Les femmes non voilées en Iran non-autorisées à entrer dans les musées et les sites historiques

Les autorités iraniennes ont annoncé ce lundi que les femmes qui ne se couvrent pas d’un voile se verront interdire l’accès aux musées et lieux historiques, dans l’optique d’imposer à nouveau l’usage de ce vêtement.

Le chef de la Direction générale des musées du pays persan, Morteza Adibzadeh, a annoncé dans une circulaire la nouvelle interdiction « pour protéger la sécurité publique et les affaires culturelles ».

Ainsi, les femmes qui ne se couvriront pas d’un voile ne pourront pas accéder au musée national d’Iran dans la capitale, par exemple, mais elles ne pourront pas non plus accéder à des monuments comme la célèbre Persépolis.

Ces dernières semaines, des images de jeunes non voilés faisant le geste de la victoire devant la tombe de Cyrus II le Grand, un roi du XIe siècle avant J.-C., près des ruines de Persépolis, se sont propagées sur les réseaux sociaux.

De nombreuses femmes iraniennes ont cessé de porter le voile islamique obligatoire comme forme de protestation et de désobéissance civile depuis la mort en septembre de Mahsa Amini après avoir été arrêtée précisément pour avoir mal porté le hijab.

La mort d’Amini a suscité de vives protestations dans tout le pays appelant à la fin de la République islamique, menées surtout par des jeunes et des femmes criant « femme, vie, liberté » et qui ont disparu après une forte répression étatique qui a fait 500 morts.

L’interdiction des musées est la dernière mesure annoncée pour réimposer le port du hijab, vêtement obligatoire dans le pays islamique depuis 1983.

La police iranienne a commencé le 15 avril à poursuivre les femmes qui ne se dissimulent pas en utilisant des caméras pour les identifier et en menaçant de fermer les entreprises qui servent des citoyens non couverts.

Les autorités ont annoncé la semaine dernière qu’elles avaient fermé 155 entreprises pour non-respect des lois qui obligent les femmes à se couvrir et ont également envoyé des SMS à 3 500 citoyens pour ne pas porter le vêtement islamique obligatoire.

La loi punit les femmes qui ne se couvrent pas d’un voile d’amendes et jusqu’à deux mois de prison, mais les autorités envisagent également d’autres options, comme la privation de services bancaires.

Et malgré tout cela, de nombreuses femmes ne portent toujours pas le voile dans les rues de Téhéran.