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Photo d'illustration - Source : google search

Quand les règles font parler d’elles sur Facebook

Cette semaine, Facebook a vu se déferler sur lui une vague de publication concernant les règles. Ces publications visaient à démystifier la phobie de ce cycle naturel bien palpable dans nos sociétés. De manière décomplexée, femmes et hommes ont parlé du débarquement des Anglais dans nos petites culottes chaque mois.

Les règles sont perçues comme sales, puants, impropres…. Mais qu’en est-il vraiment de ce cycle naturel ?

Chaque mois à partir de la puberté, l’utérus se prépare à accueillir un œuf, résultat de la rencontre entre un ovule et un spermatozoïde. Pour cela, il prépare un « nid douillet » en fabriquant davantage de muqueuse utérine appelée endomètre. A la fin de chaque cycle, si la rencontre n’a pas eu lieu, l’utérus élimine cet endomètre qui ne sert plus. Cela provoque un saignement vaginal qui dure généralement de 3 à 7 jours selon les femmes. C’est ce qu’on appelle les règles. (1)

Mais si les règles sont le résultat d’un processus naturel pouvant déboucher sur la vie qu’est-ce qui explique que dans l’imaginaire collectif elles sont perçues comme sales ?

L’établissement du patriarcat dans la société a débouché sur la fausse vision de la femme impure. En effet, une différenciation a été vite fait entre le sang des hommes considéré comme noble du fait qu il provenait des blessures faites au combat ou dans d’autres activités telles que la chasse et le sang des femmes considéré comme sale qui, pour des raisons indépendantes de leur volonté, coulait chaque mois.

Ces idées ont aussi été véhiculées par les textes sacrés et fondamentaux de bon nombre de religion notemment les 3 grands monothéismes. Idée qui n’a pas été contredite par les scientifiques qui eux aussi ont permis la consolidation du mythe de l’intériorité de la femme à cause du sang qu’elle perdait lors des règles.

Les femmes depuis quelque temps sur les réseaux sociaux se mettent à pointer du doigt les hommes qui sous prétexte d’être hématoohobes, ne soutiennent pas leur compagne lors de leur menstruation . Ces mêmes hommes qui regardent des films où le sang gicle de partout n’osent pas côtoyer une femme tandis qu’elle a ses règles. Une absurdité totale !

On a donc énuméré quelques publications coup de poing comme “ Nos règles ne puent pas nos politiciens si “ de (Annabelle Arya Dread) ou “Deba règ sa a toujou ? Yo pa avili moun pou nati yo. Pè nati moun lan poukisa ? N ap dakò enpe moun pè Albinos tou ebyen. Sa k pè moun nwa, sa k pè kokobe… ( Maile Alphonse).” M pa kwè yon gason ki pè san règ merite bouboun ? Sèks pa pou timoun ( Dorothy Pierre)”. Poukisa m genyen w si w paka wè kilòt san m ? E si m di w lave yo ? ?( Èvya Dòsenvil).

Empêcher les femmes de parler d’un phénomène qui a autant d’impact sur leur vie et leur corps c’est leur déposséder du premier et plus important bien qu’elles ont. Or depuis pas mal de temps les femmes sont dans un processus de réappropriation de tout ce qu’elles ont de droit et qui leur a été enlevé sur des bases genrées.

Des comportements misogynes, machistes et sexistes ont été dénoncés. Les maris qui ne mangent pas lors des menstruations de leurs femmes. Des collègues qui mettent la colère d’une collègue sur le compte de leur règle. Où encore les petits amis qui demandent aux copines si les règles sont terminées ?

Être un homme cisgenre hétérosexuel qui sauf un engagement religieux ou autre est un homme appelé à avoir une compagne qui va avoir les régles pendant longtemps. Comprendre les règles et l’accepter est donc l’un des premiers pas d’un homme qui veut avoir une femme dans sa vie.

Sur la même lancée de cette démystification et de libération de la parole des femmes concernant leur règles est un appel pour une éducation sans tabou et marginalisation. Une éducation qui d’un côté apprend aux petites filles ce que c’est les règles et de l’autre qui apprend aux petits garçons que toucher une boîte de tampon n’enlève rien à leur masculinité sauf si ce dernier est toxique. On recommande ainsi au parent d’inculquer la masculinité positive à leur petit garçon qui sont des hommes en devenir.

Les monsieurs nont pas tardé à s’impliquer au débat. Il y a ceux qui comprennent et respectent les réclamations que font les femmes et ceux qui trop ancrés dans le patriarcat n’ont pas pu voir plus loin que le bout de leur nez en comparant ainsi le sang des règles aux spermes des hommes. Mais une chose est sûre beaucoup d’entre eux sont sur la bonne voie, celle de la compréhension et de l’acceptation.

Entre Mansplaning d’une part et témoignage d’autres part, on a eu cette semaine un Facebook rouge , rouge comme la couleur de nos règles.
Le temps du liquide bleu dans les publicités pour les protéges hygiéniques est révolu. Ce liquide bleu relevant du mythe de la femme Schtroumpf (Schtroumpfette) n’est plus, il est bel et bien rouge et ceci est notre sang ! Nous avons nos règles et nous l’assumons. « Les règles, les règles, vivent les règles, le corps fonctionne comme il faut, c’est super », dit la musique Gouttelettes de sang.

Thara Layna Marucheka Saint Hilaire

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