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Crédit photo : soumise par Macuse Placide

Macuse et ses pierres, un vrai exemple d’ingéniosité familiale !

Macuse Placide est une jeune femme qui pratique un métier considéré par certains comme réservé uniquement aux hommes, elle est une artisane, sculpteuse de pierre. Face à cette particularité qui n’aurait pas dû en être une, Dofen News s’est proposé de réaliser un reportage sur son travail, pour connaître son histoire.

Vous avez peut-être déjà fait la connaissance du travail d’artisan de Macuse Placide, ou c’est grâce à ce reportage que vous allez découvrir ces réalisations, de toutes les façons, elle vaut bien le détour. Âgée de vingt-neuf (29) ans et mère célibataire d’un petit garçon de neuf (9) neuf ans, Macuse exerce avec habilité le métier d’artisan, principalement sculpteuse de pierre. Un métier, certains pensent encore qui ne sied pas à une femme. La vie n’offre pas grand-chose à beaucoup d’entre nous ici-bas, en Haïti, et si ce n’était pas la nature qui prenait soin de nous, nous serions totalement désœuvrés. 

La nature elle, a été généreuse avec cette famille en accordant le don de sculpture de pierre au père de Macuse, Joseph Marc Placide, qui en retour l’a transmis à ses enfants. Son père est âgé maintenant de soixante-quatre (64) années, il a eu trois (3) enfants et un petit-fils, celui de Macuse. Son savoir a été transmis à tous les membres de la famille qui souhaitaient apprendre. Malheureusement, seulement son petit frère vivant actuellement à Port-au-Prince et elle, étaient intéressés à apprendre à sculpter la pierre. 

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Son père a essayé aussi de l’enseigner à d’autres jeunes de leur village, à Fort-Carrière de la ville de Bainet, dans le Sud. Mais aucun d’entre eux n’était intéressé à devenir artisan de pierre, découragé peut-être, par les commentaires désobligeants de certains sur ce métier.

Les pierres prennent forme sous les doigts de Macuse et son père

En femme débrouillarde et s’inquiétant peu des “qu’en dira t-on” depuis en 2000, officiellement, elle s’est mise à travailler la pierre comme son père avant elle. Et sous leurs doigts, Macuse et son père, la plus vulgaire des roches peut devenir une des plus belles et exotiques coupes de champagne que vous n’avez jamais vue. Ils récoltent les roches dans les plages environnantes, et dans les lits des rivières de leur localité. Cette famille de sculpteurs, s’est servie de leur ingéniosité pour vivre et faire vivre leurs proches. 

Même les outils qu’ils utilisent pour sculpter la pierre, lui donner forme, c’est son père qui les a imaginés au gré de leur besoin immédiat. Un œil non averti en voyant leurs outils, penseraient que ce ne sont que de simples objets hétéroclites, ou pires, ils n’auraient vu qu’un amas de bouts de ferraille. 

Mais la petite cuillère en fer, les petits bouts de métal, les morceaux de fil de fer, ou les petits bâtons tous ou un nom et une utilité bien spéciale pour tailler la pierre et donner naissance aux objets familiers de notre quotidien comme le vase, l’assiette, le fruitier, etc. La vie fleurie partout où l’on veut lui donner sa chance, et cette famille fait tout pour y arriver, comme la grande majorité des Haïtiens qui sont laissés démunis face à leur précarité.

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À la question, comment ils font ? 

La réponse semble plutôt de l’ordre du génie ou du talent que de la discipline artistique. Tout le travail se fait à la main, rien n’est mécanique et ils n’utilisent aucune machine pour les aider à aller plus vite ou pour soulager leur charge de travail. Chaque pierre peut donner la forme à tel ou tel objet en particulier nous explique Macuse, pour cela, elle et son père d’abord la soupèsent et l’examinent durant la collecte dans les ravins. Ensuite, ils tracent la forme de l’objet voulu en tête, puis ils la découpent avec soin. Ils peuvent prendre trois (3) à quatre (4) jours pour produire un verre de champagne, par exemple. 

Parce qu’après avoir découpé et donner forme à la pierre, il faut la peinturer, dessiner dessus et attendre que cela sèche. Pour les embellir, sur les coupes de fruits, les tasses, les gobelets, les assiettes, et autres objets, Macuse dessine des fleurs, des fruits, et d’autres motifs élégants. Et comme si l’auto dicta est une affaire de famille chez eux, comme son père qui n’a appris son métier de personne, elle aussi n’a eu personne à lui tenir la main pour guider ses coups de pinceau. 

La sculpture est d’abord un métier de passion

Mais la sculpture n’est pas la seule activité de Macuse, comme son père qui est agriculteur, qui aime travailler son jardin même si sa terre n’est pas riche, qu’il ne peut en tirer juste ce dont il a besoin pour tenir contre la faim. Macuse elle, est commerçante le matin et l’après-midi elle se convertit en artisane. Comme son père, elle endosse ces deux identités, car il faut bien vivre. Cependant, la vente de leurs produits n’est pas rentable malgré la beauté et l’adresse de leur travail. Son père déplore la baisse de ses ventes depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010. 

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Avant, dit-elle, il y avait beaucoup d’organisations,  d’institutions et de personnalités publiques qui s’intéressaient au travail des petits artisans comme lui et sa famille, mais aujourd’hui, il ne reçoit plus aucune visite ou d’invitation dans les activités de ce secteur. Sans oublier la question de la concentration de toutes les activités à Port-au-Prince, donc les belles possibilités de vente y sont aussi. 

À la maison, il n’y a pas beaucoup de personnes qui sont disposées à faire le voyage aller-retour jusqu’à la capitale à chaque commande ou activité. Il y a également, l’insécurité grandissante dans Port-au-Prince qui effraie le père de Macuse et qui incite encore plus sa famille à se renfermer sur elle-même malgré leur besoin de faire des profits. Tout ce qu’ils souhaitent, c’est de trouver plus de possibilités, des clients, afin d’avoir plus de travail. Et pour l’année 2019, la famille à de beaux projets, comme réussir à vendre leurs produits à l’étranger, venir participer aux activités liées à l’artisanat à Bainet et à Port-au-Prince. 

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