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Crédit photo : Source parents.fr

Rencontre spéciale avec Yves Sassenrath et Vavita Santos Leblanc, responsables au sein de l’UNFPA en Haïti

Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) est chargé de la mise en œuvre du projet « Saj Fanm pou Fanm » qui vise à réduire la mortalité maternelle et néonatale en Haïti. M. Yves Sassenrath, représentant de l’institution, et Mme Vavita Santos Leblanc, chargée du programme santé de la reproduction à l’UNFPA en Haïti, nous ont reçus dans leur bureau pour une entrevue spéciale où l’on a parlé du projet et d’autres réalisations en perspectives.

En Haïti, le taux de mortalité maternelle est le plus élevé de l’hémisphère ouest avec environmille-cinq-cent (1500) femmes qui meurent chaque année des conséquences de la grossesse. D’un autre côté, près de 75% des femmes enceintes n’accouchent pas dans des milieux hospitaliers donc ces femmes utilisent les soins d’une accoucheuse traditionnelle ou matrone. Pour renforcer et augmenter le nombre de sages-femmes dans le pays -une action qui aidera à diminuer le nombre de décès maternel- le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), l’Ambassade Canada en Haïti et l’UNFPA ont lancé le 5 mai dernier « Saj Fanm pou Fanm ». 


A travers ce dernier, les organisateurs comptent moderniser cette pratique d’accouchement culturelle pour éviter que les femmes meurent en couches particulièrement à cause des complications qui dépassent les entendements des matrones.       


Le projet Saj fanm pou fanm a pour objectif principal la réduction de la mortalité maternelle et néonatale par l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles. Selon Vavita Santos Leblanc, sage-femme et chargée du programme santé de la reproduction à l’UNFPA en Haïti, le projet est une déclinaison nationale d’un mouvement au niveau international qui a prouvé par diverses études que pour diminuer le taux de mortalité maternelle, il fallait investir dans la profession de sage-femme professionnelle. 


« Une personne est appelée sage-femme professionnelle quand celle-ci a suivi des cours à l’université pour apprendre à accompagner les femmes enceintes tout au long de leur grossesse, de l’établissement du diagnostic jusqu’au jour de l’accouchement. Une notion ou pratique qui est la version standardisée de la « Matrone. », précise-t-elle. 


La concrétisation de ce projet ne compte pas écarter les matrones mais plutôt moderniser la profession pour que les pratiquantes soient plus aptes à réagir face à diverses complications qui émergent assez souvent lors des accouchements. D’après Vavita, les matrones seront également de la partie où elles transmettront leur savoir-faire qui est un savoir certain et qui est recherché par les femmes dans les communautés.   


Selon les conventions de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), pour remédier à ces statistiques inquiétantes, le pays aurait besoin de deux-mille-deux-cent (2200) sages-femmes alors que dans le système, on en a que deux-quatre-vingt (280). 


« Pour permettre le renforcement et la multiplication des sages-femmes en Haïti, le MSPP va mettre, en plus de l’école de sages-femmes à Port-au-Prince, une deuxième antenne dans le grand-Nord et une troisième dans le grand-Sud », nous apprend Vavita. Cette décision fait partie d’un des trois (3) axes d’intervention du projet qui inclut le déploiement des sages-femmes dans le système de santé notamment dans vingt-six (26) centres qui offrent des services obstétricaux et néonatals d’urgence. Les deux autres sont la formation des professionnels sages-femmes et le renforcement du cadre légal de la formation et de la pratique du métier sur le territoire national.


Le projet Saj Fanm pou Fanm s’étale sur une durée de (5) cinq ans et cible les zones dépourvues de sages-femmes où le taux de couverture est le plus bas avec un pourcentage en-dessous de la moyenne nationale qui est de 13 %. Quatre (4) départements ont donc été choisis : les Nippes, la Grande Anse, le Sud-Est et le Nord-Ouest. 


L’UNFPA espère au terme de ces cinq années, que ce projet réduira à un niveau ou à un autre le pourcentage de la mortalité maternelle en faisant que les femmes viennent accoucher dans les maternités ; avoir à peu près six-cent-dix (610) sages-femmes soit diplômées soit en fin de formation ; passer de deux-cent-quatre-vingt (280) sages-femmes à huit-cent (800).  


De son côté, Yves Sassenrath, représentant de l’UNFPA en Haïti, affirme se sentir inspirer et motiver de contribuer au développement d’un pays qui a beaucoup souffert et qui a le droit de tracer son propre chemin vers une sociéte prospère où la femme doit jouer un rôle dans toutes les dimensions particulièrement dans celles relatives à la prise de décision et à la participation dans les espaces publiques, politiques, culturelles, sociales et économiques. 


Toutefois, il souligne qu’il y a beaucoup d’obstacles qui sont d’ordre culturel, social, historique et même générationnel. Pour lui, il est difficile de les franchir. 


« Quand on a peu de temps pour faire une différence, on risque parfois d’être un peu impatient ou de se décourager parce qu’on veut voir des résultats assez rapidement », ajoute t-il. 


Au sein de l’UNFPA, continue M. Sassenrath, on a un portefeuille de projet assez grand. En plus du projet Saj Fanm pou Fanm qui est en cours, on travaille sur un projet de recensement, le cinquième, qui est extrêmement important pour le pays. Il est le premier depuis quinze (15) ans. Il sera aussi le premier recensement numérique dans la région des Caraïbes qui mettra l’accent sur l’égalité des genres. 


A cela, il faut ajouter que l’institution travaille également sur  un programme destiné au département du Sud. Il s’intéressera au service intégré de santé reproductive des femmes et des adolescentes.    

    
Rappelons que le projet Saj Fanm pou Fanm, mis en œuvre par l’UNFPA, est financé par le gouvernement du Canada à hauteur de quinze millions (15 000 000) de dollars canadiens.

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