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Les confidences de Djenane Saint Juste autour du nouveau local d’Afoutayi dans le Minnesota

Danseuse, chorégraphe et auteure, la Miss Vidéomax été 2003, Djenane Saint Juste, ne rate jamais l’occasion de rehausser la culture haïtienne en terre étrangère. Avec beaucoup d’excitations dans la voix, l’enseignante nous affirme que sa compagnie de danse, AFOUTAYI, possède un nouveau local dans le Minnesota. Elle ouvrira ses portes officiellement le 8 octobre de cette année. Contactée au téléphone, la jeune femme qui évolue aux États-Unis depuis une dizaine d’années nous a fait quelques confidences sur son travail et ses projets.

Les grands fans du concours de beauté Miss Vidéomax, qui jadis, mettait en valeur la beauté et l’intelligence des jeunes femmes haïtiennes seront enchantés de prendre des nouvelles de la reine de beauté de l’année 2003. En effet, elle n’a pas chômé après son sacre.

« J’ai fait des études en éducation physique à Cuba. Quand je suis retournée en Haïti, je travaillais à l’Union School et de là, j’ai intégré des activités de danse culturelles pour les enfants surtout. D’Haïti, j’ai eu la possibilité de voyager. Je suis allée travailler à l’université Occidental College à Los Angeles. Des années après, j’ai aménagé à San Francisco. Je suis détentrice d’une maîtrise en science de l’éducation à l’université St Thomas dans le Minnesota aux USA », fait-elle le point.

Celle qui a été remarquable et remarquée pour son spectacle de danse traditionnelle au son du tambour et pour sa présentation culturelle n’a pas délaissée sa passion après avoir reçu une bourse d’étude pour le pays de Fidel Castro. Au delà des frontières nationales, elle a mis sur pied une compagnie de danse qui s’appelait « Adyènikon » et une autre qui répondait au nom de « Contraste ».

« J’ai été directrice du théâtre à l’Université de « Escuela Internacional de Educacion Fisica y Deporte ». Là bas, ma compagnie a gagné plusieurs concours de danse au centre universitaire de Cuba. On a eu à faire des présentations un peu partout sur le territoire cubain », narre-t-elle.

Mais d’où vient ce désir ? Pour avoir cette réponse, on doit remonter le temps pour se rendre à l’enfance de Djenane Saint Juste. Elle confie avoir été inspirée depuis toute petite par les femmes de sa famille spécialement sa mère, Florencia Pierre, danseuse et chorégraphe internationale dont elle suit les pas.

« Elle travaillait pour le sauvegarde des chants et danses, rythme et contes traditionnels », explique l’écrivaine.

En 2009, avec le support du percussioniste Zeke Nealy, Afoutayi voit le jour au Californie. Au début, « on a pris l’initiative d’aller dans les écoles publiques et privées pour présenter la culture haïtienne, qui a été très bien appréciée. En 2014, Afoutayi a déménagé pour le Minnesota, où j’ai trouvé une bourse d’étude à l’Université St Thomas. Je travaille avec les enfants immigrants qui parlent une langue différente de l’anglais. Je
les aide à faciliter leur transition dans le milieu scolaire pour mieux comprendre les vocabulaires académiques », poursuit Saint Juste.

De là étant, la jeune femme a saisi l’opportunité de jumeler les langues et la danse pour enseigner la culture haïtienne. Elle est ainsi devenue très connue dans la région, dans les villes jumelles à travers ce travail académique et artistique. Les bonnes nouvelles ont continué à affluer avec la location d’un nouveau local pour Afoutayi sur une durée de 5 ans. Une occasion pour toute l’équipe de faire des activités à une plus grande échelle.

Mais que signifie Afoutayi ? Pourquoi avoir choisi ce nom ?

« Afoutayi est un cri qui vient de la religion vodou. Il appelle à quelque chose d’important. La phrase complète est « Afoutayi yi. Bila bila Kongo. Lè bouda fache kote l chita ? Atè ». C’est typiquement haïtien et ça date de très longtemps. Un cri à tous ceux, toutes celles qui veulent faire un changement radical, un changement positif utilisant l’art. Et c’est ce que nous faisons dans un pays qui n’est pas nôtre. Nous faisons ce cri d’Afoutayi, où on appelle ceux d »ici et d’ailleurs à nous joindre dans cette lutte positive et artistique sans toutefois leur demander de se convertir au vodou ou toute autre religion », explique-t-elle.

Cette compagnie de danse qui fait bouger parents, élèves, professeurs, directeurs d’écoles privées et publiques, notamment dans les musées et centres communautaires tire son essence derrière la forte volonté de Djenane Saint Juste, une volonté qui la pousse à faire rayonner la culture haïtienne ailleurs.

« Mon fils est arrivé aux USA à l’âge de 4 ans. Donc, je voulais qu’il puisse connaître sa culture. Je l’ai ainsi enrôlé (rires). J’ai pu découvrir qu’il avait des camarades à l’école qui étaient intéressés, des enfants nés de parents haïtiens qui avaient honte de dire qu’ils étaient haïtiens. Je voulais montrer qu’Haïti est au dessus de cette propagande de négativité que les médias font à travers le monde. En faisant des collaborations avec les directeurs d’école, je leurs ai fais comprendre que nous offrons une culture saine. Les enfants pourront parler d’autres langues et découvrir des danses étrangères », relate la mère de famille.

C’est un rêve qui se réalise pour la directrice et fondatrice de Afoutayi, avec la venue de ce nouveau studio dont le lancement officiel est programmé pour le 8 octobre prochain de 11 h am à 4 h pm. Une journée portes ouvertes qui sera composée de mini spectacles, d’un espace de dialogue sur la culture haïtienne et des expositions d’oeuvres artistiques. Elle compte sur la présence des artistes haïtiens qui vivent à l’étranger. Néanmoins, les difficultés ne sont pas des moindres.

« Pour ouvrir un tel local, on doit avoir des fonds. On a lancé une campagne de levée de fonds pour aménager l’espace. On a vraiment besoin d’activités sponsorisées. D’autre part, la température glaciale engendre des difficultés, car les gens auront du mal à venir avec la neige. Nous avons besoin de sponsors », soupire l’initiatrice qui reste optimiste en dépit de tout.

Suite à cela, Afoutayi va avoir des classes de danses folkloriques traditionnels. Des classes de tambour. Des chants créoles traditionnels et vodouesques. Des classes de langue créole .

« On aura, le deuxième samedi de chaque mois où nous donnerons des spectacles, un évènement baptisé « Rasanble », etc », ajoute-t-elle.

Par ailleurs, Djenane est une femme de lettre qui est plongée dans la littérature jeunesse. Son premier livre, « La sirène et la baleine », est écrit en quatre langues : créole, français, espagnol et anglais.il a pour but de démystifier le vodou. Son deuxième bouquin, « Ti Sonson ak pouvwa tanbou », parle de l’héritage commun qui lie « kòd lonbrit tout Ayisyen » sera bientôt être publié.

Nous ne pouvons souhaiter que du succès à cette fille d’Haïti.

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