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Crédit photo : photo soumise par Jeanne-Elsa Chéry

Entrevue spéciale avec Jeanne-Elsa Chéry, fondatrice de Mus’elles

Un jour, une date, un anniversaire. Ce 28 juin marque le premier mois d’activité de Mus’elles. Pour l’occasion, la rédaction a contacté Jeanne-Elsa Chéry, initiatrice du projet, pour une entrevue spéciale. Lancé officiellement le mois dernier,  www.muselles.org est un site web dont le contenu est dédié aux écrits des femmes et des filles.

Dofen News : Parlez-nous de vous, qui est Jeanne-Elsa Chéry ?
Jeanne-Elsa Chéry :
 Je suis travailleuse sociale de formation et journaliste. Je suis une ancienne rédactrice de Loop Haïti, de Lakay Weekly (le Nouvelliste en anglais) et du magazine universitaire Controverse Haïti. Je suis aussi diplômée de l’institution Deutsch- Haitinanisches Kulturinstitut ; j’y ai passé 4 années à apprendre l’allemand. J’ai un intérêt très manifeste pour la littérature et je m’intéresse à plusieurs genres littéraires : la poésie, le roman et la nouvelle plus précisément.


D.N : Parlez-nous de Mus’Elles, quel est son objectif ?
J.E.C :
 Mus’elles est une organisation d’universitaires, de professionnels et d’artisans de la plume qui se donne pour mission de vulgariser et de promouvoir l’écriture féminine. Nous avons lancé notre site internet qui poursuit ce même objectif : donner l’opportunité à des femmes et des filles de faire connaitre leurs écrits. La peur de s’afficher et la manque de valorisation de leurs contenus sont les raisons fondamentales qui nous ont poussés à fonder Mus’elles et mettre en ligne www.muselles.org. Nous voulons participer à un travail de renforcement des capacités des femmes et des filles, en passant par l’écriture. Donc, bien que nous puissions l’animer de par nous-mêmes (mais ce n’est pas le but visé), nous sommes à la
recherche d’autres femmes comme contributrices ; et cela commence bien puisque nous avons déjà reçu des textes de femmes haïtiennes comme étrangères pour les différentes rubriques que nous proposons dont des portraits de femmes, des rapports de lecture, des témoignages, des poèmes sont bienvenus. 
 

D.N : Pourquoi aviez-vous décidé de le spécifier (que pour les femmes) et non pas de le généraliser ?
J.E.C :
 Nous priorisons l’écriture féminine parce que nous estimons qu’elle n’est pas suffisamment connue, sinon marginalisée vu que la tendance est de vulgariser les écrits des auteurs masculins et ceci, depuis longtemps. Aussi, parce que nous voulons participer à un travail de déconstruction de l’écriture et de plus grande accessibilité de la littérature via le web. La priorité reste et demeure l’écriture féminine même si on peut constater une mise à l’écart des hommes traitant des réalités des femmes aussi. Nous ne sommes pas exclusives mais notre site est une vitrine web qui priorise les femmes. A l’instar de nombreux journaux en ligne, les publications se font de temps en temps.

D.N : Combien de rédactrices avez-vous à votre compte ? Avez-vous également des hommes dans votre équipe ?
J.E.C :
 La structure est composée de 8 femmes et 4 hommes. Les femmes sont surtout dans la rédaction mais notre objectif ce n’est pas de produire de par nous-même comme je l’ai déjà mentionné, c’est d’inviter d’autres femmes à faire connaitre leurs écrits. Notre slogan c’est : Sortir de l’ombre, traduction française adaptée de la phrase créole « Fè yo konnen w »! qui illustre notre préoccupation de faire découvrir ou redécouvrir ce que les femmes produisent.


D.N : En dehors de Mus’Elles, évoluez-vous dans un autre domaine ?
J.E.C :
 Je fais des traductions en créole/anglais/français pour des institutions. J’ai cumulé de nombreuses expériences dans plusieurs domaines d’activités telles que le travail social communautaire, dans l’administration et la communication. Je continue de mettre mes potentialités au service d’évènements culturels (des festivals), dans les relations publiques et la communication ; sans compter mes investissements pour une œuvre littéraire que je voudrais sortir dans pas longtemps.


D.N : A quel genre d’obstacles aviez-vous eu à faire pour arriver là où vous êtes aujourd’hui ?
J.E.C :
 C’est de pouvoir inciter ou même motiver des filles et des femmes à publier dans Mus’elles. Car, au lancement du site, nous voulions d’emblée proposer des textes et habituer notre lectorat aux écrits de femmes surtout peu connues. Les réticences ont été grandes ; certaines désirant peaufiner leurs textes et soigner leur esthétique à l’infini. Le contexte socio-politique n’était pas favorable non plus, ce qui a chamboulé nombreuses programmations. Par exemple, nous avions retenu deux dates précédentes pour le lancement qui ont dû finalement être annulées.


D.N : Aujourd’hui marque le premier mois d’existence de Mus’Elles, quels sont vos constats, en êtes-vous jusque-là satisfaite?
J.E.C : 
Nous avons reçu une vingtaine de contributions que les gens pourront lire bientôt et je peux dire que c’est super intéressant, pour un début. Nous comptons en recevoir davantage et qu’on fasse passer le message que Mus’elles est là pour ces femmes qui aimeraient se faire publier. A noter, nous avons un comité d’accompagnement qui corrige les textes au besoin.


D.N : Un conseil pour les femmes qui veulent comme vous devenir directrice de médias?
J.E.C :
 « La peur est un grand menteur » dit-on ; donc mon conseil serait « D’OSER SE LANCER ». Si une idée a germé dans votre tête ; il est possible d’avoir le concours d’autres personnes ou institutions pour vous aider à la concrétiser. Le parcours d’autres femmes qui ont réussi peut également être super motivant même si en Haïti on ne met pas suffisamment l’attention sur le cheminement vers le succès et qu’on pense que cela vient seul comme sans travail ni péril. Dans la société américaine par exemple, beaucoup de livres sont écrits, des films, des conférences sont réalisés juste pour parler des expériences d’autres personnes qui se profilent qu’on le veuille ou pas en de merveilleux conseillers. On y partage leurs trébuchements, leurs doutes et les incertitudes qui ont jalonné leur route vers l’atteinte de leurs objectifs. Ces œuvres et ces initiatives peuvent participer activement à encourager et susciter d’autres personnes dont des femmes à poursuivre leurs projets de monter un média par exemple, en dépit des difficultés, aussi nombreuses qu’elles puissent être.

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