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Les membres du gouvernment - Source photo Le Nouvelliste

La formule « gouvernement paritaire » n’a pas fait long feu

Par arrêté présidentiel datant du mercredi 4 mars 2020, un nouveau cabinet ministériel a été nommé. Jhoute Joseph, le cinquième Premier Ministre de ce gouvernement, n’a pas décidé de suivre la cadence de Fritz-William Michel qui lui, avait choisi de monter un gouvernement paritaire, le premier de toute l’histoire du pays, quelques mois plus tôt. Son cabinet est composé de dix-huit (18) ministres dont cinq (5) femmes.

Cet article contient des questionnements bien plus qu’autre chose car les réponses sont camouflées quelque part où, jusqu’à date, personne n’y a accès. Notre très chère Haïti a eu son tout premier gouvernement paritaire en juillet 2019 sous le mandat de Fritz-William Michel mais cette expérience pour le pays déjà en décadence n’a duré que quelques mois et dans une parfaite invisibilité. Pour commencer son mandat, le Premier Ministre, fraichement nommé, a décidé d’aller à l’encontre de ce que dit la loi alors que cette dernière réclame le respect du quota de 30%. Pourquoi n’a t-il pas suivi les pas de son prédécesseur ? Est-ce que nos femmes sont si incompétentes que cela ? N’ont-elles pas la capacité de servir le pays ? N’ont-elles pas le droit d’intégrer la sphère politique tant convoitée par les hommes ?  

Une question me brûle quand même les lèvres. Sur quelles bases et/ou quels critères le choix des membres du gouvernement sont-ils faits ? Est-ce des choix politiques, relationnels ou sont-ils basés sur les compétences des sélectionnés ?    

En 2018, l’Office de Management et des Ressources Humaines (OMRH) avait recensé mille neuf cent quarante-huit (1948) fonctionnaires dans l’administration publique dont vingt-trois mille quatre cent vingt-neuf (23,429) femmes soit 28.6%. Je prends le risque de dire que plusieurs d’entre elles comparativement à leurs domaines respectives peuvent faire leur preuve mais comment pourront-elles le faire si on ne leur donne pas la chance ?  

 La féministe Marie Laurence Jocelyn Lassègue, ancienne ministre à la condition féminine et aux droits de la femme, a dit un jour que le respect du quota de 30 % est un passage obligé pour la démocratie mais aujourd’hui, après l’essai du premier gouvernement paritaire en Haïti, ce passage obligé qui était utilisé pour calmer l’ardeur des 52% de la population sur cette affaire du respect du quota a vite été oublié. 

 En y repensant bien, quand la bouffée de spontanéité les avait poussés à finalement avoir un peu d’égard envers les femmes, le pays était en mode soulèvement. Ils en avaient déjà assez avec les doléances des autres groupes pour venir aussi ajouter celles des femmes. Quoi de mieux, a l’époque, que de leur donner ce qu’elles réclamaient.

Maintenant que les regards et les attentions sont braqués sur les conséquences néfastes de l’insécurité pour la gente féminine et sur la menace du Coronavirus qui touche beaucoup plus de pays chaque jour, c’est pour eux le meilleur moment pour revenir au galop avec la vieille méthode où les femmes sont mises de côté. Qui d’entre eux prendra le risque de dire le contraire ? Encore une question qui reste sans réponse. Comme le dit l’adage, qui vivra verra.

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