Le plus souvent, les femmes victimes de violence conjugale ne réagissent pas, elles ne portent pas plainte, elles préfèrent garder le silence soit par peur ou soit pour les qu’en-dira-t-on. Pour les aider et pousser à briser la glace, le barreau de Port-au-Prince et Avocats Sans Frontières Canada (ASFC) ont simulé un procès, ce 25 septembre à l’hôtel Karibe, autour du thème: Viol conjugal: une femme poursuit son mari en justice.
Recevoir des coups d’un homme/de son mari est un sujet tabou dans notre société, les femmes, principales victimes, en sortent blessées, brisées et le souvent mortes.
C’est dans ce contexte que le barreau de Port-au-Prince et l’ASFC ont organisé un procès simulé où Wilson Fontain (l’accusé) a été jugé pour voie de fait, coups et blessures et également pour viol sur la personne de Manoucheka Pierre (la victime), sa femme. En fin d’audience, l’inculpé a été condamné à cinq (5) ans de réclusion criminelle.
« Les femmes victimes de violence conjugale endurent en silence, même aujourd’hui, *et n’osent pas porter leur voie* de peur d’être stigmatisée, d’être tournée en dérision et de voir leur intimité étalée sur la place publique. Le procès a eu pour but de porter ces femmes à briser le silence pour dénoncer les atrocités dont elles subissent », a signalé Mme Farah Cadet, Substitut du Commissaire au Parquet.
Un objectif qui a eu, selon cette dernière, l’effet escompté puisque le nombre de participants présents dans la grande salle de l’hôtel Karibe était estimé à plus de mille cinq cent (15000) sans compter le nombre d’internautes puisque le procès a été diffusé en live sur facebook.
Soulignons que ce procès fictif organisé par le barreau, en plus d’avoir été une sorte de réveil-matin pour les femmes victimes de violence conjugale, a été un exercice pédagogique pour inculquer aux jeunes avocats l’exemple d’une procédure au niveau d’un tribunal criminel où des professionnels appliquent avec aisance et habilité les différents principes du Droit.