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C’est ici que je respire mieux, ma matière première est Haïti dixit Emmelie Prophète

La romancière Emmelie Prophète a fait l’objet d’un reportage par Radio-Canada, publié mardi hier. L’auteure de « Les Villages de Dieu », son dernier roman en date, s’est confiée sur son pays de cœur, sa matière première, Haïti. Interviewée chez elle, à Port-au-Prince par la journaliste Azed Worde-Giorgi, la poétesse de 50 ans croit qu’en dépit des circonstances le changement en Haïti est possible. Elle le veut et en fait son combat.

C’est un décor tropical et paisible qui acceuille la journaliste. Pots de fleurs naturels denses, babillement d’oiseaux fusionnent avec un décor artisanal dans un mélange hétérogène qui titille l’inspiration. On ne peut que comprendre la romancière quand elle affirme, « c’est ici que je respire mieux. Ma matière première est Haïti ». Toutefois elle souligne qu’elle ne fait pas une esthétisation de la misère. « J’ai besoin de ce pays et j’ai besoin aussi d’être dans une forme de combat pour qu’il change », déclare-t-elle.

L’écrivaine engagée, dans sa dernière oeuvre, « Les villages de Dieu » met en exergue les acteurs directs ou indirects du phénomène de gangstérisation dans le pays. « Les gangs sont nés de la faillite de l’État, de la cupidité de certains. Et aussi des gens d’argents qui ont investi dans ces gangs-là. » explique-t-elle. « Ils ont profité de la misère de jeunes personnes qui vivent dans les quartiers populaires, qui n’ont accès à rien », ajoute-t-elle.

Dans sa bibliothèque bondée de livres, la poétesse est sensible sur l’avenir du pays tout en évoquant sa naissance qui était provoquée par « le refus de l’esclavage ». Elle clame que « nous devrions garder cette mémoire et que nous construirions à partir de cette mémoire là et pour tout le monde ».

Haïti, terre fragile où les catastrophes naturelles ne sont pas les bienvenues. En terme de construction, elle exprime ses inquiétudes sur la probable destruction du Grand Nord par un autre séisme.  » Le Nord c’est La Citadelle, le palais Sans-Soucis, ce qu’on appelle le Parc national historique. Ce patrimoine est en danger », affirme-t-elle. Selon cette dernière, sa protection nécessite beaucoup d’argent, une politique publique.

Avec la situation politique haïtienne qui n’est pas au beau fixe, Emmelie Prophète qualifie le meurtre de l’ancien Président haïtien Jovenel Moïse « d’humiliation extraordinaire ». « Quand vous entrez chez un Président de la République aussi contesté qu’il a pu être, dans sa chambre à coucher, vous l’assassinez, personne d’autre n’est tuée. Alors là c’est trop facile », condamne-t-elle. Selon ses déclarations, le peuple a besoin de savoir qui est ou qui sont le/les commanditaire-s d’un tel crime.

En dépit d’une conjoncture difficile, elle avoue ne pas vouloir partir vivre ailleurs. Elle reste chez elle et espère un futur meilleur. Pour ce faire « il faut qu’il y ait un leader. Il faut créer un discours sur ce pays et son avenir », affirme celle qui a recu le Prix littéraire des Caraïbes en 2009.

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