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Photo soumise par Natacha Daciné

Monsieur le Président, suivez mon regard!

En tant que citoyenne engagée, je vis la mort dans l’âme. La société haïtienne est en situation de décrépitude sans pareille sur le plan politique, social et économique.

Les multiples décisions maladroites, folkloriques et anti-patriotiques depuis 6 et 7 juillet 2018, prises par votre administration, ont entraîné le pays dans une crise majeure sans précédent. Aujourd’hui, il est évident que notre Haïti est plongée dans le chaos le plus total.

Je m’étais fiée à ce vieil adage disant que quand on a atteint le fond de l’abîme, on a pas d’autre option que de remonter.  Je pensais que les autorités en place, notamment vous Monsieur le président de la République, allaient le comprendre ainsi. Cependant, votre dernière adresse à la Nation ce septembre dernier, qui à mon avis n’adresse aucunement les revendications populaires, suivie de cette “conférence de presse” qui ne mentionne nullement les problèmes de corruption, de mauvaise gouvernance, de l’inflation, d’insécurité, du blocage du pays depuis plus de 6 semaines paralysant la rentrée scolaire, me font comprendre que la réalité de ce pays que vous prétendez diriger vous échappe totalement.

À ce carrefour décisif de notre histoire, permettez-moi de vous dire, Monsieur le Président, que le temps n’est plus aux adresses maladroites. Vous nous en avez présenté au moins cinq en un an. Le temps est à une décision patriotique pour sortir le pays du chaos et restaurer votre honneur, si vous y tenez. Dans une conjoncture aussi pourrie, il n’y pas que le parlement et les autres institutions que vous indexez qui ont échoué, Monsieur le Président. Si vous avez constaté, comme vous le dites, leur échec, j’espère que vous l’avez fait aussi pour celle que vous dirigez, LA PRÉSIDENCE. L’article 136 de la Constitution sur laquelle vous avez prêté serment dispose ce qui suit: “Le Président de la République, chef de l’État,.. veille à la stabilité des institutions. Il assure le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État.…”

Monsieur le Président, votre tout nouveau bouc émissaire après le Parlement, des ministres et Premier ministres est le système. Ce système qui vous a octroyés des prêts exhorbitants quand vous étiez entrepreneur agricole, ingénieur ou mécanicien (suivez mon regard). Ce système qui a grandiosement supporté votre campagne électorale  alors que vous étiez candidat à la présidence. À bien analyser votre show de ce midi, je comprends que vous avez vous aussi constaté votre échec à tous les niveaux.  Dans ce cas Monsieur le Président, qu’attendez pour faire le geste qu’il faut, exigé par la majorité des forces vives de la nation. Combien de jour de troubles, de casses, combien de massacres doit-on continuer à enregistrer? Il est vrai que vous avez un mandat de cinq ans, mais c’est un mandat pour diriger et non pour dénoncer voire aggraver la situation et affaiblir les institutions. Le contenu du mandat est tout aussi important que sa durée, Monsieur le Président. 

Il y a quelques années, soit en août 1994, suite à un scandale électoral, qui a seulement durée 8 jours, menaçant la stabilité de la République voisine, le Président élu, Joaquin Balaguer a dû, suite à un accord politique trouvé  avec son rival, José Francisco Pena Gomez, écourter son mandat de deux ans pour pouvoir faciliter la résolution de la crise et rétablir du même coup, la confiance de la population dans les institutions du pays. Les deux hommes, qui voyaient l’intérêt de leur pays avant tout, se sont engagés à implémenter de profondes réformes institutionnelles; et des élections anticipées ont eu lieu en novembre 1996. Aujourd’hui 23 ans après la République Dominicaine est devenue ce qu’elle est. C’était juste un exemple pour vous inspirer, Monsieur le Président. Mais vu le degré de pourrissement de la situation, vous devez faire mieux.  Monsieur le Président, il est certes tard mais pas encore trop tard pour réaliser que le verdict populaire, manifesté à travers les rues de Port-au-Prince et des autres regions du pays, contre votre mauvaise gestion et vos tentatives de dialogue mort-nées est sans appel et exécutoire sur minute. Ne vous inquiétez pas du lendemain, le lendemain aura soin de lui.

Les différents secteus vifs de la nation, les guerriers et guerrières qui ont tenu fort le flambeau de la mobilisation depuis plus de douze longs mois, qu’il soit les Petrochallengers, les partis politiques de l’opposition et les autres secteurs organisés se rassembleront pour puiser des différentes propositions qui ont été faites de clauses d’un accord ponctuel en vue de mettre en place un gouvernement de transition chargée d’organiser la conférence nationale, la réforme constitutionnelle, le renforcement du système judiciaire, la réforme de nos institutions étatiques et la tenue de nouvelles élections présidentielles et législatives.

Dans cette longue attente de cette décision de sagesse de votre part, Monsieur le Président, je lance un appel, à toutes et tous, à la sérénité afin d’éviter cette guerre civile imminente. Tout en reconnaissant l’importance et la nécessité de poursuivre la mobilisation, j’invite les acteurs à le faire pacifiquement car la violence ne profite à personne.  Nous aurons besoin de tous nos frères et soeurs haïtiens(nes), de toutes les édifices tant publics que privés, pour la construction d’une nouvelle société basée sur la transparence dans la gestion des fonds publics, sur la justice en passant par la condamnation des dilapidateurs, sur la reddition de comptes et l’équité sociale.

Ensemble, ensemble, ensemble, jusqu’à la victoire finale!

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