Un système est une accumulation d’actions structurées en fonction de l’atteinte d’un but. En Haïti, le système politique se divise en trois pouvoirs: le pouvoir Exécutif, Législatif et Judiciaire. La bonne marche du pays au niveau politico-administratif dépend quasiment de l’exécutif et du Législatif.
Étant indépendant l’un de l’autre, le rôle de chacun des 3 pouvoirs est clairement défini par la constitution de 1987 amendée. L’un limite l’autre, toutefois, ils doivent adopter une bonne communication et la cohérence de leurs prérogatives pour mieux gérer le pays.
Ces trois pouvoirs, appliquent-ils vraiment ce qui est dans leurs attributions?
Il y a une distorsion entre les faits et les normes dans cet aspect. Le pouvoir Législatif, comme structure de contrôle politico-administrative, en guise de faire son travail s’agissant de voter des lois pour la bonne marche du pays, surveiller et protéger les intérêts du peuple, entre autres, va de préférence à l’encontre des normes avec ses pratiques parallèles qui le mettent en position d’être juge et parti. C’est audacieux de prétendre contrôler des gens qu’on propose dans l’administration publique.
L’Exécutif, comme pourvoyeur de corruption, s’érige en complice principal du pouvoir Législatif qui, lui-même, à travers la Présidence, devrait garantir la bonne marche des institutions. C’est-à-dire, au lieu d’agir dans l’intérêt supérieur de la nation, le pouvoir Législatif se transforme en supermarché. Par conséquent, pour ratifier l’énoncé de la politique générale d’un Premier Ministre, il faut absolument que L’Exécutif le gratifie de postes dans les institutions publiques du pays, ou plus directement de milliers de dollars.
D’autre part, quant au pouvoir Exécutif, au lieu de mettre les parlementaires à leur place tout en les rappelant à l’ordre, lui, il feint une ignorance voulue des principes établis par la constitution de 1987 amendée pour alimenter un contre-système corrompu mis en œuvre par ces derniers! Et cet agencement d’actes anticonstitutionnels n’a pour but que de leur offrir la possibilité de faire fortune.
En Haïti, nous n’avons pas un problème de système dans les normes, mais un problème de système inventé afin de mieux asseoir la corruption. Nous avons un problème de leaders, d’élites qui voient dans la corruption un fait consubstantiel à la réussite. On a comme l’impression qu’être corrompu est promu par la constitution alors que c’est faux.
Notre handicap est la routine existante depuis des décennies qu’est le non-respect des prédispositions constitutionnelles, et cet accommodement à ce système corrompu implémenté depuis toujours par l’Exécutif, le Législatif et l’élite économique.
Un vrai leader a du caractère, donne le ton, respecte et fait respecter les procédures fournies par le système qu’exige la constitution d’un pays. Un président doit être avant tout un leader qui sait dire non aux magouilles et à la corruption.
Entre ce qui se fait et ce qui devrait être fait, la distance est incalculable. On est en face d’une kyrielle d’actions agencées qui, de surcroit, ont comme dénominateur commun la corruption. C’est ce qui renvoie au fait que tout le monde clame le changement de système, sans que celui désiré et disposé dans la constitution de 1987 amendée n’a jamais été appliqué réellement même à 60%. Entre un bon leadership et un bon système, reste à savoir ce qui peut, en premier, commencer à freiner notre descente aux enfers.
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