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Crédit photo : Photo soumise par Isnise Romelus

Marie Isnise Romelus sur la liste des 25 finalistes de Femme Dofen 2019

Originaire de la ville des Cayes dans le Sud, Romelus Marie Isnise vit à Jacmel depuis environ six (6) ans. Travailleuse sociale de formation et féministe, celle qui est devenue l’ainée de sa famille après la mort de son grand frère est éducatrice en Droits Humains et membre fondatrice du « Kolektif Zabèt Makandal pou yon lòt sosyete ».

Isnise n’a pas eu une enfance facile. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, il y a toujours eu des violences conjugales dans sa famille mais contrairement au cas habituel, ce n’était pas sa mère qui était la victime mais plutôt son père. Un climat d’instabilité qui l’obligeait parfois de manquer des jours de classe vu que le jour qui précédait les disputes, son père avait beaucoup trop de bleues pour l’y emmener.

« Il était constamment frappé par ma mère. Cette situation avait des conséquences graves sur nous et sur le bon fonctionnement de la famille. Nous vivions dans un climat de peur constante, d’incertitude parce qu’après chaque scène de violence, la maison était privée de nourriture, on n’avait pas d’argent pour le transport pour se rendre à l’école », raconte Isnise. 


Le jour où papa a décidé de réagir a été catastrophique. Ma maman a même failli perdre son œil droit, elle a eu plus une forte migraine. Maladie dont elle souffre encore aujourd’hui, ajoute t-elle.


La vie d’Isnise n’a pas été marquée que par les violences dont subissait son père. Elle a une fois été victime d’une tentative de viol par un voisin de confiance de sa famille. Une expérience qui l’a fit grandir avec une forte envie de faire quelque chose pour que d’autres jeunes filles ne soient pas contrainte de vivre ce qu’elle a vécu. Savoir comment s’y prendre et par où commencer, elle ne le savait pas encore.


C’est ainsi qu’elle a décidé en 2006, après avoir abandonné une étude en comptabilité administrative qu’elle avait commencé aux Cayes, de rentrer Port-au-Prince pour étudier le travail social à la Faculté des Sciences Humaines. Elle a commencé à travailler avec les femmes et les filles sur la violence basée sur le genre à partir de 2010. Ce n’est qu’à ce moment qu’elle a trouvé la réponse aux questions qui lui hantaient depuis son plus jeune âge.


« Avec mes camarades de la Fac, nous avons monté une structure contre la violence faites aux étudiantes après y avoir enregistrée un cas de violence physique. Après cette expérience, j’ai vu la nécessité d’être plus active dans le domaine parce que j’avais réalisé que la violence n’était pas uniquement chez moi, mais qu’elle était partout », révèle la femme qui a co-fondé le « Kolektif Zabèt Makandal pou yon lòt sosyete », une entité qui se donne pour mission de lutter contre les violences basées sur le genre (VBG) et de promouvoir les valeurs des Droits Humains et la langue créole.


Aujourd’hui, Marie Isnise Romelus est bien équipée pour mener ce combat, elle a suivi des formations sur le Droit, le Genre, le Féminisme et les Droits Humains ainsi que des cours à l’Académie Genre de l’Organisation International du Travail (OIT) à Turin en Italie et une formation avancée en Droits Humains à Montréal et aussi des formations en ligne sur ces thématiques étudie le Droit à l’Ecole de Droit de Jacmel. 


Elle continue à œuvrer dans la prévention du VBG en collaboration avec des organisations nationales et internationales à travers des conférences, des échanges et des formations pour les membres de leur communauté.

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