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Wilhelmine Édouard, la jeune médecin derrière SkinAyiti

Médecin Dermatologue de profession, Wilhelmine Édouard a fait des études sous-spécialisées en dermatologie médicale et chirurgicale, en dermatologie esthétique et dermatologie pédiatrique successivement en Haïti, aux USA et en France. La pandémie de coronavirus ne l’a pas empêché à créer SkinAyiti, une entreprise-clinique à finalité cosméceutique et esthétique. Apprenons davantage sur les ambitions de la lady boss.

D.N : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs, lectrices ?

W.E : Je me passionne pour la santé globale et tout ce qui rapproche de l’amélioration de la santé des jeunes surtout les jeunes femmes, les enfants nécessiteux et les orphelins. J’ai appris que l’entrepreunariait pouvait être un facteur de changement et je m’y suis lancé depuis deux ans en pleine pandémie. On a mis sur le marché haïtien une alternative cosméceutique de qualité pour les femmes caraïbéenes. Je me donne beaucoup dans le social aussi à travers mon association à but lucratif où nous éduquons les populations à risques sur les maladies dermatologiques prévisibles, les maladies dermatologiques tabous dans l’optique de diminuer les discriminations.

D.N : Qu’est-ce qui vous a poussé à mettre sur pied SkinAyiti ?

W.E : J’ai été un peu forcée je ne le cache pas. Étant dans une position où je ne pouvais plus trouver des fonds pour gérer l’association et je ne voulais pas laisser tomber. Cela a coïncidé avec une demande accrue de mes patients qui ne pouvaient pas trouver des produits de qualité pour leurs peaux sur le marché. J’ai donc résolu deux problèmes en créant SKINAYITI. Je dois dire que la vie nous force un peu la main quand nous devons réaliser nos rêves, il faut juste sauter quand il le faut. Une partie de nos ventes va directement aider l’association.

D.N : Comment ont été les débuts ?

W.E : Les débuts comme toute entreprise qui se lance en Haïti n’ont pas été facile mais l’essentiel c’est de continuer à avancer parce que je ne me donne pas de plan B. Je suis une femme se trouvant dans une société qui ne facilite pas les investissements pour les start-ups. Je me rappelle avoir utilisée toutes mes ressources financières avant de demander un prêt à ma famille

Je devais aussi respecter le délai pour rembourser mes dettes dans un pays qui était en pleine pandémie. La situation sécuritaire du pays n’a pas trop aidé mais l’enthousiasme des gens a été sans pareil. Le fait que je sois la première femmeédecin à créer sa propre ligne de beauté a été un grand pas pour moi et, dès fois, je dois avouer que, je n’en reviens pas.

D.N : Quelles ont été les difficultés rencontrées ?

W.E : Les difficultés, je les partage avec la majorité des start-ups du pays. Ils sont à trois niveaux : La première est d’ordre financière. Ce n’est pas du tout facile de trouver des garants ou des prêts quand on débute. La seconde est sécuritaire. Il existe des services attachés à Skinayiti qu’on ne peut pas faire comme on voudrait comme par exemple la livraison à domicile justement, à cause de la situation actuelle du pays. La troisième est en ressource humaine. Il faut trouver des gens qualifiées pour réaliser certaines tâches. On a remarqué une fuite du cerveau depuis quelques temps dans le pays.

D.N : Quelle vision avez-vous sur le long terme pour cette entreprise ?

W.E : Ma Vision s’étale sur deux plans. Je voudrais que l’association puisse couvrir tout le territoire national, qu’on ait plus de médecins à embrasser la vision de Skinayiti. Pour les produits, j’aspire à voir Skinayiti atterrir sur le marché caribbéen et le marché africain. Parce que je pense que nous, en tant que noir, avons droit à ce qu’il y a de meilleurs en termes de soins de beauté.

D.N : Sachant que vous êtes dans la vente et les consultations dermatologiques, avez-vous un espace disponible à cette fin pour recevoir les intéressés ?

W.E : J’ai deux espaces pour recevoir les gens sur rendez-vous seulement. Je suis à MIND BODY AYITI sis au #19, Rue Mangonès, Berthé tout près de la Réserve Restaurant. Je suis aussi à DLN HAIR SPA, sis à l’entrée de l’hôtel El Rancho. Et je fais aussi des consultations en ligne à distance via certaines plateformes. Il suffit juste de me contacter sur Instagram @wilhelminedouard.

