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Gabrielle Aurel s’engage dans sa communauté à travers l’entrepreneuriat social

Chaque personne a un adjectif, un mot qui saurait la décrire dans son ensemble, sans trop de palabres, sans grand discours. Un mot unique qui agirait comme l’aura de cette personne. Pour Gabrielle Aurel, dynamique serait l’adjectif parfait.

En Haïti, la probabilité du succès est la réalité de l’échec

Gabrielle Aurel

Gabrielle Aurel est née en Haïti au début des années 70 plus précisément au Cap-Haïtien. A cette même période, son père brava la mer comme des milliers d’autres compatriotes pour poursuivre le rêve américain. On était en plein dans la dynastie des Duvalier. Les gens partaient pour vivre un rêve de bonheur, un rêve démocratique. Ils partaient pour capter l’essence de la liberté. Des décennies après, nos pairs continuent de fuir, de partir conquérir ce rêve américain qui, semble-t-il, ne s’épuise pas.

Très tôt orpheline de mère, laquelle tenta aussi d’effectuer la grande traversée vers l’eldorado. L’amour était la seule motivation de sa mère. Elle emprunta la route de l’océan pour retrouver son homme, laissant Gabrielle et son petit frère dans une pension. Déchirée de laisser ses enfants aux mains d’étrangers, mais les yeux pleins d’espoir et la tête remplie de souvenirs d’un passé récent. Elle se livre à l’Atlantique et va vers son homme.

Ce qu’on appelle destin est parfois sournois, rebelle. Il vous laisse concocter les plans et sans qu’on s’y attende s’invite au dernier moment, chamboule tout, s’impose. La mère de Gabrielle Aurel n’arrive pas à destination. L’océan, sûrement jaloux de la pureté de son amour, l’emporta dans ses flots. Elle et ses compagnons de voyage.

Gabrielle nous raconte son enfance dans sa bulle protégée. Son père honora sa promesse. Il gâta ses enfants, Gabrielle et son frère. Dans notre langage, on aurait dit “li konnen pouki li t soti”. En pension, ils n’ont manqué de rien sinon le vide que laissa dans leurs jeunes cœurs l’absence de leurs parents. L’un au paradis des migrants, l’autre au paradis des dieux de la mer.

Les choses ne sont pas restées rose, le père de Gabrielle tomba malade. Elle fut retirée de la pension. De là va naître la femme dynamique et cette entrepreneure aguerrie. De marchande de fritay, elle devient la fondatrice de Sonje Ayiti Òganizasyon (SAO).

Des années après son expérience de marchande de fritay, Gabrielle grossit le rang des migrants aux Etats-Unis pour y vivre et y étudier. En 2004, lors d’un séjour en Haïti, elle fut frappée par la situation socio-économique d’une ancienne camarade. Son cas l’a ramené des années auparavant lorsque son père, seul pourvoyeur de la famille, tomba malade et qu’elle avait dû lancer ce business de fritay. Cette expérience d’ailleurs laissa des cicatrices visibles. La chaudière contenant l’huile chaude tomba sur ses pieds et y laissa une brûlure au second degré.

Dès lors, elle trouve une urgence à mettre son savoir au service de la communauté. Elle s’est engagée à lui rendre ce qu’elle avait appris. Elle a trouvé dans l’entreprenariat social, le meilleur moyen d’impliquer son entourage, des jeunes, des personnes vulnérables à une idéologie. Gabrielle prend plaisir à les former qui à leur tour deviennent des employés de la SAO. À travers ses différents projets, SAO touche les femmes autant que les hommes. Gabrielle a aussi mis sur pied une école communautaire pour donner le pain de l’instruction et une meilleure orientation à des enfants dans le besoin. La jeube femme gère également une entreprise à but lucratif dénommée “CHAW”. Cette dernière est spécialisée dans la vente de produits séchés, noix de coco, mangues en Haïti et à l’étranger.

Gabrielle reste consciente de la réalité haïtienne. Elle avoue que même lorsqu’on choisit d’investir dans le social, les contraintes et risques pèsent lourds dans la balance. Il faut de la détermination pour rester cohérent et poursuivre les objectifs fixés.

La femme d’affaires n’est pas sortie indemne du voyage de ses parents. SAO est sa façon d’aider les familles à rester soudées, unies. SAO est une promesse et une source de motivation pour aider d’autres pères dans la mesure du possible à ne pas prendre la mer vers la clandestinité et éviter que des jeunes mères se noient dans la poursuite de leur âme sœur. Avec elle, la cheffe d’entreprise veut offrir une alternative aux familles qui tardent à voir briller leur étoile.

Chaque jour est un nouveau départ. Vous êtes l’unique détenteur des clés de votre destin. Foncez, peu importe les obstacles jonchant votre chemin, n’abandonnez pas, rêvez,  planifiez, agissez, élevez-vous au-dessus de votre faiblesse et des barricades, utilisez vos douleurs et déceptions à votre avantage et vous arriverez à destination. Croyez que vous êtes plus que ce que les autres pensent de vous et soyez une inspiration pour les autres.

Gabrielle Aurel

Gabrielle croit en un avenir meilleur. À travers SAO, elle s’accroche et s’implique un peu plus chaque jour pour apporter un sourire aux gens de sa communauté. Elle ne fait plus de différence entre sa vie familiale et sa vie professionnelle. Son cœur et ses pensées restent au travail très tard après qu’elle ait rejoint son domicile. Elle ne chôme pas, elle considère son travail comme un sacerdoce.

Gabrielle a confiance dans la jeunesse et le travail collectif. Elle est de celles qui ont toujours un conseil pour les initiatives de jeunes ou honore toujours de sa présence les activités pour les supporter. Gabrielle est une passionnée de la terre. Elle est une source d’inspiration et un modèle pour les jeunes.

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