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Dr Laura Vick in OR
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Etre opéré par une femme entraînerait moins de complications pour les patients

Les personnes opérées par des femmes chirurgiennes sont moins susceptibles de souffrir de complications et de nécessiter des soins de suivi que celles opérées par des hommes, selon deux études publiées dans la revue Jama Surgery le mercredi 30 août 2023.

Il s’agit de deux études menées par des chercheurs canadiens et suédois, publiées le 30 août 2023 dans la revue JAVA Surgery. Les chercheurs ont constaté que les patients vus par des chirurgiennes obtenaient de bien meilleurs résultats avec moins de problèmes de santé dans les mois suivants l’opération (entre 90 jours et un an après l’opération) : ils étaient moins susceptibles de décéder, d’être réadmis à l’hôpital ou de subir une complication médicale majeure.

Les chercheurs ont examiné les complications médicales, les réhospitalisations et les taux de mortalité après une intervention chirurgicale chez près de 1,2 million de patients entre 2007 et 2019. Les dossiers comprenaient 25 interventions chirurgicales différentes du cœur, du cerveau, des os, et des vaisseaux sanguins. Les chercheurs ont constaté que les personnes examinées par des femmes avaient des pronostics nettement meilleurs, tout en ayant moins de complications à la suite de l’opération.

Et pourtant dans le domaine de la chirurgie, les femmes sont encore minoritaires, selon des chercheurs canadiens et suédois. « Les différences liées au sexe et au genre dans la pratique médicale et la communication d’un chirurgien peuvent être des facteurs dans les résultats postopératoires des patients », ont-ils ajouté.

25 % des patients opérés par un homme présentaient des complications un an après l’opération, a révélé la première recherche. Les scientifiques canadiens ont voulu examiner si le sexe du chirurgien était associé aux résultats chez des patients subissant des interventions chirurgicales courantes. Pour les besoins des travaux de la revue JAMA Surgery, près d’un million d’adultes ont été recrutés. Au total, 151.054 personnes ont été opérées par une femme et 1.014.657 par un homme. Selon les détails, 25 types différents d’interventions chirurgicales réalisées entre 2007 et 2019 ont été inclus dans l’étude. « Un événement postopératoire indésirable, défini comme l’ensemble des décès, réadmissions ou complications, a été évalué à 90 jours et à un an après l’opération », a précisé l’équipe.

Les résultats ont révélé que près de 14 % des adultes pris en charge par des chirurgiens masculins ont connu des évènements indésirables dans les 90 jours, contre seulement 12,5 % des personnes opérées par une femme. Un an après l’opération, 25 % des patients opérés par un homme ont eu au moins une issue postopératoire défavorable, contre un peu moins de 21 % chez les personnes prises en charge par des femmes. En ce qui concerne les décès, 2,4 % des malades opérés par un homme étaient morts un an après l’opération, contre 1,6 % de ceux qui avaient été opérés par une femme.

Des séjours hospitaliers moins longs pour les patients opérés par des femmes

Lorsque l’opération est réalisée par une femme, le patient se rétablit beaucoup plus rapidement. Dans la seconde étude, les auteurs suédois se sont concentrés sur les opérations de la vésicule biliaire réalisées entre 2006 et 2019. « Au total, 150.509 personnes, dont 97.755 (64,9 %) ont subi une cholécystectomie élective et 52.754 (35,1 %) une cholécystectomie en soins aigus, ont été opérés par 2.553 chirurgiens, dont 849 (33,3 %) femmes et 1.704 (67,7 %) hommes. Les chirurgiennes ont réalisé moins de cholécystectomies par an et étaient un peu plus représentées dans les universités et les cliniques privées », peut-on lire dans les travaux parus dans la revue JAMA Surgery.

Pour les interventions non-urgentes, les patients opérés par des chirurgiens masculins ont eu des séjours hospitaliers plus longs de 28 % et des risques de complications hémorragiques plus élevés de 66 %.

Qui plus est, les femmes opèrent plus lentement et avec plus de précautions, selon les résultats. Elles passaient plus de temps sur une opération, 100 minutes en moyenne pour une intervention non-urgente, contre 89 minutes en moyenne pour les hommes.

Le Dr Christopher Wallis, qui a dirigé l’une des étude, a déclaré dans The Guardian que les résultats devaient inciter les chirurgiens masculins à réfléchir à leur approche chirurgicale et à apprendre de leurs collègues féminines : « En tant que chirurgien de sexe masculin, je pense que ces données devraient nous amener, moi et mes collègues, à faire une pause et à réfléchir aux raisons de cette situation », a-t-il préconisé.

Toutefois, les études n’ont pas prouvé si les femmes sont plus performantes que les hommes au bloc opératoire. Cependant, il y a lieu de confirmer que les chirurgiennes peuvent effectuer des opérations plus sûres et opérer plus lentement. Et la prudence comme on le dit souvent, est mère de toute sûreté.

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