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Crédit photo Jean Emile PAUL/PJ’mile

Les incendies brûlent plus que des marchandises

Les plaies du dernier incendie ne sont même pas encore fermées, de nouvelles s’ouvrent, pinçant à à nouveau des cœurs. Dans la nuit du 11 au 12 juin s’est déclaré un autre incendie au centre ville de Port au Prince. Le marché du Port connu sous le nom de « Guérite » est encore une fois le théâtre d’une mauvaise pièce. Comme toujours, des photos qui circulent à leur propre vitesse pour nous annoncer la nouvelle, la mauvaise nouvelle.

Le plus souvent, les malfaiteurs agissent la nuit, contrairement au dernier sinistre de ce  marché, le dimanche 18 février en plein jour.

Aucune information n’est encore disponible sur le tout dernier pour connaître les causes de l’incendie ni l’ampleur des pertes. Mais selon les images circulées sur les réseaux sociaux, les dégâts pourraient être très importants.

Chaque incendie traîne derrière lui un groupe de femmes qui devient plus pauvre. Plus pauvre qu’avant. Chaque incendie traîne son lot de pleurs, son lot de tristesses. Mais toujours et surtout des femmes . Des femmes puisqu’elles sont majoritaires à exploiter les marchés publics, pour subvenir aux besoins de leurs familles. Des femmes qui jouent à la fois le rôle de père et de mère, en se sacrifiant toute une journée derrière des tréteaux pour subvenir aux besoins de leurs enfants, dans un pays où il n’existe pas de services sociaux, où “chak koukouy klere pou je l. 

Elles y sont obligées malgré les menaces auxquelles elles sont exposées, les viols, les vols, les meurtres, parce que sinon, leurs enfants seront condamnés à n’être que délinquants, promus à la mort, détruisant ainsi tout leur projet de retraite, leurs espoirs pour que leurs enfants échappent aux mêmes péripéties qu’elles ont subies.

Ainsi, à chaque fois que s’éclatent de nouveaux incendies, c’est en général plus d’enfants, plus d’adolescents qui se retrouvent dans les rues. C’est plus de familles qui sont replongées dans la misère et la précarité. C’est un grand point d’interrogation qui se pose sur l’avenir du pays, notre destin collectif. Parce que ces femmes, ces mères d’enfants, ces dirigeantes des familles monoparentales ne sont plus en mesure d’assumer leurs responsabilités.

Les incendies ne brûlent pas que des marchandises, ils brûlent des espoirs, des avenirs, des rêves… Les commerçantes sont les premières victimes de ces incendies, elles se retrouvent avec les mains vides, désespérées, perdues et des obligations de payer quand même les intérêts de prêts onéreux.

Quand est ce qu’on aura une vraie enquête? Quand est ce que ces femmes auront justice? Quand est ce que l’Etat prendra ses responsabilités? Quand est ce que les autorités publiques respecteront les promesses faites aux victimes? Tant de questions qui nécessitent des vraies réponses et un vrai débat dans la société. 

Car ces spectacles se déroulent trop souvent et la scène ne sera certainement pas différente. Mêmes personnages. Même scénario. Ce sera bientôt des conférences. Des distributions de kits etc. Ce que ces femmes ont réellement besoin, ce sont de vraies mesures, de vraies dispositions pour empêcher que cela ne se reproduise. Ce qu’elles ont besoin c’est de l’Etat et non qu’on se moque de leur état.

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