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Crédit photo : soumise par Emmanuela Douyon

L’économiste Emmanuela DOUYON intervient sur la crise conjoncturelle

Dans le cadre de cette série de discussion avec des femmes économistes, aujourd’hui on vous propose l’article de l’économiste Emmanuela DOUYON sur lasituation délicate et préoccupante que traverse Haiti actuellement.

Après les journées du 6 et 7 juillet 2018 où le pays a connu des scènes de violences et de casses qui ont engendré des pertes énormes dans l’économie, le pays s’est vu plongé dans le même cas de figure qui a duré pres de 2 semaines et d’où est sorti le slogan “Pays Lock”. Ces manifestations soutenues ont été menées sur le fond d’une inflation galopante en continu, les prix inabordables des produits de première nécessité. En somme pour dénoncer la vie chère et la corruption.

Qu’en est-il des conséquences sur l’économie précaire qui est nôtre après des jours de totale paralysie ? Surtout en ce qui concerne les femmes.

Dofen News : En tant qu’économiste dites nous ce que vous pensez de la situation actuelle du pays?

Emmanuela Douyon : Le pays fait face à une crise multidimensionnelle qui a de lourdes conséquences sur l’économie nationale.  La crise économique elle-même considérée de façon isolée a de nombreuses dimensions. Je pense que le pays est à un tournant ou des mesures rigoureuses, calculées et appropriées doivent être adoptées pour redresser rapidement la barre et éviter un envenimement de la situation.

D.N : Quelles sont les conséquences du mouvement « Pays lock » sur les conditions de vie des femmes dans les centres urbains et zones rurales ?

E.D : Les femmes représentent une couche vulnérable de la population en fonction de leur plus faible taux d’emploi, leur revenu inférieur et la nature de leurs activités génératrices de revenus entre autres.  Le mouvement “Pays lock” a certainement eu une incidence négative sur les conditions de vie des femmes en centres urbains comme en zones rurales à plusieurs niveaux : de l’incapacité de vaquer à leurs activités à l’accès difficile à certaines ressources et services de base…

D.N : Quelle est votre appréciation des mesures prises par le  gouvernement face à la crise ?

E.D : Ces mesures restent limitées et risquent d’avoir des conséquences non désirées. L’initiative prise pour baisser le prix du riz risque de ne pas avoir les résultats escomptés et faire perdre du revenu à  l’Etat suite à la suppression du TCA et des conditions préférentielles accordées aux importateurs au niveau de la douane. 

D.N : Selon vous, quelles sont les principales mesures que l’état Haïtien doit prendre pour remédier à la situation ?

E.D : Je ne pense pas qu’il soit avisé de proposer des mesures ainsi sans  fournir une analyse plus poussée qui ne sied pas au cadre de cet entretien. Toutefois je pense que l’etat haïtien doit se dresser certains garde-fous et s’assurer que les mesures prises n’entraîneront pas plus de gaspillage des ressources de l’etat, seront mesurables, profiteront aux plus nécessiteux, etc.  Les mesures ne seront pas que des mesures économiques. Il devra y avoir des choix politiques aussi.

D.N : Quels comportements devraient avoir les femmes pendant ces périodes de crise?

E.D : Je pense que toute crise présente une opportunité de construire et d’améliorer la situation existante. Les femmes doivent en profiter pour faire passer leurs revendications, et faire entendre leurs voix.  Ce n’est pas le moment de battre en retraite.

La sociéte Haïtienne n’est pas à sa première crise, elle se détériore cependant de jours en jours. Il n’y a aucune politique générale qui ne tient compte de la politique économique. Il est temps que l’on ne pense pas seulement aux changements de gouvernements et de postes étatiques mais aussi de structure éconmique et des plans de développement durables. Il est aussi temps de prendre en compte les conseils avisés de nos économistes.

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