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Lafayette Cherident veut révolutionner la vente des vêtements usagers

Malgré les multiples problèmes que connaît le pays, parmi lesquels les obstacles à l’autonomisation de la femme, on sent depuis un certain temps, une lueur d’espoir. Cette lueur ne jaillit pas seul, détrompez-vous. Elle émane de la détermination de jeunes femmes talentueuses, fonceuses et innovatrices et aussi de l’aide et l’accompagnement de différentes instances.

Parlant d’innovation, Lafayette Cherident est une bénéficiaire du programme AWE, son entreprise se dédie spécialement à la vente des vêtements usagers communément appelés « pèpè ». Lisez les lignes qui suivent afin de découvrir la raison de son choix.

D.N : Pouvez-vous nous dresser votre parcours depuis l’école jusqu’à vos occupations actuelles ?

L.C : Je suis née le 14 octobre à Petite Rivière de Nippes. Une partie de mes études ont été faites au Collège Marie-Anne et je les ai terminées au Collège Mixte de Philadelphie. J’ai obtenu un diplôme universitaire en administration à L’institut des Hautes études commerciales et économiques (IHECE). Je travaille actuellement pour un opérateur commercial pour la téléphonie mobile en Haïti en tant que responsable d’équipe et formatrice.

D. N : Comment pouvez-vous vous décrire en tant que femmes, ce que vous aimez le plus et le moins dans les relations humaines ?

D.N : Je suis une jeune femme assez calme aimant la musique, le cinéma, la lecture et les interactions sociales qui permettent de découvrir les autres et des sujets qui permettent d’agrandir mes connaissances. Entre amis ou en famille, j’aime ce qu’on appelle les relations utiles et fusionnelles. Ces relations qui sont basées sur un lien d’utilité qui apporte quelque chose de profitable à tous, permettant de partager des activités pour profiter des moments ensembles. Je n’aime pas les relations où je ne me sens pas en confiance où je dois toujours faire attention pour tout et n’importe quoi.

D.N : Vous êtes dans la vente de vêtements usagers communément appelés pèpè, pourquoi ce choix d’entreprise ?

L.C : Ce choix a été fait suite à mes diverses observations plus précisément sur la façon dont ce commerce informel est géré. Que ce soit en terme de ventes et d’achats, ces vêtements sont généralement vendus dans un milieu insalubre et qui découragent les acheteurs/vendeurs. Pourtant, c’est un secteur avec beaucoup de potentiel et qui permet de faire pas mal de profits. Je me suis demandé :
•Quel est la solution pour rendre ces vêtements accessibles à tous ? 
•Quel est la solution pour permettre à tout le monde d’en profiter même ceux n’ayant pas suffisamment d’argent ?

D.N : En Haïti, il fut un temps où ce genre de commerce était interdit sur le territoire, maintenant c’est devenu monnaie courante, qu’est-ce qui va différencier vos produits et votre manière de vendre par rapport aux autres ?

L. N : Nous sommes à l’ère de la fast fashion, ce qui génère un problème de recyclage des vêtements et de surconsommation. L’idée est d’offrir un espace virtuel où une personne peut acheter – revendre – et échanger des vêtements.
Une plateforme de vente de vêtements en ligne, grâce à laquelle les gens peuvent vendre, acheter ou même échanger des articles avec d’autres clients. Cela permettra de formaliser la manière dont ils vendent et achètent des vêtements recyclés. De plus, elle permettra de centraliser numériquement ce marché auprès de beaucoup plus de clients. Les personnes qui vendent des vêtements usagés ne proposent pas d’échanges.
Ce pourrait être la seule friperie numérique en Haïti lors de son lancement, toutes sortes de solutions comme celle-ci se font par le biais des médias sociaux, et le vendeur n’aura pas besoin de s’occuper de la logistique et du stockage.

D.N : Avez-vous déjà une clientèle fidèle ou comment comptez-vous les attirer vers vous ?

L.C : Oui, j’ai déjà beaucoup de client. Il m’arrive d’avoir des demandes auxquels je ne peux répondre dans l’immédiat. Les clients sont attirés par le tarif, le service de livraisons et la proximité qui est créé avec eux. Sans compter sur le fait que mes clients peuvent aussi me vendre des vêtements, ils peuvent aussi les échanger. Avec mon système, un client peut-être vendeur ou acheteur, ils peuvent même faire du troc.

D.N : Est-ce une activité rentable ?

L.C : Oui, bien sûr ! Très rentable. Nos prix sont abordables, les vêtements sont de bonnes qualités et souvent unique. Les gens portent des vêtements tous les jours et on a tous une occasion qui demande un renouvellement de garde-robe.

D.N : Quels sont les difficultés que vous avez rencontré jusqu’à présent ?

L.C : Les difficultés rencontrées sont liées aux problèmes sociaux économiques ainsi que l’insécurité dans le pays. Il n’est pas toujours évidant d’assurer la livraison à travers toute la capitale et les zones avoisinantes tout en gardant un tarif abordable peu importe la zone de livraison.

D.N : Après avoir reçu votre mail de confirmation au programme, comment avez-vous réagi ?

L.C : J’ai d’abord reçu un appel m’annonçant que j’ai été retenue pour le programme AWE 2022. J’ai presque sauté de joie à ce moment. Lors de la réception du mail, je n’ai pas arrêté de sourire durant la journée en passant aux opportunités que ce programme allait m’offrir.

D.N : Si vous êtes retenue parmi les 10 finalistes, qu’allez-vous faire non seulement avec ce que vous avez déjà appris mais aussi avec le financement ?

L.C : Sans être déjà l’une des finalistes, je mets actuellement à profit ce que j’apprends dans le programme. J’ai reçu de solides bases sur l’entrepreneuriat me permettant de structurer l’entreprise. Le financement permettra en premier lieu d’augmenter les stocks tout en diversifiant le plus que possible les pièces que je propose. Ensuite, créer l’image de l’entreprise, faire d’elle une référence grâce aux visuelles et le marketing.

Le profit tiré permettra d’agrandir les fonds afin de développer un site web et/ou une application pour accélérer les transactions. L’idée est d’avoir à moyens terme des fonds à utiliser pour créer une plateforme digitale. La vente de vêtements usagés est un marché vierge et archaïque, l’utilisation des nouvelles technologies et des réseaux sociaux pourrait tout changer.

D.N : Un dernier mot à l’intention de nos lectrices et lecteurs.

LC : Il est toujours bon de repousser ses limites et de ne jamais sous-estimer une idée. Apprenez à créer quelque chose dont vous pouvez être fière et qui peut être utile à la communauté. N’hésitez pas à vous lancer et travailler pour faire de vos rêves une réalité.

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