Tikòbèy, l’épicerie bio qui tend le bras à la diaspora haïtienne

Tikòbèy est cette épicerie bio qui alimente la diaspora haïtienne. Cette compagnie produit et exporte des denrées rares aux ressortissants haïtiens vivant en territoire étranger. Contacté par la rédaction, Etienne Marie Wadlène, fondatrice de Tikòbèy a révélé les prouesses de cette institution qui se veut une référence dans la gastronomie haïtienne.

C’est une épicerie à la sauce haïtienne. Une épicerie bio qui produit et exporte des denrées considérées rares dans la Diaspora comme: l’huile de palme macresti, chokola, riz chela, djondjon. Elle possède une variété de farine pour bébé distribuée sous le nom de bèl titit. « Tikòbèy depuis presque deux ans fournit en grande partie ses services à nos compatriotes en terre voisine », explique Marie Wadlène, fondatrice de Tikòbèy dans cette interview.

Le nom Tikòbèy jouit d’une originalité extraordinaire. Selon Marie Wadlène, ce nom est choisi par rapport à un constat qu’elle a réalisé quand elle était petite. « En Haïti, la plupart des cuisines a cette petite corbeille qui contient tout ce dont on a besoin pour préparer de bons plats. D’où le nom Tikòbèy, parce qu’en réalité je voulais que Tikòbèy soit l’adresse où les Haïtiens de la diaspora puissent trouver tout ce dont ils ont besoin pour consommer local », détaille Wadlène qui avait étudié les sciences communications et les relations publiques.

Si le travail est énorme pour Tikòbèy, elle ne s’en remet qu’à un petit groupe. « On est une petite équipe mais dynamique. On est divisé en 4 groupes dont chaque groupe est responsable de: la Production, la transformation, l’exportation et la distribution », précise la PDG qui se réjouit d’avoir des collaborateurs qui sont autant investis qu’elle. « Ils savent qu’il n’y a pas de tâche plus importante que d’autres. Comme j’aime bien leur dire nous sommes une mélodie, chaque note compte », se réjouit celle qui détient aussi une formation en décoration intérieure et événementielle.

L’idée de créer TiKòbèy est venue de la nostalgie du pays. Pas par le manque d’un proche ou d’un moment inoubliable mais par le manque de plat haïtien comme le riz national ou un bon chocolat chaud, selon Marie Wadlène. « C’est à partir de ça que l’idée m’est venue. Nous sommes nombreux à travers le monde à avoir ce manque malheureusement nous importons beaucoup plus que nous exportons. Trouver des produits typiquement haïtiens est difficile. Le but principal de Tikòbèy « fèw santi w pre menm si w lwen »Tikòbèy est le trait d’union ant kizin dyaspora ak tè Peyi Dayiti », souligne-t-elle.

La route de TiKòbèy a été truffée d’embûches surtout avec la situation socio-politique instable d’Haïti. « D’un autre côté, on a une production nationale en chute libre. La sécheresse cause souvent la rareté de certains produits », a-t-elle déploré.

La compagnie tiendra le 30 avril prochain, sa première foire gastro artisanale en République dominicaine. Une activité qui compte valoriser les produits préparés à la maison et encourager l’entrepreneuriat féminin. « Sur le long terme, nous travaillerons avec l’objectif d’aller à la rencontre d’autres communautés haïtiennes dans d’autres pays comme les États Unis et le Canada », avance-t-elle.

Les aspirations et les projections sont grandes pour TiKòbèy, cette épicerie bio qui tend le bras à la diaspora haïtienne. Une chose est certaine, TiKòbèy glane des succès dont elle seule connait la recette.