Pour marquer les 37 années de création du mouvement national des femmes haïtiennes, une structure appelée « Collectif 3 avril » composée d’organisations à vocation féministes/féminines a vu le jour au Cap-Haïtien sous le leadership de Davena Alcé, éducatrice, militante féministe, coordonnatrice de l’Unité de Promotion des Femmes (UPROFEM).
Le 03 avril 1986, des dizaines de milliers de femmes ont investi les rues, que ce soit à Port-au-Prince et dans les villes de province, pour protester contre l’injustice dont les femmes sont victimes. Cette grande manifestation fut un cri ultime pour les haïtiennes afin de réclamer leur place dans la société, pour dénoncer un système patriarcat oppresseur qui fait tout pour les freiner dans leur quête de bien-être.
Le mouvement national des femmes haïtiennes a remis les pendules à l’heure pour rappeler au monde et en particulier à la société haïtienne leur force, ce dont elles sont capables. La force féminine haïtienne a toujours été indispensable que ce soit dans les luttes ayant menées à l’indépendance, dans la construction et le maintien de la société.
Ce 03 avril 2023, 37 ans après, les femmes haïtiennes ne cessent d’investir les rues pour se battre pour l’égalité, pour faire comprendre au patriarcat qu’elles n’abandonneront pas tant que les viols sont aujourd’hui encore banalisés, tant que le harcèlement de rues reste culturel, ordinaire et admissible; tant que les femmes doivent troquer leur dignité pour une promotion; tant que les femmes ne puissent décider de leur corps comme elles l’entendent; tant que la politique et les postes décisionnels sont l’apanage des hommes; tant que la société condamne les femmes pour les dérives des enfants alors que les deux parents doivent partager la responsabilité de l’éducation.
Au Cap-Haïtien, le Collectif 3 avril a vu le jour pour porter ses revendications encore plus loin. Madame Davena Alcé, fondatrice de l’Unité de Promotion des Femmes (UPROFEM) a organisé une marche de sensibilisation sur le boulevard pour joindre leurs voix à ces revendications. Sur le parcours, il y avait des danses, chants, théâtres, pancartes contenant des messages de dénonciation. En plus d’être à la tête du collectif, Madame Alcé, à travers UPROFEM qui existe depuis 2018, travaille pour le renforcement de capacités des femmes et cherche à créer le système « konbit-femme autonome », constitué de réseaux d’entraide par lesquels se forme une synergie favorable à la mise en place des initiatives génératrices de revenus.
Le futur est collectif. Bannir l’oppression est un devoir de groupe. Réalisons-le ensemble! Davena Alcé.
« Le Collectif 3 avril est un gage d’unité, de mobilisation féminine », a souligné Mme Alcé. Selon cette dernière, en le mettant sur pied, elle a voulu créer un réseau regroupant des structures conscientes du problème réel des femmes et qui peuvent apporter des solutions concrètes, sensibiliser plus de monde en priorisant une démarche cohérente tout en dégageant une meilleure synergie et en priorisant des actions combinées pour faire plus d’impacts.
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