La « Voix Coopérative », une voie pour le secteur coopératif

La coopérative est assez souvent mal perçue par les haïtiens. À défaut d’informations, certains se limitent à des allégations pourtant qui n’a rien à voir avec ce secteur d’activité susceptible de jouer un rôle prépondérant dans le développement du pays. Dans une interview exclusive accordée à notre rédaction, la responsable de la structure médiatique « Voix Coopérative », Rose-Michèle Seignor présente au public ce nouveau média en ligne, afin de mieux accompagner le public dans le domaine.

Une coopérative peut se définir comme étant une association de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels dont l’objectif principal est de collecter l’épargne de ses membres et de leur accorder du crédit. Dans un pays où l’accès au crédit demeure très limité et souvent restreint à un petit groupe spécifique, il est donc normal que la coopérative comme mouvement attire la population.

Pour faciliter le public à mieux apprivoiser le secteur, « Voix Coopérative » lui est offert. « La Voix Coopérative est un média numérique spécialisé dans le domaine de la coopérative dans le but d’informer et de former le public sur le rôle et l’importance du secteur coopératif », a fait savoir la responsable de la structure, Rose-Michèle Seignor. Lequel projet, toujours selon la responsable, vise à donner la voix au coopérant afin de promouvoir le secteur coopératif en Haïti.

« Pour l’instant, le média fonctionne chaque semaine à travers l’émission « Louvri je », a souligné madame Seignor. L’émission est diffusée chaque lundi à compter de 8heures PM. Elle est disponible sur pratiquement tous les réseaux sociaux de @VoixCoopérative ; YouTube, Facebook, Instagram, Twitter et Tiktok. « Nous avons d’autres émissions qui vont venir de temps à autres » a-t-elle ajouté.

À travers ce projet, plusieurs objectifs sont fixés à court et à long termes notamment faire connaître les bien fondés du secteur coopératif, promouvoir le secteur pour le développement économique et social des sociétaires. Et pour le long terme, les responsables veulent montrer que le secteur coopératif peut être un outil de développement pour le pays.

À la question relative à l’origine de ce projet, Rose-Michèle nous révèle que l’idée lui est venue à partir de la méfiance de la population vis-à-vis des coopératives à cause du crash qui a eu en 2002.

« Nous avons constaté que les gens ont une mauvaise compréhension du fonctionnement des coopératives », a-t-elle déploré. La Voix Coopérative a donc pris naissance dans le but de dissimuler cette opinion éronnée sur les coopératives.

L’absence d’un cadre légal et d’institution de contrôle allait conduire au crash de 2002 où un grand nombre de sociétaires avaient perdu toute leur épargne placée dans les coopératives. Cet évènement a été vécu comme un vrai coup de massue sur la tête des victimes.

Désormais, la loi du 26 juin 2002 sur la constitution, l’organisation, le contrôle et la surveillance des coopératives d’épargne et de crédit (CEC) permet de combler considérablement cette lacune et aide progressivement au relèvement du secteur. Faut-il souligner que cette loi a été complétée par le décret du 5 juin 2020 sur les institutions de microfinance.