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D’où vient le 25 novembre ? L’histoire des trois papillons de la résistance contre la dictature Trujillo

Derrière cette appellation “les trois papillons”, il y a eu une lutte sanglante contre le dictateur Rafael Trujillo, Président de la République Dominicaine. Découvrons ensemble l’histoire Minerva, Patria et Maria Teresa Mirabal, les « Mariposas » papillons en espagnol.

Patria Mercedes, l’aînée naquit le 27 février 1924, la seconde María Argentina Minerva, née le 13 mars 1926, et la troisième, Antonia María Teresa, vu le jour le 15 octobre 1935. Des trois sœurs, la seconde était la plus belle et la plus adulée de tous. Ceux qui la connaissaient de son vivant la décrivent comme une jeune femme pleine de vie, possédant une intelligence hors du commun, amante des livres et de l’art. 

L’histoire commença lors d’une fête que la famille Mirabal a été invitée par les autorités provinciales, à Santiago, au Palais du Gouvernement, en l’honneur du dictateur Trujillo, en juin 1949. Depuis lors, le chef d’état de la République Dominicaine n’eut des yeux que pour Minerva qui eut le malheur de croiser son chemin. Trujillo fut obsédé par la jeune sœur Mirabal qu’en deux fois sa famille reçu une invitation du gouvernement après cette première rencontre. L’une fut à l’inauguration de l’Hôtel Montaña, à Jarabacoa, et l’autre, le 12 octobre 1949, une fête à Villa Borinquen, maison de campagne du tyran située aux alentours de San Cristóbal.

Mais à toutes ces trois occasions, Minerva s’est toujours montrée fermement opposée aux avances du dictateur. Non seulement parce qu’elle fréquentait déjà un jeune dirigeant communiste du nom de Pericles Franco, un des fondateurs du Parti Socialiste Populaire, incarcéré plusieurs fois pour raisons politiques. Et parce qu’elle sera la femme de  Manuel Aurelio Tavares Justo dit « Manolo », étudiant de droit, qu’elle épouse en novembre 1955, malgré les pressions de Trujillo.  

Sa sœur María Teresa épousa également un étudiant de la même université, Leandro Guzmán. Minerva également est devenue l’une des deux femmes représentantes  qui a participé à l’assemblée constitutive à Mao le 10 janvier 1960, dans l’hacienda de Conrado Bogaer. Cette assemblée a été organisée par le mouvement antitrujillista, ou 14 juin, appellation donnée à cause de l’expédition armée du 14 juin en provenance de Cuba, vaincue par la dictature, et qui eu un impact considérable sur la conscience de la jeunesse révoltante Dominicaine. 

La famille Mirabal vécut les répressions et les différentes attaques du dictateur dans la peur et l’effroi, si bien qu’ils se sont enfuis après la troisième invitation de celui-ci après avoir refusé au début. Ils ont dû accepter que Minerva vienne avec eux, de peur des conséquences politiques que cet affront pourrait avoir sur la famille toute entière. Et ils eurent raison, car après la cérémonie, toute la famille a fui dans une précipitation suspecte. Ceci fut mal pris par le tyran qui malgré le télégramme d’excuse du père de famille Enrique Mirabal, le fit emprisonné, torturé, brutalisé, et subit des humiliations graves qui ont causé la fragilisation de son cœur et entrainera sa mort. 

Quelques temps plus tard, Minerva est aussi arrêtée ainsi que ses amies : Enma Rodríguez, Violeta Martínez et Brunilda Soñé. Elles ont été interrogées pendant plusieurs semaines sur les supposées relations de Minerva avec des membres du Parti Socialiste Populaire, et particulièrement, avec le dirigeant communiste Pericles Franco. Minerva fut aussi emprisonnée quelques jours après le congrès de Mao, les membres du Mouvement du 14 juinfurent quasi tous dénoncés aux services secrets du tyran Trujillo, et l’action des agents répressifs du gouvernement fut immédiate et brutale. 

Le 7 février 1960 sous pression de l’église catholique Trujillo dû remettre en liberté les femmes dont Minerva et ses amies, et les hommes qu’ils retenaient en prison, humiliaient et torturaient. Mais il ne libéra pas les époux de Minerva et de sa sœur María Teresa. Le dictateur était devenu paranoïaque si bien qu’il orchestra l’assassinat du Président Vénézuélien,  Rómulo Betancourt. Ce qui poussa l’OEA, en réunion de Chanceliers, à San José au Costa Rica, de condamner le gouvernement dominicain à des sanctions économiques, en aout 1960. Le 25 novembre 1960, Patria, Minerva et María Tereza Mirabal quittèrent Puerto Plata à bord d’une jeep, elles revenaient de leur visitent hebdomadaires de leur maris en prison. Elles allaient endirection de la maison, sur une petite route de montagne, durant la nuit, une voiture s’est mise en travers de leur chemin et les coups de rafales de balles chantèrent. 

Puis elles ont été amenées loin de la route, dans un endroit discret. Et là, elles furent assassinées, à la machette. Il y avait leur chauffeur, Rufino de La Cruz, qui perdit lui aussi la vie. Les cadavres des victimes ont été replacés dans leur jeep, et jetés du haut d’un précipice aux abords de la route.

Minerva, Patria et Maria Teresa Mirabal se faisaient appeler « Mariposas », papillons en espagnol. Ces trois femmes ont combattu le régime dictatorial de Trujillo, qui fut un homme qui imposa par exemple à sa population de faire figurer sur chacune de leur maison, une plaque écrite dessus « Trujillo est Dieu » ou, « Trujillo est le maître ici ». Un homme en 1957, lorsque Minerva devient la première femme doctorante de l’université de droit, en lui remettant son diplôme, il lui fait la promesse qu’elle ne pourra jamais exercer. Le 30 mai 1961, Trujillo fut assassiné et il faudra encore patienter plusieurs années pour que le pays sorte de la guerre civile dans laquelle elle était plongée. Seule la quatrième sœur, Belgica Adela, a survécu aux répressions de la dictature, elle est le témoin vivant de l’histoire de ses trois sœurs.

La couleur orange a été attribuée à la Journée Internationale pour l’Élimination de la Violence à l’Égard des Femmes afin de symboliser un monde meilleur, on l’appelle aussi Orange Day. Le choix de la date du 25 novembre fut réalisé en la mémoire des sœurs Patria, Minerva et María Tereza Mirabal, des opposantes politiques brutalement assassinées en République dominicaine, le 25 novembre 1960, sur les ordres du dirigeant de l’époque, Rafael Trujillo (1930-1961). Puis, en 1999, par sa résolution 54/134, l’Assemblée générale des Nations Unies l’a élevé au rang de Journée Internationale, et a invité les gouvernements, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales à organiser en ce jour des activités pour sensibiliser l’opinion sur la problématique de la violence à l’égard des femmes.

Un musée a été construit en leur mémoire, il est situé à Ojo de Agua, Salcedo. La région où les trois sœurs sont originaires porte désormais leur nom, « Hermanas Mirabal » (les soeurs Mirabal). Il y aussi un billet de 200 pesos qui est à leur effigie. La romancière Julia Alvarez a écrit sur leur histoire, « Au temps des papillons ». Il existe aussi un téléfilm avec Salma Hayek dans le rôle de Minerva a été réalisé en 2001, « In the time of butterflies ». En 2013, en France, Elise Fontanaille a publié pour un publique de jeunes « Les trois sœurs et le dictateur ». En 2016, la dessinatrice Pénélope Bagieu a aussi raconté le parcours de ces trois sœurs dans son recueil de portraits de femmes, « Les culottées ».

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