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Photo d'illustration - Source : google search

Journée internationale de la femme rurale: un jour qui ne fait plus écho en Haïti

Depuis la nuit des temps les femmes ont toujours occupé une place prépondérante. Que ce soit comme compagne, soldat, ingénieur, soignante, cuisinière elles étaient derrière chaque victoire du peuple Haïtien. Aujourd’hui encore elles constituent l’un des principaux piliers du développement d’Haïti. Cependant leur apport n’a jamais été reconnu à juste titre. Les femmes qui vivent en milieux rurales (fanm an deyò), se sont vues reléguées au second plan.

Discriminées, oubliées, privées de tout et ne possédant rien, sinon que la force de leurs bras et pour quelques-unes leurs lopins de terre. A l’approche de la journée internationale de la femme rurale, l’équipe de Dofen News a  été sur la route des dalles, dans un petit marché où des femmes de la commune de kenscoff viennent chaque dimanche vendre leurs denrées.

A l’angle de la Caridad…

Il est 6 heures du matin. Du coin où je me trouve, je les vois venir. La boue du chemin, laisse des traces rougeâtres sur leurs pieds nus. Leurs paniers d’osier pleins de légumes et de fruits semblent peser lourds. Elles avancent d’un pas balancé et à la file indienne. Certaines d’entre-elles sont accompagnées de jeunes enfants, d’autres sont seules. Pour être de bonne heure au marché. Ces femmes qui viennent de Bongars  5e section communale de Kenscoff, ont dû laisser leurs demeure tard dans l’après- midi, elles font le trajet durant la nuit pour pouvoir être de bonne heure au marché.

Interrogée, l’une d’entre elles, non sans un soupir, nous répond : «  Hmm, adye pitit fim, legim sa yo ou wè wap achte la, yo pa sot atè isit non. Se jis Bonga nou sòti, si pou nou rive la a 6è se depi nan aswè nou deplase. Nal chache yo nan aprè midi nan jaden, nou tou mare chay yo. Lèl fè dizè diswa nou mete deyò, nou mache tout lannwit pou nou ka rive bonè. Pou machandiz yo kafre, paske se fèy yo ye, yo pa sipotab ». 

Vous l’ignoriez peut-être  mais ce jus de grenadia que vous buvez au petit déjeuner, ces salades qui ornent vos plats ne sont pas tombées du ciel. Ils portent derrières eux l’histoire de nombreuses femmes, qui travaillent depuis des mois dans le froid du matin. Des femmes qui ont affronté les terreurs de la nuit, pour les mettre à votre portée. Des femmes comme toutes les autres mais qui, à cause de leur situation se retrouvent seules face à la vie et ses déboires. Sans accès à des soins de santé, privées du pain de l’instruction. 

Négligées mais indispensables

On aura beau faire semblant de ne pas comprendre, ou même de ne pas voir. Mais un fait demeure, on ne peut nier l’importance des femmes qui vivent en milieu rurales. Elles participent dans la promotion du  développement agricole et rural. Par leurs travaux elles prennent part dans la lutte contre l’insécurité alimentaire.  Ce sont elles qui approvisionnent les villes en denrées alimentaires. Leur travail dans les champs et leur participation dans la  commercialisation des produits agricoles jouent un rôle fondamental dans l’économie. C’est en reconnaissance à tout cela que les Nations-Unies ont baptisé le 15 octobre, journée internationale de la femme rurale en 2008. 

Loin d’être une fête, cette journée doit être un instant de réflexions autour de la vie des femmes, sur les éventuelles solutions aux problèmes auxquels elles sont confrontées. Une possibilité de repenser le futur. 

En Haïti cette journée reste dans l’ignorance totale des principales concernées, nous avons eu des difficultés à trouver une activité du côté des organisations paysannes. En dépit du fait que ce jour soit méconnu, il demeure d’une grande importance dans le processus de changement de la vie de ces femmes.  Il reste un grand pas pour l’inclusion des femmes rurales. Une  opportunité de questionner l’Etat sur l’importance accordée au secteur agricole, particulièrement aux femmes qui y évoluent, dans ce nouvel exercice fiscal. Car, que ce soit en villes, que ce soit en  provinces, toutes les femmes se valent.

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