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Sequ’Elles et Girlpreneur organisent une conférence-atelier autour du genre dans le milieu du travail

A l’occasion de la fête du travail, ce premier mai, Sequ’Elles et Girlpreneur n’ont pas chômé. Elles ont organisé une conférence-atelier dans la matinée autour de la thématique « Femmes et hommes : les mêmes compétences pour un même traitement » au local d’ACTIVEH avec l’intervenante Nahomie JB Millien, directrice du centre Kaizen, une entreprise de consultation sur le genre et le modérateur Raoul Junior Lorfils de Loop Haïti.

Prévue pour 9h dans la matinée, l’activité va commencer une heure de temps plus tard car la conférencière tardait à venir. C’est avec un auditoire restreint constitué majoritairement de jeunes femmes que va débuter la conférence, première partie de l’activité. Constituée d’un ensemble de questions-réponses, elle était tenue autour de la notion de genre au travail mais particulièrement celle ayant rapport aux femmes et les difficultés qu’elles y rencontrent.

Par rapport à la situation des femmes dans le milieu professionnel, Madame Millien pense qu’il y a quelques progrès dans le secteur mais souligne la complication que de trouver des données pour expliquer l’affaire d’un regard scientifique.

« On peut dire qu’il y a de l’amélioration. Je profite pour saluer les responsables des organisations féministes en Haïti qui ont réalisées des travaux autour de la question. En dépit de ces avancées, il reste beaucoup à faire. Nous n’avons pas assez de données qui démontrent clairement le niveau de la situation afin qu’on puisse dire, Où en sommes-nous et ce qu’il reste à faire ? », a déclaré la Directrice du Centre Kaizen.

Selon elle, les institutions du pays qu’il s’agit des ONG, public ou privé, n’ont pas la culture de participer à des enquêtes. Elle en a fait l’expérience lors de la dernière étude réalisée par le centre Kaizen sur la perception parité salariale.
Néanmoins, Madame Millien croit que l’amélioration du sort des femmes sur le marché du travail dépende de l’implication de plusieurs acteurs.

« Pour une meilleure inclusion des femmes sur le marché du travail, plusieurs groupes rentrent en jeu. Le premier groupe est l’Etat qui a l’obligation de mettre en place des politiques d’emploi et de sécurité sociale en partenariat avec le Ministère des affaires sociales et du travail. Vient tout de suite après les patrons, un groupe très important, particulièrement les chambres de commerce, les associations patronales. Ils ont la capacité de mieux sensibiliser les employeurs. C’est ce qu’on appelle ‘’pression par les pairs‘’ », a proposé Madame Milien.

« Le troisième groupe rassemble toutes les types d’associations de la société civile qu’il s’agit de syndicats ou autres. Dans le quatrième groupe, on retrouve les universités et les écoles professionnelles qui sont les pourvoyeurs pour les entreprises. Elles s’assurent d’offrir une éducation de qualité pour mieux intégrer le marché du travail. Ensuite, ce sont les associations féminines et féministes qui doivent travailler sur le leadership des femmes, renforcer leur estime de soi. En dernier lieu on retrouve l’individu qui dispose d’un travail personnel à faire sur soi », a-t-elle continué pour clôturer la conférence.

C’est ainsi que c’est terminer la première tranche de l’activité mais pas du programme. Ainsi survient le début de l’atelier qui apporte beaucoup plus de détails sur la discrimination faite aux femmes au travail et l’inégalité salariale. Toutefois, le problème des données reste persistant.

« Dans le secteur formel, nous avons 18,3 % d’entreprises dirigées par des femmes. Elles représentent un tiers des travailleurs permanents. En Haïti, les dernières données datent respectivement de 2003 et 2014. Pour le secteur informel, c’est encore plus difficile. D’ailleurs, nous avons beaucoup plus de femmes présentes dans ce secteur », s’est-elle plaignée. Elle s’explique sur la base de cette discrimination à partir des rôles sociaux.

D’après l’intervenante, il y a une manque de valorisation du travail des femmes. Elles sont figées dans le travail de reproduction qu’on assimile généralement aux tâches ménagères qui théoriquement ne dispose d’aucune compensation financière. Selon elle, même lorsqu’elles sont dans le travail de production qui engendre des retombées financières, les rôles qu’elles jouent par exemple ménagères, secrétaires, infirmières les ramènent souvent à celui de la production.

La jeune femme qui a une maitrise en gestions de projet de l’Université Quisqueya a aussi parlé d’organisation sexuée et discriminatoire au sein des entreprises, un concept qui, selon elle, implique une division du travail où tel poste est réservé aux hommes alors que celui de la femme reflète l’image de la femme au foyer, celle qui doit être douce, accueillante et gentille. Du point de vue de la conférencière, ce sont toutes ces idées qui créent des blocages.

Nahomie JB Millien qui que les solutions ne peuvent avoir lieu sans recourir à un dialogue entre tous les acteurs a conclu son allocution en proposant plusieurs pistes de solutions.

« L’Etat doit élaborer une politique de l’emploi et de la sécurité sociale. Les universités et les écoles professionnelles doivent miser sur des formations adaptées aux emplois actuellement disponibles et à ceux du futur. Les organisations féminines et féministes doivent prioriser l’innovation, la créativité et l’exercice de la gestion communautaire »

Shylene Prempin

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