Quelles sont les principales contraintes à l’évolution de l’entrepreunariat féminin en Haïti ? C’est la question à laquelle les personnes qui ont pris la parole à ce forum ont tenté de répondre.

Les grossesses précosses, la priorité accordée aux petits garçons sur les petites filles au sein des familles, l’irresponsabilité des hommes envers leurs enfants, le fait qu’une femme avait souvent besoin de la signature de son mari pour accéder à un prêt bancaire, les institutions financières qui n’accordent pas de prêt aux femmes pour le simple fait qu’elles soient enceintes, ce sont les principaux défis auxquels doit faire face la question de l’entreprenariat féminin d’après les premières panélistes de ce forum.

Le deuxième panel qui a été composé de deux « madan sara », d’une représente des femmes universitaires du Cap haïtien, de la représentante de la chocolaterie Askanya, de la représentante de Centre Kaizen, du président de la chambre de commerce du nord d’Haïti (CCNH) a discuté sur un sujet qui a exprimé la nécessité d’une réponse aux problèmes déjà exposés pendant les discussions qui ont eues lieu dans le précédent panel: « Entreprenariat féminin : un outil de résilience économique en milieu rural »

Avant l’arrivée des membres du nouveau podium, Mme Anna-Sofia Orguenès conseillère en Égalité de genre a fait une intervention dont nous avons eu le temps de noter trois éléments fondamentaux.

Elle croit que l’inclusion financière devrait être appréhendée comme un écosystème, c’est-à-dire tenir compte de tous nos espaces d’action: l’université, les regroupements et associations de femmes, les intitutions financières. Selon elle, nous devons encourager l’entreprenariat qui devrait pouvoir créer des opportunités économiques, une meilleure adéquation entre l’offre et la demande d’emploi.

Après avoir présenté des statistiques qui prouvent la mise à l’écart des femmes en haitiennes dans les affaires de finance, Madame Orguenès qui a plaidé pour une égalité entre les genres dit souhaiter qu’il y ait une politique pour encourager les femmes à l’entreprenariat, les éduquer, leur permettre d’accéder à des services financiers. Ce qui, selon la conseillère, passera par l’encouragement des associations des femmes. « 28% des femmes sont des salariées et seulement 2% sont des employées » a déclaré Mme Orguenès. « Encourager les petites et moyennes entreprises, PME, est une nécessité » d’après ses conclusions.

Madame Lamothe est une responsable à la BRH. Elle qui a axé son intervention sur l’éducation et l’inclusion financière au féminin, a commencé par montrer l’importance de l’inclusion. Elle entend définir l’inclusion financière comme accès aux services financiers. D’après elle, c’est un facteur de développement économique.

« Si la population compte 51 % de femmes, seulement 11% d’entre elles ont un compte bancaire », a-t-elle poursuivi.

Madame Lamothe a anoncé que la BRH va rendre les services acccessibles à la population  » Pandan ke majorite popilasyon an ap viv nan gran vil yo, se plis moun nan zòn rekile yo ki deyò nan kesyon finansye yo, nou dwe al jwenn yo. » a-t-elle fait savoir avant de dire que la BRH veut inclure tout le monde financièrement.

Après Nathalie Lamothe, c’était autour de Mme Nadège Beauvil d’élucider le second grand sujet de la journée: Entreprenariat féminin : un outil de résilience économique en milieu rural », « Kòman biznis fanm ap jere yo reprezante yon zouti pou ekonomi an « 

Les « madan sara » présentes dans ce débat ont lancé un cris d’alarme au ministre du tourisme. « Fok minis lan ta la, mwen konnen yo toujou di moun ki nan touris pa ka grangou epoutan depi kowonaviris la nou pa nan anyen ditou » a laissé entendre l’une de ces deux dames qui, d’après les organisateurs, ont représenté les Madan sara à cette édition du « forum des femmes « .

Christina Geffrard, responsable de l’association des femmes universitaires du Cap haïtien a profité l’occasion pour appeler les femmes à s’associer afin de lutter contre la puissance de l’exclusion.
 » Si nou chak ap fè yon ti bagay, se pou plizyè nan nou met tèt nou ansanm konsa bank yo ap pi fasil pou yo bannou yon kredi », a lancé la jeune dame pleine d’énergie, comme si elle a voulu rappeler le thème de la journée « Entreprenariat au féminin: formaliser l’informel pour renforcer la résilience des femmes rurales ».

Mr Malherbe Dorvil est Président de la CCNH, le seul homme du panel. Il estime que malgré que le forum théoriquement met en valeur les femmes rurales, elles n’y sont pas vraiment considérées.

Le responsable de la chambre de commerce du Nord a déclaré: « Mwen pa ta swete nou itilize fanm potomitan sa yo sélman lè nou bezwen yo ».
Le capois a souhaité qu’il y ait des mesures qui vont permettre à ces petites commerçantes de bénéficier des services financiers qui peuvent les aider à se maintenir.

Éducation et inclusion financières, entreprenariat au féminin, on en a beaucoup parlé. Cependant, la représente de Centre Kaizen qui est une institution oeuvrant sur la problèmatique de l’Égalité de genre pense que les défis sont énormes.

Manque de transparence, demandes de produit qui ne sont pas approuvées, absence de connaissance, tout un lot d’obstacles à surpasser, selon Nahomie Milien. Par conséquent, elle a réclamé une grande considération pour les institutions dirigées par des femmes et celles qui sont sensibles à la diversité de genre.

Inclusion des femmes, simple dénonciation ou une réalité ? On en sait rien. Toutefois, selon Madame Beauvil, on a trop bien commencé dans cette lutte contre l’exclusion pour abandonner.

La deuxième journée s’est tournée autour du thème: Accroître l’éducation financière pour soutenir l’autonomisation des femmes rurales.
Les panesl de discussions ont été organisées autour de ces sujets:

« Pauvreté féminine et Sécurité économique : des voies de la résilience » , « Leadership Féminin et Capacité Financière : bâtir la résilience des femmes rurales » et « Soutenir l’autonomisation et la résilience financière des femmes rurales par l’éducation financière « 

Les discussions étaient allées dans le même sens que celles de la première journée. Vague de dénonciations des inégalités de genre et d’exclusion. Mais, d’autres propositions ont été faites en vu de répondre aux défis qui entravent l’émancipation des femmes en Haïti.

Madame Charles, représentante du Ministère à la Condition Féminine et aux Droits de la Femmes qui a voulu parler de l’autonomie des femmes et de ses enjeux à dénoncé ce qu’elle a appellé la  » féminisation de la misère » dans la société. « Les femmes sont les plus exposées à la misère » a-t-elle affirmé. Elle pense que le grand remède à l’exclusion est la bataille pour l’équité de genre.

Constats, interrogations, promesses tout pour penser l’Éducation et l’Autonomisation des femmes pendant ces de jours.

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