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Plusieurs organisations lancent un appel à la solidarité féministe internationale

Nous, féministes haïtiennes, résistons à la dictature et à la destruction systématique des vies humaines dans notre pays. Supportez NOTRE LUTTE !

En 2018, la population haïtienne s’est révoltée contre plus d’une décennie de mauvaise gouvernance et de corruption. Le mouvement PetroCaribeChallenge qui a pris naissance pour demander des comptes sur la gestion des fonds PetroCaribe, s’est transformé en un mouvement général contre la corruption pour aujourd’hui devenir, une lutte contre un système qui s’est construit sur l’exclusion, les inégalités sociales, la corruption et la mauvaise gouvernance. La crise a, aujourd’hui, dépassé son aspect politique pour devenir une crise profonde multidimensionnelle, une crise systémique. Le régime en place use de toutes les armes pour faire taire les revendications de la population. Les massacres, la fédération des gangs armés, le kidnapping, l’inflation, la mauvaise gouvernance, le démantèlement des institutions, la corruption, l’impunité, les violations systémiques de droits humains, les viols collectifs, la misère
définissent le quotidien du peuple haïtien. Haïti connaît l’une des périodes de crise les plus aiguës de son histoire car malgré tout, la rébellion contre l’injustice sociale, l’exclusion a continué et s’est amplifiée. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

? Entre 2018 et 2021 les organisations féministes et droits humains ont recensé douze (12) attaques armées et massacres1 à l’encontre des populations des quartiers défavorisés, occasionnant l’assassinat de quatre cent-soixante-huit (468) personnes et la disparition de cent-vingt-neuf (129)
autres. Trente-trois (33) femmes et filles ont été victimes de viols collectifs au moment de ces événements sanglants. Des centaines de personnes ont été blessées par balles. Des centaines de maisons ont été incendiées, portant les propriétaires et/ou les locataires à se déplacer. Et, six-cent soixante-dix-neuf (679) enfants sont devenus orphelin.e.s suite à ces actes de violence.

? Parallèlement, de 2018 à 2021 la situation sécuritaire générale du pays a aussi occasionné l’assassinat de deux mille trois cent quarante-cinq (2345) personnes, dans des circonstances autres que les massacres et attaques armées :manifestations antigouvernementales, course-poursuites dans les rues, assassinats de personnes dans leur résidence, etc. Parmi ces victimes se retrouvent au moins deux (2) journalistes et cent trente (130) policiers-ères. Les dernières attaques enregistrées dans les quartiers défavorisés étant en cours de documentation, les informations susmentionnées relatives aux victimes seront prochainement – et malheureusement-révisées à la hausse.

? Au mois de juin 2021, plus de 10 000 personnes dont 8 500 femmes et enfants vivant dans les zones de Fontamara et Martissant ont dû fuir leurs quartiers pour échapper aux affrontements entre les gangs armés qui contrôlent ces territoires. Ces affrontements ont fait plusieurs mort.e.s.et bon nombre de femmes ont été violées.

? Le phénomène du kidnapping a pris des proportions démesurées. Entre 2019 et avril 2021, les organisations de droits humains font état de plus d’un millier d’enlèvements. Ces situations augmentent la vulnérabilité des femmes et des filles qui sont plus exposées à toutes formes de violences, deviennent plus précaires économiquement et n’ont aucun accès à la justice ou tout autre service qui leur est dû. Elles mettent en danger les acquis du mouvement féministe haïtien pour que les femmes puissent jouir de manière pleine et entière de leurs droits en tant qu’êtres humains et en tant que citoyennes. Cette norme de la corruption et de l’impunité favorise les violences envers les femmes qui n’ont aucun moyen d’avoir justice et réparation. Les droits des femmes à la santé, à l’éducation et à la sécurité sont systématiquement violés et leurs vies sont un peu plus menacées jour après jour sous l’œil complice de la communauté internationale. Les femmes et les filles dans les quartiers populaires, contrôlés par les gangs avec la complicité du gouvernement, sont prises en otage dans un climat d’extrême violence.

