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Source photo Maroc Hebdo
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Maroc : Le drame de Meriem, avortée clandestinement à la suite d’un viol, ravive le débat sur l’IVG

L’affaire de Meriem, décédée lors d’une procédure d’avortement clandestin, continue à susciter une vague d’indignation au Maroc. Des militants des droits humains ont organisé un sit-in devant le parlement de Rabat, jeudi le 29 septembre 2022, pour faire entendre leurs voix et condamner les violences faites aux femmes. Une situation interpellante, le gouvernement, enfin sorti du silence, s’est exprimé sur le drame.

Âgée de 15 ans, Meriem tentait de mettre un terme à sa grossesse issue d’un viol. L’avortement a eu lieu au domicile de l’agresseur sexuel,.  Il était présent, tout comme la mère de la victime, une sage-femme et un technicien où elle a succombé à une hémorragie après cette tentative menant à sa mort.

La tragédie a provoqué un tollé public dans le royaume. Des dizaines de militants des droits de l’homme se sont rassemblés devant le parlement de Rabat hier pour contester des lois injustes et dépassées. le sit-in est organisé par la Fédération pour les droits démocratiques des femmes (FFDF) à l’occasion de la Journée mondiale du droit à l’avortement, qui est célébrée chaque année le 28 septembre.

Une de plus, une de trop…

Il convient de rappeler qu’au Maroc on enregistre quotidiennement entre 600 et 800 d’avortements illégaux. D’après ce que révèle l’Association marocaine de lutte contre l’avortement illégal (AMLAC) soulignant que parfois, la chirurgie s’effectue dans des cliniques clandestines qui répondent à certaines normes, comme elle peut s’effectuer par des « guérisseurs » utilisant des méthodes à domicile sans respect d’aucune norme médicale.

Une situation face à laquelle, les associations de protection des droits de la femme et des enfants appellent à la décriminalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) afin de garantir des opérations sans risques de mort pour les femmes. De surcroît, elles mettent l’accent sur le droit de la femme à jouir complètement de son corps et partant de son droit à l’IVG.

Signalons , à cet égard que le code pénal marocain punit les interruptions volontaires de grossesse de peines allant de un à cinq ans de prison ferme 

De son côté, l’association Touche pas à mon enfant, qui a également suivi les développements de cette affaire, s’interroge pourquoi la maman de Meriem n’a pas signalé le viol de sa fille ni poursuivi le violeur.

Dans ce sens, l’Association a livré un constat glaçant, mais réel:

« Les mineures qui ont été violées et entrainées dans une grossesse, sont soumises à une forte pression de la part de leurs familles et de la société. Leur sort est donc soit d’être enfermées par leurs familles à la maison, plus précisément dans leurs chambres afin que les parents et les voisins ne sachent pas à propos de leur grossesse comme si elles étaient la cause de leur calvaire et elles sont punies par leur entourage et leur milieu, soit elles sont soumises à un avortement forcé »

 L’association Touche pas à mon enfant

#Meriem

Au Maroc, les partisans d’une réforme de la loi sur l’avortement et les relations sexuelles hors mariage se sont mobilisés cette semaine. Sur les réseaux sociaux, toute la journée de mardi, sur les réseaux sociaux marocains, la même image : #MERIEM en lettres capitales sur fond vert. En dessous, le dessin d’une goutte de sang qui pourrait être une larme de couleur rouge. Cette image relayée par des citoyens, des artistes et des influenceurs étaient invités à écrire quelques mots en mémoire de l’adolescente. 

le hashtag (#Meriem) est largement repris depuis plusieurs jours, soulignant la colère d’une partie de la population marocaine. Le débat, régulièrement relancé faute de réforme législative, est porté par de nombreuses associations et militants, comme le collectif “Moroccan Outlaws 490 ”ou le mouvement “7achak

En sa mémoire, le mouvement Hors-la-loi, aussi appelé Collectif 490 a organisé un « deuil national en ligne » qui milite pour une réforme. 

Au Maroc, l’article 490 du code pénal punit les relations sexuelles hors mariage et l’avortement est passible d’emprisonnement. « Combien de morts encore avant que les lois changent ? »

Pour sa co-fondatrice, la réalisatrice Sonia Terrab, la législation ne protège pas les femmes, au contraire, elle les met en danger. Elle en est convaincue, il faut maintenir la pression sur les politiques et cela passe par le fait de donner une grande visibilité aux drames répétés que subissent les femmes marocaines :

Appel à une refonte du droit pénal

 La tragédie a révélé une terrible réalité qui a suscité une indignation généralisée au Maroc. Dans un communiqué, la Dignity Spring Coalition a condamné le « comportement odieux » et la « double violence » subis par les victimes. Une atrocité qui se manifeste par un viol aboutissant à une grossesse suivie d’un avortement clandestin dans des conditions catastrophiques.

À cette fin, l’Union appelle à une réforme urgente et radicale du droit pénal, conformément aux principes de la Constitution et des conventions internationales. Tant de revendications ont sorti les exécutifs de leur silence. En fait, à la fin de la réunion du gouvernement, le porte-parole de l’exécutif, Mustapha Baitas, a pris la parole lors d’une conférence de presse, au cours de laquelle il a confirmé que l’amendement au code pénal traiterait des questions d’interruption volontaire de grossesse.

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