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Crédit photo : academievitabusiness.com

Dommage collatéral: bien plus qu’une terminologie désormais un verbe qui se conjugue à l’infinitif

Savez-vous que la vie et le quotidien des gens vivant sur la terre de la perle des Antilles se traduisent dorénavant en « Dommage collatéral » ? Par euphémisme, cette expression utilisée en cas de guerre ou d’opération militaire désigne des personnes prises entre deux feux, des gens qui se retrouvent piégés au mauvais endroit au mauvais moment, des individus qui doivent payer les pots cassés pour des histoires dont elles ne connaissent même pas l’origine.

Depuis plus d’un an, Haïti connait d’intenses mouvements populaires avec des manifestations, des « pays lock » à n’en plus finir. Avec ces accumulations de protestations, le taux d’insécurité à monter d’un cran, on compte encore les massacres dans les quartiers populaires et des cas de décès surgissent de partout. On dirait qu’un mauvais sort a été jeté sur ce pays. Face à tout ce tohu-bohu, l‘attention est accordée au mouvement qui se passent dans les rues alors qu’une autre partie de la population ne fait que subir, d’encaisser les mauvais coups de cette situation de crise qui tend plus vers la stabilité qu’à l’inverse. 


Toujours sous le flot de l’insécurité, des étudiantes ont été victimes de viols en mai dernier en revenant de leur université. Après que l’affaire soit rendue publique, des mesures ont été prises par l’entité pour assurer la sécurité des universitaires, des marches ont été organisées en guise de soutien aux victimes et puis, plus rien. Silence radio ! La page est déjà tournée. 

Durant cette énième version de pays lock qui a commencé en septembre dernier, plusieurs personnes qui ne sont pas des militants avérés ont été victimes notamment une fillette de trois (3) ans qui a été atteinte par balles au Corridor Bastia, des femmes enceintes qui ne peuvent pas se rendre dans des centres hospitaliers à cause des divers barricades qui sont érigées dans les rues sont exempt à donner naissance à même le sol. 

Les Madan Sara qui vivent de par leur commerce dans les marchés publics sont obligées de rester chez elles sans l’espoir de trouver quelque chose pour nourrir leurs familles et certaines d’entre elles jouent le rôle des deux (2) parents ce qui rend leurs quotidiens encore plus incertains. Les portes des écoles restent toujours fermées. Un constat qui n’empêche pas à certains responsables d’établissements, assez culottés je l‘avoue, de demander aux parents de passer à la caisse. Des personnes dont pour la plupart les salaires peinent à couvrir leurs frais qui ont usé de courage, de détermination, d’années de sacrifice et d’épargne pour monter sur pied une affaire que ce soit un restaurant ou une entreprise d’artisanat ont dû voir le résultat de toute leur vie pillé et même réduit en cendre. Et ça ne s’arrête pas là. Certaines entreprises sont contraintes de réduire leurs effectifs et d’autres en arrivent même à fermer leurs portes. Un état de fait dont tout le monde anticipe déjà les conséquences. Le taux de chômage va augmenter, encore, entrainant derrière elle de nombreux périples. C’est cette partie de la population, ces femmes, ces mères de familles, ces personnes qui font tout pour garder la tête hors de l’eau qui sont les véritables victimes de ces neuf (9) semaines de paralysie socio-politique. 

On appelle toutes ces pertes humaines ou matérielles, des dommages collatéraux. Elles n’étaient pas censées être viser, elles se sont juste retrouvées sous l’œil dévastateur de l’ouragan de la mobilisation. Autrement dit, elles n’auraient pas dû être attaquées de plein fouet mais le sont quand même parce que la crise l’oblige. La population est devenue un rat de laboratoire destiné à des expériences malsaines sous les mains de personnes, bien placées, qui ne pensent qu’à leur ombre. 

Combien de dommage collatéral doit-on encore enregistré ? Combien de personnes qui ne jurent qu’à avoir un mieux-être doivent encore être victimes indirectement ? Que demander et à qui le demander pour qu’on puisse espérer reprendre notre routine en paix même si pour certains, elle n’était pas des plus réjouissantes que le problème persiste ou pas. D’ailleurs, eux seuls connaissent la formule mathématique, le calcul algébrique pour arriver à son terme. Pourquoi devrait-on en faire les frais ?    

Dans les sociétés où les réseaux sociaux sont utilisés à bon escient, des personnes qui veulent largement se faire entendre, dénoncer et rallier du monde à une cause quelconque créent des hashtag comme #meetoo versus #balancetonporc pour dénoncer les cas de viol. 

Pourquoi dans notre cas, on ne pourrait pas hashtager #nonaudommagecollateral ou encore utiliser le terme dommage collatéral comme un verbe en écrivant #jenemedommagecollateraiplus. N’est-ce pas qu’on peut tout faire dès qu’on en à la volonté ? Je dis ça, je ne dis rien.

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