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Crédit photo page Facebook Pen Haïti

#FèYoWont, mon hashtag pour dénoncer le harcèlement sexuel en Haïti

À l’échelle planétaire, les hashtags #MeToo #BalanceTonPorc ont libéré la parole. En effet, le Times a désigné celles qui ont « brisé le silence » des violences sexuelles comme « personnalités de l’année 2017 ». Récemment, le Centre Pen Haïti a lancé un concours de hashtag invitant à la réflexion et au débat sur la condition des femmes en Haïti. Une petite présentation de mon texte qui a remporté la Palme.

Présentation du Centre Pen Haïti

PEN Haïti, c’est une association faisant partie du réseau « PEN International ». PEN International est une organisation non politique, non gouvernementale, la plus ancienne organisation de défense des droits de l’Homme et la plus ancienne organisation littéraire internationale.

PEN Haïti a été fondé en 2009 par un groupe d’amis, travailleurs de la plume, créant la résidence Georges Anglade.

Le Centre PEN Haïti est une association d’écrivains et de journalistes ayant pour objectifs :

• La promotion de la littérature et la liberté d’expression

• La défense des travailleurs de la plume et de leurs conditions de travail

• La promotion et la diffusion des œuvres de l’esprit

• L’accompagnement des politiques culturelles, particulièrement celles du livre vers l’école et la société civile.

#FèYoWont, mon hashtag

An Ayiti, fanm nan diferan kondisyon sibi asèlman seksyèl, sòtisou sila yo ki ap  travay kay madanm rive sou sila yo ki ap travay sou biwo. Sa kapab kòmanse ak yon remak deranjan (Gad gwosè boudaw), pase nan yon pwopozisyon endesan e sa ka menm debouche sou yon revokasyon.

Fòk mwen di nou medam : Pa kite pèsòn fè nou panse se nou menm ki pwoblèm nan pou fè nou wont, fè nou pase pou rizèz. 

Se nou ki pou « Fè Yo Wont ».

Premye demach nou ka antreprann lè pèsekisyon yo kòmanse se : fè nonm nan sonje li gen madanm ak pitit (depi nou okouran de sa).

Ann sipoze sa ta pase nan lari (machann pwomennen). Nou konn ti pwovèb ki di « Ou gen bèf atè ou pa ka sale li, ou bezwen fè chay mete atè toujou ».

Si premye estrateji a pa mache nan kad asèlman seksyèl nan travay nan yon kad fòmèl, si patwon an montre li twò ensistan oubyen vyolan, nou ka montre li nou sou fè eskonbrit (fè moun pou li, fè bri).

Finalman si de premye strateji yo pa ta mache : chwazi demisyone si nou sa nesesè. Si gen kèk gason ki bayenpresyon yo gen yon jilbriyis (peni) nan plas sèvo yo, montre konesans nou pa nan mitan janm nou. Leve vwa ou pou ou di ou pa pou vann !!!

Une petite traduction

Effectivement, vous n’avez rien compris du paragraphe précédent. Personnellement, j’avais décidé de soumettre mon texte en créole haïtien. En fait, dès que je traite de sujets sensibles, touchant l’âme populaire, je préfère la langue commune.

Pour faire court, je vous explique. Je suis parti de l’hypothèse que les femmes, quelque soit leur niveau social, sont victimes de harcèlement sexuel au travail, en famille ou dans les rues. 

Qu’il s’agisse de la femme au bureau, de la marchande ambulante, d’une servante elles ont le même combat. Tout peut commencer à partir d’une remarque sur la rondeur de leurs fesses. Puis l’agresseur peut enchaîner avec une proposition indécente. Ensuite, il peut passer aux demandes catégoriques.

Effectivement, une femme qui porte plainte pour de telles agressions ne sera pas prise au sérieux. De ce fait, j’ai proposé des stratégies dans mon texte. Premièrement, rappeler au harceleur son statut d’homme engagé. Lui demander des nouvelles de sa femme et de ses enfants pourrait le couvrir de honte. Jusque là, ça pourrait marcher contre certains. Néanmoins, d’autres patrons ou cadres sont tellement insistants qu’il faut leur piquer une crise pour avoir gain de cause. Le but, c’est de le rendre honteux. 

Malheureusement, le rapport de forces n’est pas égal. Certaines femmes sont obligées de démissionner si elles décident de ne pas entrer en compromission.

Quoiqu’il en soit, la femme harcelée n’a pas à se sentir honteuse. Même en cas de viol, la victime doit pouvoir sortir de son silence, ravaler son dégoût pour dénoncer. En fait, le second texte primé relatait une histoire de viol. Jusque là, son auteure n’avait pas eu le courage de se lever, semble-t-il, restant K.O. sous le poids de l’ignominie.

Un hashtag créé, quoi d’autre?

J’avais vu l’aspect ludique de cette création de hashtag tout en étant conscient de la gravité du problème. Pendant la remise de prix, une fois arrivé au second prix, je n’imaginais pas qu’un texte écrit par un homme puisse remporter le premier prix. Dans ma tête,  il n’y a pas mieux que les femmes pour dénoncer leurs maux. Cependant, j’ai bien accepté le côté positif des choses. Ma plume a toujours été au service des marginalisés et des minorités.

J’ai aimé les paroles de Madame Mars dans son discours de circonstance. En effet, certains pourront croire que cela ne va pas faire avancer la cause des femmes harcelées. Toutefois, la parole est comme une fumée. Quand elle doit être libérée, elle se fraie un chemin même dans des interstices…

Selon Asia Argento, l’une des premières actrices à avoir révélé avoir été violée par Harvey Weinstein.

#MeToo : “La plus grande révolution pour les femmes depuis le droit de vote”

Si certains hommes ont montré avoir un pénis à la place du cerveau, les femmes doivent pouvoir affirmer que leurs compétences ne se trouvent pas entre leurs cuisses.

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