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Source photo : google search

Note d’indignation de Fondation TOYA

Face à la révélation de viols et des agressions sexuelles dont auraient été victimes des joueuses résidant au Centre Technique National de la Croix des Bouquets par le Dr Yves Jean Bart, Président de la fédération Haïtienne de Football (FHF)

Fondation TOYA s’indigne et s’insurge de la tendance à l’instrumentalisation des joueuses et la banalisation de l’accusation fait à l’endroit du Dr Yves Jean Bart, président de la FHF pour abus sexuels sur mineures révélés par l’enquête du journal the Gardian en date du 30 avril 2020.

À la suite de la publication de l’enquête relative au scandale sexuel à la FHF qui suscite l’émoi dans la population haïtienne particulièrement des organisations des droits humains et des féministes, nous constatons une manipulation de l’opinion publique par certains médias et acteurs sociaux en position de leadership, sans aucun souci pour la protection des mineurs et des jeunes filles. Ce comportement selon nous témoigne du niveau de décrépitude de notre société, du mépris à l’égard de la valeur symbolique de la jeunesse et de l’irresponsabilité des institutions appelées à jouer le rôle de garant de la protection des droits.

La convention Internationale relative aux droits de l’enfant stipule respectivement en ses articles 19 et 34 que tout enfant a le droit d’être protégé contre toute forme de violence physique ou mentale ainsi que de l’exploitation et de violence sexuelles. Face á de telles révélations toute société responsable devrait avoir entre autres deux (2) grandes préoccupations, celle de protéger les enfants ou jeunes victimes et celle de créer les conditions nécessaires pour trouver la vérité et punir les coupables s’il y a lieu. Car, la convention fait obligation aux Etats et aux gouvernements de prendre toutes les mesures pour mettre en avant l’intérêt supérieur des enfants qui constitue l’un des principes fondamentaux en matière de protection des enfants.

Pourtant, malheureusement la Fondation TOYA constate, avec consternation et indignation, une tendance à la manipulation des victimes et potentielles victimes à travers des prises de positions visant à dédouaner, sans enquêtes ni jugement, l’agresseur présumé. Ceci se traduit par exemple par l’usage abusif des athlètes mineurs les impliquant dans des initiatives de protestation et dans des prises de parole dans les médias, s’inscrivant dans une logique de victimisation des personnes faisant l’objet des dénonciations.

Ainsi, nous dénonçons ces manipulations, notamment cette note publiée le 2 mai 2020 par la FHF qui, par son rôle et sa mission, devrait faire montre d’intérêt pour la protection des athlètes pour éviter tout contrevenant à leur concentration et leur performance dans le cadre de ce scandale. Le choix de la FHF de se positionner dans sa note du côté de l’accusé, sans annoncer des dispositions pour que la lumière soit faite sur cette affaire, ni mentionner l’existence de protocole ou procédure en vigueur, connu par les athlètes, leur permettant de porter plaintes en cas d’abus ou de violation de leurs droits, nous choque et nous révolte !

Ces manières d’adresser le problème, au mépris des procédures applicables en la matière, constituent pour nous des manœuvres d’intimidation et d’instrumentalisation visant à culpabiliser les victimes et les faire taire. Ces agissements, pour le moins ignobles, ne font qu’alimenter les pratiques de l’impunité qui prennent déjà corps dans notre société, avec de nombreux cas de violences et d’abus sexuels qui jusque-là n’ont jamais eu de dénouement, en raison de la complicité de certaines autorités qui affaiblissent le système judiciaire en refusant d’appliquer la loi.

Face à tous ces dérives, la Fondation TOYA invite les différents acteurs à se ressaisir à travers des mesures administratives et judiciaires adéquates pour écarter tout obstacle qui pourrait faire écran à toute initiative ou démarche devant permettre aux victimes de dénoncer leurs agresseurs et de porter plaintes en toute sécurité dans la perspective d’élucider les faits. Par conséquent, la Fondation TOYA exige :
• Un encadrement sécuritaire et psychosocial au profit des filles et jeunes femmes qui séjournent au centre de la Croix des Bouquets et à leur famille ;
• La démission de M. Yves Jean Bart de son poste de Président de la FHF pour isoler toute influence qui pourrait entraver les procédures ;
• Un rapport technique de la Commission Nationale d’Éthique Sportive (CNES) du MJSAC installé le 3 janvier 2020 et qui à date reste silencieuse sur cette affaire ;
• Une enquête approfondie par la CONCACAF et la FIFA pour identifier les coupables ;
• Des poursuites judiciaires transparentes au cas où les allégations relatives à l’affaire Jean Bart seraient vérifiées ;
En cohérence à mission de promouvoir le leadership des filles et des jeunes femmes ainsi que la défense de leur droit, Fondation TOYA invite les forces vives de la société à se solidariser autour de cette recherche nécessaire de lumière sur cette affaire. L’échec d’une pareille démarche ne pourra que fragiliser davantage tout le travail de construction d’une société égalitaire à laquelle s’attèlent les féministes et beaucoup d’organisations de la société civile. A cet effet, nous vous invitons à vous positionner du côté des victimes et à exiger la mise en branle par les autorités publiques d’un processus visant à faire luire toute la vérité autour de cette affaire, mais aussi et surtout à préserver les futures athlètes du pays de tous potentiels abus.

KANPE POU TIFI YO !

LES FEMMES AGISSENT LA SOCIETE CHANGE !

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