D.N : Quelles sont vos différentes games de produits cosmétiques ? Utilisez vous des produits locaux ? Si oui, lesquels ?

W.E : Nous avons des produits pour les hommes et les femmes. Une mauvaise conception veut que les produits pour les hommes soient différents. Je ne pense pas que ce soit le cas. Nous avons des produits pour tous types de peau, c’est à dire la peau grasse, la peau sensible, la peau dite sèche et la peau normale.

Mais nous allons au delà du type de peau, nous sommes en train de tackler les problèmes comme les poils incarnés où nous avons mis des pads sur le marché. Nous avons aussi des produits pour les tâches hyperpigmentaires à base de Kojic Acid et de bien d’autres ingredients.

Nos produits sont différents et innovants. Nous respectons le pH de la peau mais avec une touche de modernité. Nous utilisons comme des cleansers sans sulfates, à base d’enzymes de fruits, des pads à base de AHA et de BHA, des crèmes hydratantes à base de Vit B3 qui sont surtout réparatrices.

Un élément important est que nos laboratoires utilisent des produits qui sont approuvés par la FDA, qui ne sont génétiquement pas modifiés, qui ne font pas de test sur les animaux.

D.N : Lorsque vous avez appris que vous étiez sélectionnée pour AWE, avec quel sentiment avez vous pris la nouvelle ?

W.E : Nous étions plus de 1 000 si je me rappelle et j’ai fait partie des 20 sélectionnées, ma joie n’était pas comparable. Je jubilais littéralement. J’ai lancé SKINAYITI sur le tas, sans business plan, sans une connaissance réelle de l’entrepreneuriat. Avec seulement ce besoin de ne pas baisser les bras. AWE allait me donner les bonnes bases pour mieux associer mon business et je pense que toutes les femmes qui se lancent dans l’entrepreunariat en Haiti devraient pouvoir bénéficier de cette opportunité. Cette formation en partenariat avec CEDEL m’a permis de mieux comprendre la réalité d’Haïti et comment avancer malgré les problèmes qui pourrait surgir.

D.N : C’est comment l’expérience jusqu’à présent ?

W.E : Amazing! Extraordinaire! Je ne pouvais pas rêver mieux. Non seulement les filles avec lesquelles je suis sont très passionnées, mais aussi l’équipe qui nous soutient, CEDEL, est très attentive à nos besoins. Ils sont patients et nous donne une vision réaliste de la situation entrepreneuriale en Haïti. Je sais comment présenter ma compagnie, comment budgétiser, comment prévenir les risques, gérer mes employés, mes possibles investisseurs et mes fournisseurs.

D.N : Quels sont vos conseils pour toutes les jeunes femmes qui aimeraient se lancer en affaires ?

W.E : Aujourd’hui est le jour J pour se lancer. N’attendez pas demain. J’ai aussi quelques conseils, j’espère qu’ils résonneront en vous.
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-N’attendez pas demain ou dans un mois. Lancer vous avec ce que vous avez en main. N’attendez pas la perfection, n’attendez pas de gagner au loto.
-N’écoutez pas tout le monde en même temps. Ils vont vouloir vous donner leurs conseils. Certains vont vous encourager, d’autres seront trop jaloux pour le faire. Faites confiance à votre intuition et avancer dans votre direction.
-Vous êtes votre propre compétition. Ne regardez pas votre voisine. La vie entrepreneuriale n’est pas une course mais un marathon.
-Travailler vos réseaux. Je préfère être riche en personnes, en ressources que d’être riche en monnaie. Un bon réseau peut vous emmener très loin. En soignant votre réseau, pensez aussi à soigner votre réputation.
-Soyez à l’heure. Il y a quatre ans de cela, j’étais la personne qui était toujours en retard et j’ai dû prendre des mesures adéquates pour mon avancement personnel. Je suis maintenant celle qui est présente avant l’heure.

D.N : Si vous voulez ajouter quelque chose, au plaisir.

W.E : Quand vous pensez à la création d’un business, mettez toujours en avant la meilleure façon dont vous aller aider les autres, ou quel problème que vous allez résoudre pour les autres. C’est ce modèle que j’utilise et il y a une intense satisfaction dedans.

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