Ce gouvernement n’a d’ailleurs jamais alloué des ressources suffisantes pour les axes prioritaires aux droits des femmes et filles en Haïti. Il a rendu le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes dysfonctionnel en l’affaiblissant et en l’instrumentalisant pour sa propagande gouvernementale mensongère. Le 7 février 2021 a marqué, selon la constitution en vigueur, la fin du mandat de l’ancien Président Jovenel MOÏSE.

Rappelons que depuis la caducité du parlement en janvier 2020, Jovenel Moïse dirige le pays par décret et a contribué à la détérioration de toutes les institutions démocratiques. Jovenel Moïse et son gouvernement de facto, avec la complicité de la communauté internationale, a utilisé les ressources et les moyens à sa disposition pour instaurer une dictature et violer de manière systématique les droits des haïtien.ne.s. En effet, ce gouvernement illégitime et criminel veut poursuivre avec deux plans, qui ne feront
qu’accentuer la crise socio-économique et politique du pays. Il s’agit de :

La tenue d’un référendum totalement illégal, inconstitutionnel pour l’adoption d’une nouvelle constitution ;

La tenue d’élections avec un processus corrompu, vicié dès le départ, ne garantissant donc pas des joutes électorales crédibles, transparentes et qui viole les droits civils et politiques des citoyen.ne.s. Ce gouvernement de facto a repris des pratiques que nous pensions avoir laissé dernière nous après la dictature des Duvalier, dictature renversée au prix de luttes, que nous haïtien.ne.s, avons dû mener au prix du sang pour instaurer une démocratie dans notre pays. Face à l’autoritarisme de ce gouvernement illégitime et de ses actes répréhensibles contre la population, nous – féministes haïtiennes — résistons et nous mobilisons pour faire front commun, d’où cet appel à la solidarité féministe internationale.
Ainsi, aujourd’hui encore, notre lutte s’articule à celle de l’ensemble du peuple haïtien pour une gouvernance axée sur le respect de la vie, de la dignité des citoyen.ne.s, du bien-être collectif et sur la redevabilité.
Supportez NOTRE LUTTE !

? Signez cet appel afin de relayer la voix des féministes haïtiennes et de la majorité de la population pour la tenue du procès PetroCaribe, les procès des massacres et viols collectifs perpétrés dans le pays, le jugement et les sanctions pour toutes celles et ceux impliqué.e.s dans des actes de
corruption et de violation de droits humains.
? Appuyez les revendications des féministes haïtiennes, qui sont celles de la majorité de la population haïtienne, qui exigent l’annulation du référendum illégal, inconstitutionnel (qui a été reporté sin die), la mise en place d’un gouvernement de transition qui organisera des élections libres, crédibles et transparentes pour un retour à l’ordre démocratique.
? Menez des actions dans vos pays respectifs pour porter vos responsables politiques à établir des coopérations avec Haïti qui prennent en compte les revendications, les besoins des haitien.ne.s et ainsi porter les responsables à prioriser le respect des droits à la vie, à la dignité, à la justice, à la sécurité, à la santé, à l’éducation pour les filles, les femmes et toute la population haïtienne.

Pour signer: envoyez un mail à infofeministe@gmail.com en indiquant: le nom de votre association / organisation, le nom de la personne responsable, votre pays.
Date limite : 30 juin 2021

Organisations Féministes qui lancent l’appel :

  1. MARIJÀN Organisation Féministe
  2. NÈGÈS MAWON
  3. Fanm Deside
  4. Òganizasyon Feminis DANTÒ
  5. NÈGÈS KREYÒL
  6. VWA Fanm Yo
  7. FANM VANYAN
  8. Mouvement pour l’intégration et l’émancipation des femmes Handicapées (MIEFH)
    Organisations féministes, droits humains et personnalités qui soutiennent l’appel:
  9. Karine Coen-Shanchez, PH.D Candidate
  10. Antoinette Duclaire, Féministe Indépendante
  11. Emmanuela Douyon, Économiste
  12. Monique Clesca, experte en plaidoyer et communication, féministe
  13. Rosy Auguste Ducéna, RNDDH

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