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Le cri de désespoir des travailleuses domestiques en Haïti

La loi sur le travail domestique modifiant l’article 257 du code du travail, a révolutionné le travail du personnel de maison. Cette loi leur octroie le droit de jouir des privilèges sociaux au même titre que celles du secteur industriel. À savoir, une assurance santé, des congés annuels payés et aussi des bonis. A la veille du nouvel an, beaucoup se plaignent de leurs mauvaises conditions de travail et s’estiment lésées.

Selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT) il y a environ 67 millions de travailleuses et travailleurs domestiques dans le monde. Cette population représente une part majeur de la main-d’œuvre mondiale et elle fait partie des catégories les plus vulnérables. Quatre-vingt (80%) pour cent de la population des travailleurs domestiques mondiaux sont des femmes. Leur travail peut aller de la prise en charge globale des maisons, à la garde des enfants, d’animaux et/ou des personnes âgées.

En Haïti il n’existe pas de statistiques formelles qui pourraient illustrer la proportion des femmes effectuant ce travail. Cependant, celles que nous rencontrons chaque jour, nous laissent comprendre que les dispositions légales prises par la législation haïtienne en 1998 ne sont pas effectives. 

Travailler en Haïti n’a jamais été une partie de plaisir pour la gente féminine. Mais, pour les employées de maison, la situation est encore plus corsée. Les conditions de travail sont chaotiques. Mauvais traitements, faibles salaires, harcèlement sexuel, les employées de maison ont aussi leur calvaire. 

Farah une femme de quarante ans est employée de maison depuis quinze ans nous parle de son expérience. ‘’Travay kay moun pa fasil, depiw la konsidere ou pa moun. Nanpwen repo pou ou sitou lè wap fè domi leve. Se sèl dimanch la mwen genyen poum al wè pitit mwen yo. Epi chak jouw leve  wap travay depi soley leve, pou jouk li kouche. Pa gen jou ferye pou mwen, pa gen fèt pou mwen, sa yap bann nan pa menm ka fè kichoy pou mwen. Men se li ki la pou maladi, pou manje, pou tout sam bezwen’’. 

Mercedes une jeune femme dans la vingtaine, prend soin d’une famille depuis cinq ans. Elle raconte que tous ses problèmes de santé sont à ses frais : “Mwen nan yon travay, mwen se kizinyè. Mwen travay tout semèn nan sof lendi. Em travay tout ane a. mwen pa gen okenn garanti sou kesyon maladim, dayè depiw malad plis ke de semèn yo  voyew ale’’. Mercedes est également victime d’harcèlement dans son travail. “Lè frè madanm nan vin nan kay la, li toujou ap mandem fanm. Men m pa menm ka pot madanm nan plent se mwen lap voye ale’’.

Beaucoup de travailleuses domestiques ignorent l’existence d’une loi susceptible de les protéger. “M pat janm konnen si te gen yon lwa konsa’’ affirme Mercedes citée plus haut. Farah non plus n’était pas au courant de cette loi. D’apres cette femme c’est juste une loi de plus, cela n’a pas de grandes incidences sur leurs vies. Car depuis la promulgation de cette loi rien n’a changé. Elles dénoncent la passivité des responsables étatiques. Selon elles, les lois ne servent à rien, s’il n’y a pas quelqu’un pour les faire appliquer.

La résidente de Carrefour-feuille affirme ne percevoir aucun boni en fin d’année depuis tout le temps qu’elle fait ce travail, pas plus que cette année. Elle n’hésite pas à nous faire part de ses inquiétudes quant a son avenir et celui de ses enfants. “Si yonn nan yo tonbe malad, mwen cho, paskem m pa menm ka ba yo premye swen’’ a- dit la plus âgée. 

Le nouvel an approche, mais les fronts de ces femmes sont barrés de soucis. L’inquiétude propre aux familles modestes haïtiennes se dessinent sur leurs visages. Boni, congés semble être un rêve lointain. La réalité semble plus préoccupante car en dépit du fait que la loi sur leur condition de travail soit une bonne chose. Elle insiste pour savoir vers qui tourner, lorsque leurs patrons ne respectent pas leur Droit.

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