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Les vendeuses du marché Salomon demandent aux autorités d’avancer la date de la rentrée des classes

La réouverture des classes est prévue pour le 6 septembre prochain. C’est à peine si les familles haïtiennes arrivent à joindre les deux bouts. La situation chaotique dans laquelle baigne le pays depuis des lustres n’a épargné personne. Que dire de ces courageuses marchandes, mères de familles pour la plupart, qui se rendent au marché Salomon très tôt tous les matins ? 

Un petit tour à ce marché, ce jeudi 18 août, nous a permis de côtoyer la réalité de certaines marchandes haïtiennes à la veille d’une rentrée des classes incertaine.

Il est 9 h 50 du matin, le marché Salomon déborde déjà de ses occupants habituels. On aurait dit que tout fonctionne à merveille de ce côté de Port-au-Prince. La majorité des étalages sont déjà bien garnis de marchandises, il ne reste que quelques retardataires à étaler les leurs. Le va-et-vient se fait gravement sentir. Bousculade, regards-croisés, salutations usuelles, frustrations, colère, ras-le-bol, sourire, bonheur, désespoir, disputes et injures telle a été l’ambiance de ce jeudi matin dans ce haut lieu du commerce informel.

L’une de nos premières interlocutrices est une marchande de denrées alimentaires et, qui d’entrée de jeu crie qu’il est  impossible pour elle d’envoyer ses enfants à l’école le 6 septembre. 

Selon elle, les autorités devraient se mettre d’accord sur les solutions pouvant résoudre ces problèmes qui durent trop longtemps. 

 » Je n’ai rien encore vendu depuis ce matin. On ne vend rien du tout, les produits périssent sur place puisque personne n’achète. Les produits sont disponibles, mais les gens n’ont pas les moyens d’en acheter », lance-t-elle. 

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Les vendeuses du marché Salomon demandent aux autorités d'avancer la date de la rentrée des classes 6

Ces derniers temps, Haïti est miné par toutes sortes de problèmes que l’on peut aisément lister : la vie chère, l’insécurité, le kidnapping, la loi des bandits de Martissant, à ceux-là se sont tristement ajouté le séisme du 14 août 2021 et la tempête Grâce.

Certes, Port-au-Prince n’a pas eu de dégâts. Cependant, la situation économique paralyse ces marchandes qui ne peuvent rien vendre de toute la journée.

« J’ai trois enfants pour qui je payais les frais de scolarité, la situation de la vie ne m’a pas permis de les pousser jusqu’au bout. Ils ont dû abandonner en cours de route. Le tremblement de terre a aggravé notre situation déjà fragile » se plaint-elle. La vente a considérablement baissé, les gens n’ont pas les moyens de se procurer les produits de première nécessité « , raconte Célimène originaire de Cavaillon. 

Elle aimerait bien se rendre aux Cayes pour visiter sa famille victime du séisme, mais elle n’y peut rien à cause de l’insécurité à Martissant. Elle espère la semaine prochaine rendre visite aux siens pour leur apporter ce qu’elle peut.

D’un autre côté, on rencontre cette jeune marchande de produits cosmétiques. Elle pense qu’il serait utile que le gouvernement prenne en main la situation. Pour elle, l’union est le meilleur moyen d’y arriver.

Tout comme la majorité de ses paires, elle a de la famille dans le Grand Sud qui a eu des maisons détruites, mais est saine et sauve.

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Lovely main à la mâchoire et un gobelet de « mabi » à l’autre main. Elle n’est pas d’humeur à bavarder. Comme le sont pratiquement toutes les marchandes à pareille heure. Elle a une fille qu’elle élève seule. Elle n’est pas prête pour la rentrée des classes. Inquiète, elle garde quand même espoir. « Ma fille ira quand même à l’école peu importe la situation », lance-t-elle.

Trois autres marchandes questionnées sur la prochaine rentrée des classes répondaient toutes en choeur :  » Nous ne sommes pas prêtes pour la réouverture des classes, on n’a pas de quoi préparer les fournitures. L’État devrait renvoyer la rentrée ».

« On a des proches qui ont eu les bras cassés le 14 août dernier, malheureusement, on ne peut pas leur venir en aide », explique l’une d’entre elle.

Très loquaces, ces trois dames non loin du marché, estiment que l’État n’existe pas pour elles. « Nous sommes l’État, on ne dépend pas de l’État, on est responsable de nos vies. Notre commerce est tout ce que l’on possède, alors c’est notre État », crient ces femmes .

Malgré tout, la plus âgée a envoyé un message aux dirigeants du pays à qui elle demande de sécuriser les rues pour que les gens n’aient pas peur de s’y aventurer et vaquer à leurs occupations.

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