Haïti, là où l’insécurité fait rage au su et au vu des autorités, les agressions sexuelles sur les femmes deviennent monnaie courante. Des malfrats attaquent en pleine rue des femmes en toute quiétude. Aujourd’hui, ils s’en prennent aux jeunes étudiantes revenant de l’Université. Ces dernières sont victimes de viols collectifs par des individus armés. Qui sont les concernés ? Comment allons-nous protéger nos femmes contre ces agresseurs notoires et dire non à ces crimes odieux ?
Les agressions sexuelles sont des gestes à caractère sexuel avec ou sans contact physique accompagnésde menaces, intimidation, violence physique ou psychologique commis par un individu sur sa victime. En plus de la misère, l’instabilité politique et le banditisme qui font rage dans le pays, viennent s’ajouter de façon plus intense les agressions sexuelles sur les femmes, ce qui exprime un ras-le-bol de trop pour la population. Une situation qui doit interpeller toutes les couches sociales du pays, car, nous sommes tous en danger. La passivité des autorités doit attirer l’attention de tout le monde parce qu’il est inacceptable que des bandits soient autant à l’aise de commettre leur forfait comme bon leur semble.
Qui sont concernés ?
Qu’ils aient pour cible un membre de notre famille, une proche amie ou autres, ces actes qui choquent la conscience collective nous concernent toutes/tous. Le corps d’une femme reste sa propriété privée, aucun homme n’a le droit de l’accaparer sans sa volonté. Alors qu’en Haïti, chaque jour, les femmes subissent des agressionssexuelles dans leur couple. La majorité n’ose pas en parler, soit parce qu’elles ne comprennent pas vraiment ce qu’est une agression sexuelle, ou par peur et honte de se faire critiquer et culpabiliser. Le pire, nous vivons dans une société génératrice d’hommes machistes et, pour la plupart, les femmes sont des objets de domination. À force que les autorités haïtiennes ne punissent pas assez sévèrement les violeurs, cette pratique est entrain de prendre de l’ampleur dans le pays et évidemment, les brigands opèrent le jour comme la nuit. De ce fait, qui sont les prochaines victimes ? Nos enfants, tantes, sœurs, épouses, cousines, n’importe quelle citoyenne? N’est-il pas temps de comprendre que personne n’est épargnée et qu’il faut absolument protéger les petites filles, jeunes filles et femmes adultes contre ces prédateurs sexuels ?
Comment protéger la gent féminine et combattre ces crimes barbares ?
La façon la plus efficace de protéger la gent féminine haïtienne est de vraiment mettre en application l’article 279 du code pénal stipulant : « quiconque aura commis un crime de viol, ou sera coupable de toute agression sexuelle, consommée ou tentée avec violence, menace, ou pression psychologique contre la personne de l’un ou de l’autre sexe sera puni 10 ans de travaux forcés ».
Aussi, sensibiliser la population en la faisant comprendre que tout le monde est concerné, et que les agressions sexuelles sont intolérables et inacceptables pour la bonne marche et la cohésion de notre société. Les médias doivent s’impliquer beaucoup plus dans la diffusion des messages pouvant mieux instruire et exhorter la population à ne pas adopter ces mauvaises mœurs, et leur parler des conséquences au cas où elle les aurait pratiquées. La police doit imposer sa présence dans le pays afin de protéger la population. L’Électricité d’Haïti doit vraiment faire son travail qui consiste à approvisionner la population en électricité.
Il faut également dire non à la culture du viol qui tend à justifier le geste du violeur. Il faut aider les victimes à briser la glace du silence. Pour qu’elles y arrivent, il faut les supporter au maximum afin qu’elles se défassent des sentiments de honte, culpabilité et de peur d’être jugées pour ce qu’elles ont vécu, car, ce sont ces mauvaises appréhensions qui les incitent à rester muettes. Il est absolument impératif de comprendre que ce n’est pas aux victimes d’avoir honte ni de se torturer, mais les bourreaux. Il faut que les victimes soient accompagnées à tous les niveaux : social, médical, psychologique, en leur fournissant des prises en charges adéquates.
Disons non aux agressions sexuelles !
Dans le but de conscientiser la population et dire non aux agressions sexuelles, sous le hashtag créole : #Pafesilans, des étudiants de diverses universités de Port-au-Prince ont pris l’initiative d’inviter tous les concernés, en l’occurrence toute la population haïtienne, à faire le déplacement pour participer à une marche qui a été prévue le dimanche 26 mai, 9h AM, dans la capitale du pays. Des centaines de personnes y avaient pris part en vue de faire entendre leur voix.
Source : Le code pénal haïtien
https://www.inspq.qc.ca/agression-sexuelle//les-agressions-sexuelles-de-quoi-parle-t-on
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