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Thara L. M. Saint Hilaire, la voix des LGBTI victimes de viol correctifs

Titulaire d’une bourse d’écriture en Droits de l’Homme et perspectives de Femmes, Thara Layna Marucheka Saint Hilaire, se fait porte parole de ces femmes lesbiennes et hommes transgenres sans voix, victimes de toutes sortes de violences et de violations de droits de la personne humaine. Elle est chargée de rencontrer des victimes de viols correctifs qu’elle appelle des « survivants.es » afin de produire des articles sur leur histoire, nous a-t-elle fait savoir lors d’une interview accordée à notre rédaction.

Des femmes lesbiennes et hommes transgenres victimes de violences et notamment de viols correctifs, est de plus en plus monnaie courante en Haïti où l’impunité fait rage. Des gangs armés établissent leur loi partout à travers le pays au vu et au su des autorités incompétentes. Les grandes victimes de cette anarchie effrénée; les minorités telles que les femmes, les filles et la communauté LGBTI.

Thara Layna Marucheka Saint Hilaire a plusieurs cordes à son arc. Elle utilise son chapeau de journaliste pour raconter l’histoire déchirante et inouïe de ces personnes dépossédées de leur corps, orientation sexuelle et identité en un instant funeste.

« La bourse m’a été attribuée dans le cadre d’un projet de droit de l’homme soutenu par l’Ambassade de France en Haïti », a-t-elle souligné.

Elle vise à encourager la production journalistique, scientifique et littéraire en Haïti. Le cap est mis sur les femmes victimes de viols correctifs. Les viols correctifs ou punitifs sont des viols perpétrés sur des personnes LGBTI afin de leur faire changer d’orientation sexuelle ou d’identité de genre.

« Il n’y a pas de travail journalistique en Haïti sur les viols correctifs », regrette la normalienne croyant mordicus que son travail devrait pouvoir empêcher d’autres femelles de subir ces mêmes sorts. Elle espère également attirer l’attention des autorités sur ces personnes laissées pour compte afin de leur prodiguer les soins adéquats et prendre les dispositions nécessaires pour endiguer ce mal dans la société.

« Je dois rédiger une série d’articles sur des victimes de viol correctifs, rencontrer les survivantes, être à leur écoute » a indiqué la journaliste dont le travail s’étalait du 1er au 30 novembre 2022. Comme difficulté dans la réalisation de ce travail, Thara nous révèle que généralement les victimes de viol correctifs préfèrent rester dans l’anonymat. « Les victimes ont toujours peur de parler à visage découvert par crainte de représailles », a-t-elle signalé.

Thara Marucheka Saint Hilaire, féministe convaincue

Tout ce qui a rapport à la cause des femmes interpelle Thara. Féministe, elle rédige des articles principalement centrés sur les droits humains, les droits des femmes et des personnes LGBTI. Féministe dans l’âme, elle est coordonatrice générale de l’organisation féministe Gran Jipon. Elle est rédactrice à Mus’Elles et étudie les Lettres Modernes à l’École Normale Supérieure et les Sciences Politiques au Centre d’Études Diplomatique Internationales (CEDI).

« Le plus lointain que je me souvienne, j’ai toujours aimé écrire », nous a confié la vingtenaire qui a eu très jeune un penchant pour la poésie. Elle veut désormais écrire beaucoup plus dans le journalisme, se servir de l’écriture pour faire avancer les choses.

L’originaire de Port-au-Prince veut s’engager dans une lutte contre le Viol, le harcèlement, les violences basées sur le genre , les droits des femmes et des personnes LGBTI . Pour Thara, être féministe c’est se battre pour la réhabilitation des Femmes et non un simple combat pour l’égalité. « On se bat pour avoir la place qui nous a été prise » a-t-elle lâché. Elle dit être une féministe convaincue qui assumait son statut de féministe dès l’école secondaire.

La professionnelle de la presse admet les avancées significatives dans la lutte féminine en Haïti, toutefois elle estime que le chemin qu’il reste à parcourir est encore long.

« Ne lâchez pas, on va continuer à se battre pour avoir les droits qu’on veut, ne faites pas silence, parler pour éviter à d’autres personnes de subir les mêmes choses que vous, cherchez la justice et combattons l’impunité ensemble », a lancé la féministe à l’endroit de toutes les femmes victimes de viols correctifs ou de toute autre violation.

Thara Layna Marucheka Saint Hilaire invite toutes les victimes de viols correctifs à contacter « Gran Jipon » pour tout appui psychosocial. Elle invite également les instances concernées à mettre les bouchées doubles pour établir une véritable culture de droits humains en Haïti.

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